samedi 19 mars 2011

Il est plus simple de se penser discriminé.

1.000 écoles catholiques pourraient
fermer dans un proche avenir
Éric de Labarre est Secrétaire Général de l'Enseignement Catholique. Il s’inquiète des suppressions de postes d’enseignants dans les écoles privées sous contrat. Et de fait: 4.800 enseignants en moins en 4 ans, et encore 1.633 suppressions à la rentrée 2011. Le Figaro y consacre un article, Eric de Labarre déclare qu’à ce rythme, la situation des écoles privées va devenir «extrêmement difficile, voire impossible», il parle d’un millier d’établissements qui pourraient fermer. Ce serait ni plus ni moins «la liberté du choix des familles» qui serait «remise en cause». Présenté comme cela,  effectivement, on pourrait croire à une attaque de l’école publique&laïque contre sa consœur privée&religieuse. Les choses sont à la fois plus rassurantes et plus graves.

Plus rassurantes parce que non, les écoles catholiques ne sont pas spécialement dans le collimateur. C’est toute la fonction publique qui est soumise à une cure d’amaigrissement : policiers, territoriaux, enseignants, et les autres. Le principe est que deux départs à la retraite n’entraînent plus qu’un recrutement. Or depuis quelques décennies, l’Etat qui paye les enseignants des écoles sous contrat se tient à une clef de répartition 80/20. Le privé représente donc 20% des postes, il a bénéficié de 20% des créations des années 1980/1990, il supporte près de 20% de l’amaigrissement actuel. Et (ce qui pour le coup rend la chose très grave), le privé continuera à devoir ‘rendre’ des postes, comme le public. Ce qui pose problème, ce n’est pas tant les 5/6.000 suppressions déjà actées, ce sont les 12 à 15.000 suppressions à venir dans les 10 prochaines années, autant de classes à fermer, dans les écoles catholiques.

Faut-il s’en scandaliser? cette politique est celle d’un gouvernement élu par une majorité des Français. Et surtout: par plus des deux tiers des parents du privé, si l’on en croit les sondages. Ils ont choisi la réduction massive du nombre des agents de l’Etat. C’est un choix honorable mais à lire les commentaires sur le site du Figaro, il semble que tous n’en assument les inconvénients. Il est plus simple de se penser discriminé.

8 commentaires:

  1. Sur les suppressions de postes d'enseignants, ile ne faut pas exagérer.

    Lorsque j'étais au Lycée dans les années 60 nous étions 40 élèves par classe et nous avons fait de très bonnes études avec 2 baccalauréats.

    De nos jours les profs se plaignent s'il y a plus de 23 élèves par classe. Or les résultats sont globalement lamentables.

    En fait nous avons trop d'enseignants d'un niveau souvent médiocre (voir le nombre de fautes d'orthographe dans des copies d'agrégation) notamment en anglais (le plus gros effectif de langues vivantes). Il faut donner un "coup de barre" en faveur des autres langues et notamment l'allemand, l'italien et le russe (les résultats des concours de langue espagnole ne sont pas fameux non plus).

    Ce qui est inquiétant c'est la baisse de niveau des disciplines scientifiques et la diminution du nombre de jeunes qui veulent se consacrer aux mathématiques ou à la physique. Mais quand à-t-on inculqué au élèves le gout de l'effort et du travail (j'ai entendu un prof dire "le travail, c'est Vichy" ; dans son esprit Vichy ayant exalté le travail il fallait bien entendu condamner la notion même de travail) : or sans effort ni travail on ne peut aboutir à rien.

    Bref nos sommes en train de mrcher sur la tête.

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  2. Cher anonyme, effectivement! si l'on n'acceptait dans les lycées que les élèves que l'on y acceptait dans les années 60 (10% d'une classe d'âge), on pourrait avoir des classes de 50. Et même des classes de 100, si l'on appliquait les critères des années 30 (1% d'une classe d'âge). Vous me direz qu'en ses temps là l'effectif ne montait pas à "100". C'est vrai. Mais aujourd'hui avec les moyens modernes (microphone, évaluations assistées par ordinateur, etc) on peut le faire, et même au-delà. Mais j'ai plus radical: l'effectif zéro. Je m'explique: le plus souvent le professeur professait. Il lisait, les élèves grattaient. A quoi bon les mettre dans une classe? envoyez-leur le cours à domicile, par mail. Vous pourrez économiser sur le chauffage mais aussi sur l'éclairage.

    Plus sérieusement, et pour ce qui est du niveau des enseignants, sachez que c'est un marché. L'enseignement recrute qui il peut, en fonction de moyens financiers dont il dispose. Ces toutes dernières années le nombre de candidats s'est effondré. C'est qu'il faut, pour devenir ne serait-ce qu'instit, s'engager dans 5 années d'études, puis passer un concours aléatoire. Ceux qui réussissent enseigneront pour 1.600 euros/mois, les autres se retrouvent avec un diplôme peu négociable dans l'industrie ou le commerce. Qui le conseillerait à ses enfants?

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  3. Au premier anonyme: l'on ne peut comparer que ce qui est comparable. Il y a ce pourcentage d'une classe d'âge par lequel vous répond le deuxième anonyme. Il y a aussi que, si les profs sont plus médiocres, les élèves ne sont plus les mêmes. Médiocrité des nouveaux agents du corps professoral? Maleformation d'abord; concours ensuite, obéissant à numerus clausus, sans que ne pas avoir la moyenne vous recale automatiquement. vous pouvez avoir réussi le CAPES avec un 5/20 et être embauché quand même, si le quota d'embauche n'est pas atteint. Il y a enfin que les professeurs les moins chevronnés, qui n'ont pas un sou de pédagogie dans leur bagage estudiantin, sinon celui des sciences de l'éducation, sont envoyés au casse-pipe, sans mentor, sans vrai tuteur, puisque la situation dans les écoles dépasse tout le monde, au point que la prime que l'on donne aux anciens consiste à les laisser enseigner dans des lycées tranquilles, ce qui est en effet marcher sur la tête, car ceux qui ont le plus d'expérience devraient être les premiers de cordée pour rétablir le calme dans les "établissements scolaires". Car, s'il y a une guerre scolaire actuellement, c'est bien celle-là: non plus la guerre de l'école libre contre la laïque, mais la réintroduction du calme et la reconnaissance de l'autorité du professeur, je me suis bien gardé de dire maître: il n'y a plus de maîtres d'école, maintenant que les instituteurs sont devenus des "professeurs des écoles". Etre des hussards de la guerre du calme? Les anciens ne l'entendent pas de cette oreillle: ils veulent avoir la paix, c'est l'un des effets de la médiocratie, la même qui fait qu'ils imposent aux élèves, en ne les incitant qu'à exercer des métiers, qui ne demandent pas des études trop longues ou trop difficiles, ni qui ne vous fassent finir manoeuvre. La "revalorisation du travail manuel" n'a jamais eu lieu, ni salarialement, ni dans l'image de ces métiers. Mais surtout, les conseillers d'orientation font envisager leur avenir aux élèves, "placés au centre du système", d'après leur seul désir, "désir d'avenir"! On ne tient jamais compte des besoins que pourrait avoir la nation.
    Quant à la baisse du nombre des agents publics, je ne sais pas si c'est un choix honorable, en tout cas on nous avait promis un redéploiement. Ceci fut le cas pendant la campagne présidentielle, mais le redéploiement fut avancé même sous chirac. Or la première chose que fit dominique de villepin, ce fut, dans les quelque 15000 suppressions de postes de fonctionnaires qu'il décréta, d'affecter la moitié de ces suppressions à l'Education National, et puis à l'hôpital, maintenant dans la police, dont l'ancien ministre de l'intérieur devenu Président de la République avait abondé les effectifs. Bref, on réduit le nombre des agents publics partout où on en a le plus besoin. Piètre administration où le choix majoritaire compte pour du beurre de cacahuètes!

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  4. Qui a saboté la grande manifestation anti-mitterandienne contre le "grand ministère"(de propagande!) et accepté le ratio 80/20, en appelant cela un "choix"???

    encore une fois, voilà des pro-choix qui se révèlent avorteurs... Mais les pires; puisque ce sont des avorteurs spirituels et culturels( à quoi bon défendre les enfants à naître si c 'est pour les mettre dans des écoles cassées et cassantes???)
    le % de classe d'âge est un élément.
    Il y a en d'autres: donc certains sont tabous!
    Il y a surtout que le petit noyau de révolutionnaires professionnel qui manipule de ministère depuis des années( depuis que De Gaulle a laissé le culturel au communisme...mais il y a des racines avant..)ne lâchera jamais son marché captif immense où il peut endoctriner (contenu) et entraîner aux techniques de" groupe" préparant ainsi à l'exercice frelaté de la "démocratie" déconfite...
    L'école sert aussi à préparer au racket, à subir les minorités agissantes infimes, au dévergondage moral, sexuel et autre, à l'injustice( les victimes culpabilisées, les agresseurs blanchis..comme chez les grands)...
    Bien sur la " dignité de la personne" la "laïcité apaisée" les "droits de l'homme" ,les "fondamentaux"( liberté, égalité, fraternité) en sortent un peu écornés..Mais la puissance incantatrice d'un discours relayé par les familles ( décomposées recomposées) les médiats, les manuels, des politichiens etc... est encore assez forte pour que ce qui crève les yeux ..laisse aveugle...

    A quand un grand "shadow cabinet" de la culture, de l'éductaion, de la formation, de la création...mené par des spirituels, des catholiques experts, des pères et mères de familles nombreuses...et s'attachant à un contenu non mensonger, et à un niveau non déplorable???

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  5. Julien, les choses étaient posées clairement: quand deux 'vieux' partent à la retraite, un seul jeune vient les remplacer. Or le très grand nombre des agents de l'État est directement en contact avec la population, policiers ou profs par exemple. C'est là qu'est le gisement d'économies. C'est là que baissent les effectifs. Il y a bien sûr un 'habillage' dans la manière de présenter les choses. On rappelle que des milliers d'enseignants de l'école primaire ne sont pas devant une classe - on omet juste de préciser que c'est par exemple parce qu'ils assurent la direction de l'école.

    Il y a ensuite la question de l'affectation des enseignants. Sachez qu'il y a chaque année une opération nommée "le mouvement". Les enseignants qui souhaitent bouger demandent un certain nombre de postes, en fonction de critères géographiques ou du type d'établissement. Les postes libres sont attribués en fonction du barème, c'est-à-dire en gros en fonction de l'ancienneté. Ce sont donc les plus aguerris qui peuvent choisir les postes les plus 'peinards', et Julien estime que c'est "marcher sur la tête". Mais quel autre système adopter? Un barème décroissant? Ce serait dire aux enseignants qu'ils devront régulièrement quitter leur poste pour aller vers plus difficile, en s'éloignant toujours plus de chez eux. Pas très enthousiasmant.

    Je finis sur la réhabilitation des métiers manuels: Cela ne se décrète pas. Quand un peintre en bâtiment aura les revenus d'un publicitaire (et la vie qui va avec), il sera aussi bien considéré.

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  6. Cela ne se décrète pas ? C'est à voir ! Un artisan plombier ou électricien ou ... peut gagner très bien sa vie. Il y a seulement deux problèmes. Le premier c'est que la filière professionnelle est actuellement présentée comme un échec. Le second c'est que s'il est très facile de partir vers une filière pro il est quasiment impossible d'en revenir. Ce dernier point fait que les élèves ont tout intérêt à ne s'orienter qu'après le bac vers une filière manuelle.

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  7. La solution ..... l'Angélus un exemple à multiplier par 10 / 100 et plus au niveau national et nous serons sortis du problème.

    Curieux, il n'y a plus d'argent pour payer les profs (surtout dans l'enseignement catholique et aussi privé (ex catho), mais par contre ont trouve des Millions d'Euros pour déclarer la Guerre "de la Paix" en lybie ...... renversant non ?

    @Jean-Vincent

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  8. L'école meurt de son idéologie fondatrice, avoir été le chien de garde d'un système en dispensant une histoire biaisée, est déjà pervers et nous en récoltions déjà les fruits dans le charnier héroïque de la première guerre mondiale et à long terme le vers a rongé les fameux idéaux des " Hussards de la république » quelque soit leur dévouement
    L’école meurt aussi de sa gratuité. Rien n'est gratuit dans la vie, tout se mérite et se paye. Comment ? A nous de trouver des solutions innovatrices et mettre fin à ce trop fameux monopole de l’Etat.
    Et puis la liberté ne s'achète pas. L’avenir est à l’école hors contrat , vraiment libre et à une aide modulée aux parents et aux élèves D’ici là elle risque de propager l’inculture gratuite et libéralement dispensée et faire murir la violence

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