Pas facile de résumer ce qui se passe dans le tradiland. Si je devais raconter les 7 dernières années, comme ça, je dirais que Benoit XVI a été élu pape et qu’il ramène l’Eglise à Sa Tradition. Jusqu’où ira-t-il et dans quel état d’esprit: je ne sais. Mais les historiens qui écriront dans 100 ans pourraient bien retenir son élection comme le tournant dans la crise actuelle – comme le signal du début de Sa restauration. (Mgr Lefebvre lui-même disait que la solution viendrait de Rome – il ne disait pas que cela se ferait d'un seul coup, à renforts de trompettes célestes et d'éclats de tonnerre).
Cette élection est un événement considérable, et l’onde de choc bouleverse tout sur son passage, en premier lieu nous les traditionalistes. Et voilà que la FSSPX est secouée à son tour, avec les accordistes qui pensent devoir rejoindre Rome, et les attentistes pour qui que le temps n’est pas encore venu. Que se passera-t-il? Je penche pour une réintégration dans quelques semaines, et des chocs et des contre-chocs, y compris dans les Églises des pays où la FSSPX est bien implantée.
Mais il faudrait alors faire avec une FSSPX comprenant ses éléments les plus sceptiques. Il faudrait gérer les grincements de dents d’évêques français ou allemands, et leur expliquer que Mgr Williamson est leur frère en épiscopat. (Personnellement, je pense que ses propos de 2009 étaient une çonnerie majeure, que pour autant il ne se résume pas à cela... et que je dois beaucoup à ses enseignements).
Il serait tellement plus simple, pour Rome, d’accueillir une FSSPX purgée de ses éléments les plus… durs. C’est peut-être le sens du communiqué de la salle de presse du Saint-Siège, suite à la réponse de Mgr Fellay: «les cas des trois autres évêques de la Fraternité devront être traités séparément et individuellement». Ce serait tellement plus ‘gentil’, tellement plus commode d’accueillir la FSSPX si Mgr Williamson la quittait! Reste à savoir s’il voudra faire (aux uns et aux autres) ce petit plaisir?
A contrario, dans l’optique d’une réintégration de la FSSPX, il eut été catastrophique que la quittent ses éléments les plus conciliants. Telle est peut-être la clef du mauvais accueil fait à l’Institut du Bon Pasteur en 2006/2007... et années subséquentes. A l’époque une fraction de la FSSPX française pouvait envisager de rejoindre ce jeune institut. Ils ne l’ont pas fait, en partie parce que l’IBP n’avait guère de points de chute à leur offrir. Rome aurait pu intervenir, obtenir quelques prieurés dans des diocèses bien disposés: dégager un champ d'apostolat pour une bonne vingtaine de prêtres. Mais c’eut été autant d’accordistes de moins à la FSSPX.
Cette élection est un événement considérable, et l’onde de choc bouleverse tout sur son passage, en premier lieu nous les traditionalistes. Et voilà que la FSSPX est secouée à son tour, avec les accordistes qui pensent devoir rejoindre Rome, et les attentistes pour qui que le temps n’est pas encore venu. Que se passera-t-il? Je penche pour une réintégration dans quelques semaines, et des chocs et des contre-chocs, y compris dans les Églises des pays où la FSSPX est bien implantée.
Le mieux n'est pas le plus simple.Le mieux, pour Rome, serait évidemment que l’ensemble du petit troupeau rentre à la bergerie, pour le salut de leurs âmes, et pour éviter que restent dehors ceux qu’on a invités à rentrer dedans. L’idée est de résorber le (danger de) schisme; si à ce moment se produit un schisme dans le (danger de) schisme, cela fait… désordre – que l’on me pardonne la trivialité du terme.
Mais il faudrait alors faire avec une FSSPX comprenant ses éléments les plus sceptiques. Il faudrait gérer les grincements de dents d’évêques français ou allemands, et leur expliquer que Mgr Williamson est leur frère en épiscopat. (Personnellement, je pense que ses propos de 2009 étaient une çonnerie majeure, que pour autant il ne se résume pas à cela... et que je dois beaucoup à ses enseignements).
Il serait tellement plus simple, pour Rome, d’accueillir une FSSPX purgée de ses éléments les plus… durs. C’est peut-être le sens du communiqué de la salle de presse du Saint-Siège, suite à la réponse de Mgr Fellay: «les cas des trois autres évêques de la Fraternité devront être traités séparément et individuellement». Ce serait tellement plus ‘gentil’, tellement plus commode d’accueillir la FSSPX si Mgr Williamson la quittait! Reste à savoir s’il voudra faire (aux uns et aux autres) ce petit plaisir?
A contrario, dans l’optique d’une réintégration de la FSSPX, il eut été catastrophique que la quittent ses éléments les plus conciliants. Telle est peut-être la clef du mauvais accueil fait à l’Institut du Bon Pasteur en 2006/2007... et années subséquentes. A l’époque une fraction de la FSSPX française pouvait envisager de rejoindre ce jeune institut. Ils ne l’ont pas fait, en partie parce que l’IBP n’avait guère de points de chute à leur offrir. Rome aurait pu intervenir, obtenir quelques prieurés dans des diocèses bien disposés: dégager un champ d'apostolat pour une bonne vingtaine de prêtres. Mais c’eut été autant d’accordistes de moins à la FSSPX.
Cher webmestre,
RépondreSupprimerje vous sens dans le désarroi. Vous, l'abbé de tanoüarn et quelques autres dans le tradiland. On n'est pas au même degré concerné par tout le monde, je me sens concerné par ceux qui tiennent le métablog, humainement, amicalement, fraternellement, même si je revendique d'avoir l'amitié exigeante, surtout envers des personnes qui placent l'exigence intellectuelle à un haut niveau dans leur travail et leur apostolat. Je ne voudrais pas avoir placé une boule puante sous celui de l'abbé de tanoüarn en disant qu'il savait à son heure mettre le feu aux poudres, mais je trouvais que sa sortie sur l'IBP était mal venue, et je le pense encore. Elle était publique, elle était imprudente, j'estimais avoir le droit de le dire.
Vous aviez vu juste en prédisant, quant à vous, que ce serait à la fin mai qu'aurait lieu l'accord. Cet accord accouche dans la douleur, mais ses jours ne sont pas désespérés.
J'ai fait valoir ici qu'il fallait ne pas faire sauter la cocotte minute par une expression incontrôlée; que peut-être, le péché originel était dans les sacres qu'une absence de distance avec mgr Lefebvre interdit aux traditionalistes historiques et ralliés de fraîche date de critiquer(rallié n'est pas un mot heureux); qu'enfin, il ne fallait pas stigmatiser sous le chef d'acusation de sédévacantisme ceux que vous nommez les "attentistes" et que j'appelais avec moins d'invention les non accordistes, sauf à considérer que la situation qui avait préexisté jusqu'à ce jour était un cas de sédévacantisme pratique.
Je me félicite que vous réintégriez mgr williamson dans ceux qui ne sont pas que des empêcheurs de tourner en rond et dont ce n'est pas parce qu'ils prennent des positions inaudibles ou insupportables sur certains points que leur enseignement doit être rejeté en bloc, comme n'apportant rien et n'ayant jamais rien apporté.
Votre poste me conforte dans deux idées :
1. Cet accord ne doit surtout pas être fait au cas par cas, il perdrait toute sa signification.
2. Mais surtout, n'en déplaise aux anticonciliaires comme à ceux qui ne voudraient pas que l'on réduise le concile vatican II à une dimension pastorale, cet accord ne doit pas être doctrinal. Il doit, comme mgr Lefebvre en a eu l'intuition, prendre ceux qui tiennent que la foi au christ est d'abord une relationPersonnelle au jeu de l'expérience. Il doit proposer une contre-pastorale, basée sur le respect de ceux qui, dans les diocèses, pratiquent une autre pastorale, qui restera la pastorale majoritaire, promue et portée par les évêques. Les prêtres de l'IBP (à qui je souhaite longue vie, avec l'abbé de tanoüarn à l'intérieur) et prochainementde la FSSPX devraient se concentrer sur ce qu'ils savent faire et dont ils déplorent la perte: le sacramentel d'abord. C'est cela dont les fidèles ont besoin. Le sacramentel pour "le salut des âmes". Car si la revendication du traditionalisme catholique veut être politique d'abord, elle se perdra.
Politiquement, le traditionalisme catholique devrait prendre la mesure que ce qu'il dit l'est aussi par les évangélistes, pratiquement dans les mêmes termes. Plutôt que de s'opposer aux évêques, que le traditionalisme accepte de faire front commun avec les évangélistes, pour porter ce que leur message respectif a de commun et ouvrir un nouveau cercle de chrétienté! Il est vain de parler de restaurationisme si l'on ne se rend pas compte que les frontières ont changé, au sein de l'Eglise universelle, où l'oecuménisme est une réalité démographique et où ce n'est qu'en pratiquant l'oecuménisme non confessionnel que l'on aura une chance de faire passer le message. Ce n'est qu'en s'associant à ceux qui, pour l'heure, refusent "les trois blancheurs" qu'on aura une chance de les leur faire aimer. Courage et prière, la partie n'est pas perdue! Dieu nous donne la victoire!
Le cardinal Ratzinger se faisait fort d'empêcher les sacres en 1988, comme l'a révélé Mgr Jacques Masson (le premier directeur d'Ecône, paix à son âme) dans ses Mémoires parus sur Internet. C'est Jean-Paul II qui a voulu passer en force pour faire plaisir aux progressistes, et ça a cassé. Il essaie de recoller les morceaux maintenant qu'il est pape, mais beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et Mgr Lefebvre a changé d'attitude en interdisant tout accord canonique avec les hiérarques romains "tant qu'ils n'auront pas recouronné Jésus-Christ" (C'est ce que rappellent les trois évêques dans leur lettre collective, point sur lequel Mgr Fellay n'a pas eu l'honnêteté de leur répondre). Si Mgr Fellay passe en force, l'accord sera renié par les trois autres et seuls resteront avec eux ceux qui ont encore la foi catholique. Comment rallier une bergerie dont le pasteur est un loup? Dont la "boussole est le concile Vatican II"? Dont la "tâche prioritaire est de réduire les derniers bastions de chrétienté" (lettre à Hans Urs von Balthazar)?
RépondreSupprimerLes haines de prêtres sont redoutables. Malgré tout, la FSSPX tient bon, et en bloc. Il est assez remarquable et appréciable que deux de ses évêques soutiennent le paria Williamson. Mgr Fellay a accusé le coup de cette solidarité. Peut-être s'était-il engagé trop profondément et tout seul dans ce qui peut ressembler à une impasse. Ce n'est pas "Rome" qui apportera la solution, mais Benoît XVI, tout seul lui aussi. "Rome" c'est, entre autres, la Commission Ecclesia Dei. Rien à attendre de ces gens-là. Mgr Pozzo, leur chef, a commencé à s'intéresser à la messe de St Pie V après la promulgation de Summorum Pontificum. Brave petit soldat. Mgr Ocariz, de l'Opus Dei, est le seul membre de la délégation romaine aux discussions doctrinales qui ait apporté un peu d'eau au moulin. Et pourtant... La technique du salami que l'on découpe en tranches est reprise par l'Eglise conciliaire à feue l'URSS. "Rome" ne connaît que cela. Le cardinal Castrillon la pratiquait déjà, et il n'était pas le premier. Jamais de reconnaissance de la moindre erreur. Alignez-vous. Obéissez. Et pendant ce temps-là, l'évêque de Moulins reconnaît publiquement le fiasco dans son diocèse. Poursuivons nos prières.
RépondreSupprimerMarek
RépondreSupprimerAllons allons mon "bon" ! Réveillez vous !
Le "royaume des cieux" souffre violence et l'Eglise réelle est aussi un champ de bataille et en même temps le Corps mystique du Christ depuis le début même .
L'Eglise du Christ n'est ni "conciliaire" ni "anti-conciliaire".
Beaucoup de papes et d'évêques ont failli dans l'histoire . Certains ont été des saints mais pas tous, sans doute une minorité. Relisez l'histoire de Philippe le bel et la condamnation des Templiers avec le pape fantoche ad hoc Clément V .....
A chacun de voir s'il a vraiment la foi (et en qui et en quoi)et ce qu'il veut faire pour le Christ et SON Eglise
Paul III avait des enfants qu'il a fait Cardinaux 15 ans. Cela ne l'a pas empêché de convoquer le Concile de Trente (et non pas des trente comme une malheureuse coquille l'a fait écrire à Aristide Briand dans son rapport sur le projet de loi de séparation, ce que ses détracteurs ont utilisé à plus soif).
SupprimerDans cette triste affaire les Templiers n'étaient pas blanc bleu.
SupprimerCalomnies. Aucun pape n'a jamais failli dans la foi. Seuls les ennemis de l'Eglise, protestants ou libertins comme Voltaire, ont diffusé ces fables.
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