A une époque ‘la route de la soie’ était longue et dangereuse – et d’un coût exorbitant. Ne venaient de Chine que des produits précieux : épices, porcelaines… et soie. On a depuis inventé les vraquiers – les plus gros transportent 330.000 tonnes. Soit, à chaque voyage, la charge portée par 5 millions de baudets. Et nous recevons de Chine jusqu’aux pavés de nos rues. Le vraquier, voilà qui explique la mondialisation, bien plus directement que l’«affaiblissement des États nations» ou que la «diabolisation» du colonialisme. Le vraquier (ou internet, ou tout autre moyen accélérateur de la mondialisation) dépend de la technique – et non de la politique.
Ensuite on peut discuter de savoir si la technique est bénéfique, ou néfaste… ou neutre, comme le pense Gorgias. Parlant de la rhétorique et de ses dangers, Gorgias dit qu’elle peut être mal employée, que cependant: «les criminels, ce ne sont pas les maîtres, ce n'est pas l'art non plus - il n'y a pas lieu à cause de cela de le rendre coupable ou criminel». Mais peu importe au fond que la technique soit neutre ou pas – ce qui compte c’est qu’elle soit.
Dennis Gabor est un physicien qui a travaillé par exemple sur les lampes à mercure, sur les réseaux neuronaux et sur les hologrammes, ce qui lui a valu le prix Nobel. Il a aussi laissé quelques pensées, dont celle qui veut que tout ce qui peut être fait, techniquement parlant, sera fait un jour ou l’autre. Autrement dit, vous pouvez mettre toutes les barrières légales que vous voulez, pour interdire par exemple… le clonage reproductif des mammifères. Mais si les connaissances se diffusent, de plus en plus de personnes sauront cloner, et quelqu’un finira bien par le faire. Nous pouvons aussi interdire la pilule abortive? Dans les jours qui suivraient, elle serait disponible sur internet. La politique peut l’interdire mais pas l’empêcher.
Restent les barrières morales - j'espère que vous en avez de solides. Nous vivons dans un monde de plus en plus ouvert – dont les possibilités techniques sont folles, et encore: elles s’accroissent de manière exponentielle. Il n’est pas certain que la morale suive au même rythme. C’est alors que plus d’un humain ouvre (ouvrira?) des yeux hagards, comme le fou dont parle Nietzsche, et se demande (demandera?) avec lui : «Dans quelle direction nous dirigeons-nous? … En arrière, en avant, de tous côtés? Y a-t-il encore un dessus et un dessous?»
Ensuite on peut discuter de savoir si la technique est bénéfique, ou néfaste… ou neutre, comme le pense Gorgias. Parlant de la rhétorique et de ses dangers, Gorgias dit qu’elle peut être mal employée, que cependant: «les criminels, ce ne sont pas les maîtres, ce n'est pas l'art non plus - il n'y a pas lieu à cause de cela de le rendre coupable ou criminel». Mais peu importe au fond que la technique soit neutre ou pas – ce qui compte c’est qu’elle soit.
Dennis Gabor est un physicien qui a travaillé par exemple sur les lampes à mercure, sur les réseaux neuronaux et sur les hologrammes, ce qui lui a valu le prix Nobel. Il a aussi laissé quelques pensées, dont celle qui veut que tout ce qui peut être fait, techniquement parlant, sera fait un jour ou l’autre. Autrement dit, vous pouvez mettre toutes les barrières légales que vous voulez, pour interdire par exemple… le clonage reproductif des mammifères. Mais si les connaissances se diffusent, de plus en plus de personnes sauront cloner, et quelqu’un finira bien par le faire. Nous pouvons aussi interdire la pilule abortive? Dans les jours qui suivraient, elle serait disponible sur internet. La politique peut l’interdire mais pas l’empêcher.
Restent les barrières morales - j'espère que vous en avez de solides. Nous vivons dans un monde de plus en plus ouvert – dont les possibilités techniques sont folles, et encore: elles s’accroissent de manière exponentielle. Il n’est pas certain que la morale suive au même rythme. C’est alors que plus d’un humain ouvre (ouvrira?) des yeux hagards, comme le fou dont parle Nietzsche, et se demande (demandera?) avec lui : «Dans quelle direction nous dirigeons-nous? … En arrière, en avant, de tous côtés? Y a-t-il encore un dessus et un dessous?»
Un seul chemin, une seule direction, une seule finalité : le Christ.
RépondreSupprimerLa finalité de la science et de la technique, une vieille lune, pardon, cher anonyme qui y croyez, je me suis fait la réflexion immédiatement quand je l'avais entendue exposer par le Père Marie-dominique Philippe lors d'une conférence; et Jacques aylule n'était pas plus inspiré quand il faisait de la technicisation le mal de nos sociétés.
RépondreSupprimerSeulement, la technique implique une transformation de la morale. Sous l'effet de la technique, ce n'est plus la conscience individuelle qui fixe la limite (une conscience individuelle va trop lentement face à cet "accélérateur de l'histoire" qu'est la technique), c'est la conscience collective qui doit mettre des barrières douanières. Il incombe à la responsabilité sociale, étatique, populaire d'établir une limite qu'il n'est plus au pouvoir de l'individu de forcer à s'imposer, même si, qu'on se rassure! Y compris contre la technique, l'humain se rebiffe toujours. Mais les frontières de l'humain se déplacent. Croire que la mort de l'humanité viendra de sodome et Gomorhe, tels qu'une interprétation vulgaire et de premier degré comprend cet épisode biblique, est un peu risible. Même dans la "culture de mort" (à suppposer que cette expression soit très... heureuse), il y a des hiérarchies. Le péché mène toujours à la mort, mais il y a des péchés qui y conduisent plus vite que d'autres. Aujourd'hui, Sodome et gomorhe se sont fait devancer par Maamon. A entendre la droite dont on ne saurait regretter que le spectre, plus rien ne pourra retenir Maamon, pas même une insurrection civile. C'est bien peu croire en l'homme, mais il est vrai que Monsieur l'abbé a dit n'y pas croire énormément! Par contre, je me désole que le clergé se remette unilatéralement et sans réserve au service de Maamon, à travers, entre autres épiphénomènes, ce "buz" sarkozyste sur le métablog. Messieurs les abbés, les curés, messeigneurs, ne faites pas que les anticléricaux puissent dire que cautionner Maamon, c'est ce que vous avez toujours fait, jusqu'à affirmer que le christianisme a aboli l'esclavage en dépit des conditions réelles d'asservissement de l'homme, si vous préférez ce terme à celui d'exploitation ou d'aliénation.
La technique, comme la guerre, est un accélérateur de l'histoire. L'accélération de l'histoire, c'est à la fois la seule manifestation palpable du "réchauffement climatique", et, du fait que ça prend la conscience en défaut, ça mène tout droit vers l'apocalypse. Que fait dieu quand il est au pouvoir de l'homme de réduire la terre à néant? L'homme en conçoit une dépression sans fond, jusqu'à la perte de la fertilité masculine, jusqu'au désir de dépression, pardon, de décroissance, d'arrêt ou de pause dans la civilisation. Les grands mots ont ceci d'embêtant qu'on ne voit pas toujours ce qu'ils veulent dire. On nous a parlé le langage macrostructurel de la décroissance dont on finit par sentir la pertinence en ayant une conscience plus affûtée de l'accélération de l'histoire. En 2002, sans être Maurras, je m'étais dit qu'il fallait que nous nous replions sur l'"arche" de quelques valeurs fondamentales, dont "la vie" et la démocratie, sans l'idéologie. Je me suis dit qu'il fallait que nous sachions formuler quelques alternatives. Seulement ces valeurs fondamentales sont un peu moins désincarnées que "les points non négociables" de benoît XVI ou que la manière dont la bourgeoisie les a désossés à son profit. Cette arche est-elle "hiérarchique" et "classique"? Le classicisme n'est qu'un point de repère, et il faut hiérarchiser nos valeurs.
Pelliot et la route de la soie:
RépondreSupprimerhttp://blog.bnf.fr/lecteurs/index.php/2010/08/27/a-propos-du-sinologue-francais-paul-pelliot/