vendredi 31 août 2012

Faut-il encore se soucier du salut des âmes ?

C'est le titre d'un livre du Père Biju-Duval, paru en avril dernier aux Editions de l'Emmanuel. Je l'avait laissé passer. C'est un ami curé de paroisses qui me l'a indiqué, je l'en remercie. Attention ! Ce livre, que j'ai pu feuilleter est un livre de haute théologie, l'auteur revenant sur la doctrine - oubliée - du  péché originel et ferraillant avec Karl Rahner sur la notion du "chrétien anonyme" [chrétien qui ne sait pas qu'il l'est et qui ne se reconnaît pas dans ce nom].

Je vous reparlerai de ce livre certainement essentiel quand je l'aurai lu (très vite : il me faut le temps de m'approvisionner) et j'en resterais pour ce soir simplement à la question qu'il pose publiquement... Comme on lance un pavé dans la mare : faut-il se soucier du salut des âmes ?

Beaucoup d'entre nous, obscurément, nous avons la "théologie de Polnareff" : on ira tous au paradis, oui, même moi. Il nous paraît invraisemblable que Dieu puisse s'abaisser à jouer les maîtres d'école, distribuant bons points et punitions. S'il y a salut... pour nous, il est forcément universel. Il touche tout le monde.

Réponse ? il me semble qu'il faut revenir sur la doctrine du jugement particulier. Il y a le jugement général, à travers lequel Dieu rétablit la Justice bafouée par les hommes pécheurs. Mais avant, il y a le jugement particulier. De l'autre côté du voile, chacun se retrouve devant Dieu. Pour lui dire oui et l'aimer éperdument. Ou pour lui dire non et le haïr. Cette haine, qui engendre logiquement la privation de Dieu (qu l'on appelle le dam ou la damnation), n'est pas quelque chose qui vient de Dieu, mais qui vient du pécheur. En enfer, il n'y a que des volontaires.

Et comme l'avaient très bien vu les Médiévaux aux Porches de nos cathédrales, les damnés ce ne sont pas forcément ceux qui ont vécu le plus loin du Christ (cet éloignement peut très bien être sans faute de leur part, que ce soit un éloignement géographique - au XVIème siècle on se posait gravement la question du salut des Américains - ou un éloignement idéologique : qui dira la barrière d'un certain athéisme culturel dans nos sociétés ?). Aux porches des cathédrales les damnés portent souvent tonsure et parfois même on distingue une mitre dans le tohu-bohu infernal. L'enfer est avant tout un état de l'âme qui refuse viscéralement Dieu, sa lumière, sa bonté, l'humilité qu'elle provoque chez ceux qui sont capable de l'aimer.

Saint Augustin (encore lui) a tout synthétisé. Il y a bien deux amour : un amour de Dieu qui va jusqu'au mépris de soi... Et un amour de soi qui peut aller (c'est l'enfer !) jusqu'au mépris de Dieu (cf. Cité de Dieu 14, 1).

Une autre citation ? "Nous combattons l'Eglise et le christianisme parce qu'ils sont la négation du droit humain et qu'ils renferment un principe d'asservissement humain"  disait Jean Jaurès en mars 1903 (merci Serge pour la citation que l'on trouve sur le site athéisme.com).
Attention, je ne damne personne ! Les rodomontades de ce bas monde ne sont pas la vérité intérieure d'un individu, et Jaurès, Bernard Antony vient de le montrer dans son livre Jean Jaurès du mythe à la réalité (éd. Fol'fer), est quelqu'un d'éminemment complexe. Mais clairement cette révolte contre Dieu (ou contre l'ordre divin), qui provient d'un refus de constater notre impuissance métaphysique à nous autres pauvres humains, peut très bien caractériser l'état d'un individu, mis en face de Dieu et qui décide, avec toute sa vie passée, de SE préférer à Dieu.

21 commentaires:

  1. Sur cette réalité de l'enfer, j'ai une question ancienne à laquelle j'ai du mal à trouver une réponse, mais peut-être pouvez-vous m'aider.
    Je me demande depuis longtemps, en effet comment le bonheur peut être parfait au ciel s'il y a un seul damné, même à jamais séparé de Dieu ? Surtout que ce damné serait, comme vous le faites remarquer, si proche, tellement proche...
    Un élément de réponse m'est donné par Sainte Catherine de Gênes, lorsqu'elle dit, si j'ai bien compris, que l'enfer est un lieu comportant un certaine miséricorde, puisque c'est le séjour que Dieu donne à une âme qui serait sans lieu, errant sans cela éternellement dans le vide, puisqu'elle est ordonnée au Dieu qu'elle refuse.
    Un autre élément de réponse paradoxal : peut-être est-ce confortable, mais le seul moyen de sauver le plus de gens possible, c'est de leur dire, de se dire à soi, que la porte est étroite, comme l'a fait le Seigneur. Un certain jansénisme, mais dans un but pédagogique. Proclamer comme aujourd'hui trop facilement le salut universel n'a-t-il pas un effet inverse ?
    Je vous livre ces questions...

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    1. Je ne suis pas expert, mais je dirai que le bonheur est possible au paradis malgré l'existence des âmes damnées à cause du fait que justice a été rendue.

      Peut-être est-ce plus juste de présenter l'enfer comme la rétribution du péché et non comme une punition de Dieu. Le bonheur éternel ne nous est pas dû, cela constitue l'exception, du fait du péché originel, nous somme normalement privés de ce bonheur.

      On peut dire que même l'enfer est un don de Dieu: une âme damnée est la preuve de l'amour de Dieu qui a tiré cette âme du néant, l'a comblé de bienfaits jusqu'à mourir pour elle.

      Dieu ne condamne pas par caprice, Il est Justice, l'enfer n'est pas une condamnation basée sur une décision arbitraire susceptible d'être trop lourde ou pouvant être compensée par un élan de bonté, mais une composante de l'ordre et de la justice.

      Une question intéressante serait de se demander si Dieu au nom de sa toute puissance et de sa bonté peut sauver une âme condamnée à l'enfer ? Personnellement je pense que non, car cela serait contraire à sa justice. Même s'il est dit dans l'évangile que le maître peut choisir de donner le salaire qu'il lui plaît aux ouvriers ayant travaillé à sa vigne, il ne peut pas refuser de payer le denier qu'il a décidé avec les travailleurs de la première heure. Or NSJC a expliqué quel sera le salaire du péché, ce qui attend l'arbre qui ne donne pas de fruit: le feu éternel.

      On retrouve ici le salaire du péché: l'enfer n'est pas une condamnation, mais la juste rétribution de l'âme damnée.

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  2. de Labriolle Ph.31 août 2012 à 10:46

    Monsieur l'abbé,
    Je suis navré de vous le dire, mais l'énoncé "En enfer, il n'y a que des volontaires" est une absurdité psychologique, et théologique. Vous ne pouvez vous adosser à Saint Augustin, qui lui même y voyait, par justice divine, les enfants non baptisés! Ni les vierges folles, ni le mauvais riche, ni l'invité n'ayant pas la tenue de noce n'ont choisi leur condition. Personne, de la condition humaine, ne "choisit" la souffrance éternelle! Adam et Eve ont opté pour le mirage "vous serez comme des dieux", non pour être privés de Dieu. L'avatar actualisé, c'est "je veux tout"! Cordialement désolé pour ce désaccord majeur, Ph. de Labriolle

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    1. Se voire comme un pantin manipulé par un Dieu uniquement juste et vengeur...mon cher Bricolo, Jésus-Christ nous en a délivré mais Il nous a montré le vrai visage de Dieu : sa Justice s'appelle l'Amour jusqu'à mourir pour nous sur une croix après être allé, comme un mendiant, chercher chacun de nous en laissant tous les autres.
      Bien sûr que si, il nous demande de choisir et ça jusqu'au dernier moment, mais ce n'est pas de la pression, du harcèlement, c'est parfois juste un témoignage, une remarque qui permet de délivrer ou de sauver un frère quand soudain par l'intermédiaire d'une circonstance parfois anodine, Il surgit dans notre vie ; un mot vrai à Son sujet, un geste vraiment fraternel, un verre d'eau, qui nous justifie à ses yeux, c'est juste ça qu'il demande à chacun et chacun à sa mesure, selon ce qu'il peut, selon ce qu'il sait, la manière dont il a été éduqué ou pas éduqué,comme le "bon" larron sur sa croix, comme Jacques Fesh, Marie-Madeleine, etc.
      Ne voyez pas dans le "choix" une dissertation philosophique hautement argumentée, il y a des Docteurs, des Pères de l'Eglise pour cela et eux sont déjà sauvés (enfin, on espère...) mais pour nous tous, pour chacun de nous pour qui Il est venu, parfois il a suffi d'avoir un jour distribué des tracts pour la Vie, d'avoir pris le parti d'un pauvre prêtre calomnié, que sais-je.
      La dernière chose à faire est d'envoyer en enfer tous ceux qui ne pensent pas comme nous, ne vivent pas comme nous, n'ont pas eu notre chance, n'ont pas eu d'amour, de paix, de vérité ou de MJCF...

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    2. Parfaitement d'accord. Cette idée (bien moderne) qu'il n'y a que des damnés volontaires est directement contraire à la parole de Jésus en Matthieu, 25 : "Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel"

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  3. Oui Monsieur l'Abbé ce n'est pas Dieu qui damne vous avez sans doute raison de le rappeler.
    Néanmoins il serait vain de ne pas considérer gravement la tension extrême qui gouverne en un mystère insondable l'infinie Miséricorde de Dieu et Son Eternelle Justice!
    Il est métaphysiquement impossible de dissocier ces deux notions, immédiatement compréhensibles à l'intelligence de l'homme et en même temps infiniment éloignées de son état de créature...
    Dieu use avec ses créatures d'une mesure qu'elles-mêmes ont forgé...Sa Miséricorde s'exerce au prix d'une Justice parfaite et Sa Justice ne saurait s'exercer sans avoir épuisé tous les recours d'une Miséricorde Infinie.
    Pas de demi mesure possible avec Dieu: on doit l'aimer d'un Amour Total mais on doit répondre à cet Amour divin par une préférence totale qui va jusqu'à l'exclusion de soi-même...C'est en cela que nous aussi nous devons être Justes avec Dieu et exercer envers Lui une Justice Totale en reconnaissant qu'Il est tout (l'être par excellence) et que nous sommes néant!
    Ainsi la Justice de Dieu va-t-elle s'exercer à notre encontre avec la même mesure que nous aurons rendu Justice à la divinité incarnée.
    L'Amour n'est que la fusion de ces deux éléments du divin, encore une fois inséparables puisque parfaits et infinis: la Justice et la Miséricorde.
    Malheur donc aux âmes qui n'auront pas rendu Sa vraie Mesure à Dieu, en forme d'hommage-lige en quelque sorte, et malheur à celles qui auront dissocié par manque de confiance et d'amour ces deux notions de Miséricorde et de Justice.
    Le damné n'est pas tant celui qui SE préfère à Dieu que celui qui ne croit pas à l'Amour infini que le Verbe qui s'est fait chair porte à nos poussières d'éternité.

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  4. Merci ,cher Abbé Guillaume , d'aborder ce sujet ô combien central et d'actualité dans la société et plus encore dans l'Eglise tel qu'elle va .
    On pourrait même , en un raccourci encore plus saisissant,se demander si , par les temps qui courent , il faut encore parler de Salut, de Rédemption etc....dans une "église" teilhardienne raliée au "progrès" et au "bien-être" collectif par la "grâce" de l'évolution et du sens de l'histoire .

    J'ai même entendu un évêque français , parmi les "médiatiques",qui est d'ailleurs intervenu récemment dans les inénarables "conférences de carême" façon blabla bernardinesque, reprendre à son compte l'apophtegme polnarévien....Je polna-rêve ! C'est pire que ce que vous voulez bien dire.

    Même vous vous prenez des gants avec Jaurès au prétexte de la complexxccittté et de la vérité intérieure(qui n'aurait rien à voir avec la "vérité extérieure" selon un dualisme dont décidément il semble difficile de s'extraire)...Certes on ne damne ni ne sauve en dernier ressort m'enfin qu'est devenu le pouvoir des clés, de lier et de délier.
    On peut( l'Eglise j'entends) quand même parfois un peu condamner des paroles et des actes ! Non ?
    On pourrait parfois un peu remonter des bretelles, souffler dans les bronches , voire excommunier... Non ?

    Cela ne nous ferait pas que des amis ? Certes mais c'était récemment la mémoire de la décollation de St Jean-Baptiste précurseur de Jésus-Christ....

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  5. oui..mais cher Hermenias ..pour excommunier encore faut-il être d'Eglise!!! Ces "évêques " que vous tancez de la belle façon sont-ils encore catholiques? A l'évidence, la réponse est NON! Ils se sont exclus eux-mêmes de cette communion!
    Alors tant qu'une frange majoritaire et aveuglée du traditionalisme bon teint reconnaîtra que tous ces gens là ("église concilaire") sont encore catholiques donc faisant partie du corps mystique de l'Eglise...on a beaucoup de soucis à se faire!!!
    Quant au juif Polnarev, il avait vite compris quels changements apocalyptiques de paradigme le concile V.II avait "apporté" à la chrétienté.

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    1. M'est avis que Polnaref ce foutait pas mal de Vatican 2 et qu'il s'était fait son petit catéchisme ad hoc , pratique, de soixante-huitard et que c'est malheureusement plutot quelques "conciliaires", ou prétendus tels, intégristes , partisans du nouveau paradigme et de l'herméneutique de rupture qui suivait, tout contents d'être dans le vent, le "sens de l'histoire" et M.Polnaref

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  6. Si si anonyme ils sont théoriquement évêques catholiques même s'ils ne le sont pas de fait. Non non vous ne m'entraînerez pas de votre logique de puriste desperados pour qui l'Eglise n'est jamais assez pure . Où sont les catholiques chimiquement "purs"!
    Excommunier un peu, pour l'exemple, n'est pas excommunier à tour de bras . Enfin disons que l'Eglise devrait fulminer un peu plus et condamner des propos et des actes qui sont , en soi, condamnables sans s'enliser dans la complexccité très complexe de la vérité intérieure abyssale . J'aimerais voir qqes évêques crosse en main ou autres prédicateurs en chaires dénoncer les turpitudes , mensonges des faux prophètes et illusionistes et marchands de camelote qui pullulent

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  7. Dans Mt 5 22, Jésus dit « Si quelqu'un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu ». Peu suffit pour mériter l'enfer. Et comme c'est coûteux de pardonner. Cela nous sera aussi difficile d'entre au Paradis. Faute de suffisamment de mépris de nous-même pour pardonner, nous serons damné. Même si on ne le voudrais pas.

    À mon avis, l'enfer se remplis de tièdes qui se sont préféré à Dieu. Ce n'est pas forcément par rejet pur de Dieu.

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    1. En effet, c'est coûteux de pardonner, à tel point que l'on peut y laisser quelques plumes, même. Pour ceux qui s'y sont essayés, ils savent.

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  8. Je partage la question de Vincent et n'aurais su la formuler mieux ni plus complètement qu'il l'a fait, y compris dans l'idée que la réalité d'un enfer où il n'y aurait personne procéderait, à la fois d'une affirmation rhétorique du verbe, et d'un secret qu'il ne faudrait pas dérober à Dieu.

    excepté que le verbe ne donne pas dans la rhétorique. Et partant, je partage le scepticisme du dr. de la briole. Lisant l'Evangile et lui confrontant les reconstructions théologiques faites de tout temps pour l'adoucir, je ne peux comprendre comment on peut en déduire qu'en enfer, il n'y a que des volontaires alors que le Christ ne cesse d'affirmer que la décision d'exclure une âme viendra du Jugement de Dieu. Selon moi, voilà une belle manière théologique de forcer la Miséricorde divine, précurseur de "lathéologie Polnareff" ou encore de ces faire-parts de décès où il est dit
    qu'Un tel a été rappelé à Dieu.

    Etrangement, je me suis toujours fait cette réflexion, que j'ai déjà dû partager ici, qu'autant je trouverais étrange un chrétien du rang dont l'espérance n'excéderait pas son salut personnel, autant je trouve d'une héroïcité parfaitement désincarnée q'un prêtre embrassant cet état sans croire en l'existence de l'enfer. Car si l'enfer n'existe pas, à quoi sert-il? A se donner gratuitement, mais pourquoi faire au juste, n'était à manifester d'une peur qui subsisterait au fond de la gratuité, cette fameuse peur de forcer la main à Dieu pour qu'Il envoie tout le monde au paradis?

    Enfin, dernière question: moi qui me désole que l'eglise n'emploie plus "le langage "animiste", je ne puis m'empêcher de me demander dans le même temps pourquoi, elle qui affirme sa foi en la résurrection de la chair, elle ne parle que du salut des âmes. La voilà soudain bien éthérée. D'où vient cette habitude de langage? Je serais heureux d'être éclairé là-dessus comme sur les autres points exposés.

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  9. Je pense à un texte de st Jean de la Croix où il parle des effets différents du feu de l'Amour divin sur les âmes : pour ceux qui se sont entièrement fermés à l'Amour de Dieu, le feu ne peut les transformer en lui-même et est la source de leur souffrance ; pour ceux qui ont besoin d'être purifiés, il brûle ce qui ne peut devenir flamme et si cette purification est une souffrance, elle conduit à la béatitude ; enfin ceux qui sont entièrement purifiés sont eux-mêmes transformés en feu et c'est l'image de la vie trinitaire à laquelle nous sommes appelés en laissant Dieu faire de nous des saints. Je résume l'idée que j'en ai retenue (je suis très loin d'une citation et ma lecture date quelque peu), mais ce qui m'a beaucoup éclairée c'est cette image du feu qui est toujours celui de l'Amour divin.

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  10. Avoir choisi l’enfer, avoir été « volontaire » comme dit l’AG2T, c’est, n’avoir pas « veillé » (les vierges folles), n’avoir pas « cru »( mauvais riche) ! Ce n’est pas choisir entre le Royaume du Père et l’enfer directement, mais indirectement et en conscience ! C’est une simple question de liberté. Par voie de conséquence logique de cette liberté, c’est effectivement toujours nous-mêmes qui nous condamnons ! Le psychologique, dans cette histoire, je ne vois pas sa place!
    J’aime beaucoup le commentaire d’anonyme sur la Miséricorde et la Justice. C’est très fort l’idée de ces deux notions inséparables comme les deux faces d’une même médaille. La Justice étant proportionnelle à l’Amour !
    On en revient au péché contre l’Esprit : Ne pas avoir cru à cet Amour…
    Benoîte

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  11. Bien vu anonyme du 01/09 20:35

    Trêve de chicaillas , on se retrouve en enfer, car enfer il y a, parce que l'on a échappé volontairement à la Miséricorde et à l'Amour divin....Il n'y a donc pas de "massa damnata" augustinienne. Les foules et troupeaux errants sans berger essayant de survivre rendus sourds par le brouhaha mondain et les joueurs de flute trompeurs , les foules lointaines maintenues dans l'ignorance du Verbe de Vie ...

    Seule une "élite" (une anti-élite)va volontairement vers les ténèbres infernales tel l'ange lucifer(encore un dont on ne parle plus...Il aurait subitement disparu !?)

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  12. Merci à ffcscnbqn pour son beau résumé de saint-Jean de la croix qui explique l'unité du feu dans la diversité de ses effets dans la manière dont la Bible met en scène ce plus actif des autre éléments.

    J'aimerais revenir sur la question initiale de vincent et sur le commentaire du dr de la briole come je l'ai déjà fait, mais pour apporter un complément de réponse.

    Ce complément, c'est, tenez-vous bien, d'abord les témoins de Jéhovah qui m'en donnent la matière. Ils pensent que, sur la terre devenue paradis où les élus auront la Grâce de vivre, on ne regrettera pas les méchants. Et pourquoi ne les regrettera-t-on pas? Peut-être parce que, contrairement à l'affirmation platonicienne, ils auront été méchants volontairement. "Personne ne choisit la souffrance", dit le dr de la briole, à voir! Il arrive que nous cultivions sciemment une certaine inaptitude au bonheur en pourléchant nos blessures.

    Je voudrais enfin vous soumettre ce petit fragment que j'ai écrit récemment se rapportant à la méchanceté:

    "Il y a trois degrés pour passer de la méchanceté absolue à une conversion qui lui fasse barrage. On peut tout d'abord être méchant sans nécessairement l'avoir voulu, mais s'en moquer ; on peut ensuite constater qu'on est méchant en le regrettant, car on n'a pas voulu le devenir, mais sans que ce regret nous donne pour autant la puissance ou l'élan de nous transformer ; on peut enfin être méchant, le constater, déployer un élan transformateur et, dès lors, légitimement espérer que le naturel chassé ne reviendra pas au galop, car l'élan transformateur qui aura chassé ce naturel est la grâce.

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    1. il y en a qui utilisent une mauvaise traduction du Nom imprononcable
      pourquoi? mauvaise=mauvais verifiez par leurs(leurres) ecrits qui singent la Verite

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  13. Les commentaires sur la difficulté de comprendre comment on peut vouloir l'enfer me rappellent une chose: quelles sont les conditions qui amènent au péché grave, péché conduisant à l'enfer ? Il faut savoir que la faute est grave, il faut vouloir commettre ce péché et il faut pouvoir accomplir cet acte.

    Donc oui, on choisit d'aller en enfer, parce que l'on sait que cet acte conduira à l'enfer, parce que l'on veut le commettre et finalement parce qu'on le commet.

    Et c'est d'ailleurs tout le paradoxe de la religion catholique où plus on cherche à connaître, plus le danger de commettre un péché mortel est grand. Beaucoup de personnes qui nous entourent commettent des péchés de nature grave, mais souvent leur ignorance atténue la portée de leur faute. Est-ce suffisant pour éviter l'enfer, je ne le sais pas, mais cela peut jouer en leur faveur.

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  14. Holala,M.l'abbé,lire Bernard Antony parlant de Jaurés c'est comme lire une biographie de Jésus par Michel Onfray!

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  15. Qu'est-ce que l'enfer? Quand j'étais jeune communiant il me faisait peur.
    Puis plus tard, beaucoup plus tard des voix autorisées ou se prétendant comme telles ont affirmé qu'il n'existait pas.
    Le pari de Pascal à l'envers.j'ai trouvé une réponse pour moi-même."On ne connaît ni le jour ni l'heure" quand la mort survient, elle nous emporte tel quel.L'enfer pour moi c'est la révélation de nos mauvaises actions, volontairement et sciemment faites et répétées et soudain trop tard pour être rachetées. L'enfer c'est le tourment du remord sans soulagement.Des pleurs et des grincements de dents.Ceux qui craignent pour leurs proches ,prient pour eux. Les voies de Dieu sont impénétrables, Dieu peut tout. C'est ce que disait le curé d'Ars.
    L'amour du prochain est l'amour de Dieu qui rachètera beaucoup.

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