samedi 18 août 2012

"Humainement tout est foutu"

Le jeune X se confie aux journalistes à l'occasion d'un reportage sur saint Nicolas du Chardonnet publié dans Le Point, c'est tout ce qu'il trouve à leur dire. 29 ans et: "Je pense qu'humainement c'est foutu". Pourquoi ce défaitisme? Ce que l'on peut dire c'est qu'il n'est guère caractéristique de la famille de X.

"Tout est foutu"... C'est plutôt l'esthétisme d'une certaine forme de fascisme européen, à partir de 1943. On nom de ce "Tout est foutu" on a pu, en politique, se permettre n'importe quoi. Je sors de la formidable biographie de Jean Fontenoy par Philippe Vilgier (Via romana). Ce livre est un choc pour moi. Pour la première fois je suis confronté à un fasciste crédible. Plus que Drieu, perdu dans l'introspection. Plus que Brasillach, empêtré dans ses contradictions, entre humanisme et cynisme.

Crédible, Fontenoy l'est sans doute parce qu'il est bohême, plus qu'on peut l'être, toujours là où il y a des coups à prendre, en URSS, en Chine, en Finlande, en URSS de nouveau et... à Berlin en avril 1945... Pour Fontenoy, assurément tout est foutu à partir de 1943. Il ne reste donc qu'à vivre. De toute façon pour lui, le fascisme représente un pur idéal. Dans la réalité? Il écrit à Lucien Combelle, directeur de Révolution nationale dans ces années sombres : "Quand ce fascisme pour lequel nous nous défonçons prend le pouvoir, supposition ! Supposition ! Que fait-il de nous le fascisme? Eh bien, il nous fout en tôle, toi et moi, en taule pour mauvais esprit sceptique". Voilà le désespoir, chez Fontenoy.

Chez nous ? Nous ne sommes pas des familiers de l'esthétique fasciste, nous ne cherchons pas à composer entre socialisme et bien commun en réalisant l'impossible équation d'où sont issus les fascismes européens, l'italien, le français, le roumain, le hongrois, l'espagnol (Jose Antonio) voire le japonais et le chinois (si l'on pense comme Fontenoy que Tchang Kai Chek est un fasciste à la mode chinoise). Sans compter le national socialisme allemand que la personnalité du Führer fait basculer dans une forme de satanisme.

Nous ne pouvons être fascistes car le fascisme est nocif dans la mesure même où il se veut révolutionnaire.

Le fascisme, cette forme d'archéofuturisme (merci Guillaume Faye) cultive, dans sa version française très tôt, un culte de la mort, qui se marie monstrueusement avec son culte de la jeunesse dans une sorte de romantisme du paradoxe. Je ne traite personne de fasciste, encore moins de "facho". Ces qualificatif ont trop à voir avec la propagande, comme l'a montré François Furet dans Le passé d'une illusion. Non, aujourd'hui personne n'est facho. L'adjectif est tellement dérisoire (au féminin, comment? Fachote ?) que je ne m'abaisse pas à l'employer.

Je prends simplement le fascisme, mouvement de jeunes et de jeunesse, comme une analogie de ce moment où la jeunesse, dans sa jeunesse même croit la mort inéluctable. Rien à voir avec la politique. Je crains que cette esthétique mortuaire transparaisse au fond dans le "Tout est foutu" de certains jeunes cathos... Vous m'objecterez : "Mais X dit bien : tout est foutu à vue humaine". J'ai peur que cela ne change guère la donne. Pour ces gens qui se cachent derrière la "vue humaine", il y a ce que l'on peut faire humainement [rien, donc] et l'imprévisible intervention divine sur laquelle même le catéchisme nous apprend à ne pas compter.

On ne peut rien faire ? Alors peu importe. Je veux dire : ... alors RIEN n'importe.

En faisant publiquement et visiblement pénétrer l'Infini dans le fini, l'Incarnation nous enseigne au contraire que tout importe, que le moindre détail a son poids d'éternité, que toute action vaut la peine que l'on se donne pour l'entreprendre et la mener... à bien et au bien.

Je ne connais pas X et ne le vise pas, même si il y avait mieux à dire à une journaliste du Point. Je pense  à d'autres, à des amis auxquels d'ailleurs souvent je l'ai dit : il y a un côté "absolument moderne" au sens rimbaldien du terme dans l'intégrisme, qui, dans son épuisant chantage au TOUT ou RIEN, est psychologiquement un avatar du nihilisme européen - du côté du RIEN, puisque TOUT n'est pas possible. Du côté du rien, s'en faisant une gloire et une parure, dans une sorte d'ecclésiovacantisme, qui, comme les chemins de Heidegger, ne mène nulle part.

26 commentaires:

  1. Ah! voilà le fin mot de l'Abbé! Il a prononcé le mot maudit , le mot qui ne "mène nulle part"...celui d'ecclesiovacantisme....sans prendre garde que ce mot n'est dans la bouche d'aucun sédévacantiste raisonnable qui non seulement sait que le siège de Pierre est bien occupé par des antichrists mais qu'aussi l'Eglise a les paroles et les promesses de la vie éternelle.Ainsi la boucle est bouclée: l'Abbé rejoint le RIEN puisqu'il refuse le TOUT dans une maieutique inversée de l'esprit qui semble nous susurrer à demi-mots: "et si la véritable solution n'était -elle pas de considérer cette fausse église dite conciliaire comme du Rien parce qu'elle se prétend TOUT?!"
    M'est avis que l'Abbé n'a pas fini de solliciter l'encre de son stylo....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Sédévacantiste" = contraire de raisonnable.
      Pour oser affirmer bien tranquillement que le siège de Pierre est occupé par des "antichrists" il faut vraiment faire preuve de déraison.
      Cet épuisant chantage au tout ou rien, c'est exactement cela. Des gens pas raison-nables, des fanatiques, des fondamentalistes, des aveugles, orgueilleux et stupides.
      Ils n'ont rien vu des Missions en Afrique, leur admirable travail pendant que d'autres s'écharpent pour le Rite et rien que pour le Rite. En Afrique, l'Eglise conciliaire, avec ses Spiritains, ses Camboniens, ses Franciscains, ses MEP, ses religieuses de St Paul de Chartres, les associations comme Points-Coeur, Coup de Pouce, et tant et tant d'autres, continue de construire des églises, de catéchiser, de soigner les gens et de les instruire. Dans la brousse on bosse, car en face il y a le danger Islamiste ou la tentation Evangéliste ; Dans la brousse ou bien en Inde, on se demande si vous n'êtes pas simplement fou, monsieur le Sédévacantiste !

      Supprimer
    2. Détrompez-vous! il y a chez les sedevacantistes comme chez les sedeplenistes (opinion contraire) des gens qui n'ont rien vu, et d'autres qui ont bien vu - ne serait-ce parce que parfois, c'est eux qui ont fait.

      Il est vrai que l’opinion sédévacantiste (le pape n'est pas pape) est dérangeante. Moins étrange cependant que celle de certains de nos amis de la FSSPX (le pape est pape mais il dit une messe qui n'est pas catholique). Mais eu fond, le critère pour une idée, ce n'est pas qu'elle soit étrange ou dérangeante ou généreuse. Le critère pour une idée, c'est: juste ou fausse?

      Supprimer
    3. "fausse". pourquoi pas. encore faut-il pouvoir le prouver, ou au moins argumenter.

      "le pape est pape, mais il dit une messe qui n'est pas catholique". est-ce que la situation se résume à ça ? vraiment ?

      Supprimer
  2. Cette tentation nous traverse tous, " tout est foutu" et reste pour s'aggriper un zeste d'esthétisme narcissique, qui me rend vulnérable aux pires aventures au lieu de reprendre les choses à la base, avec humilité . Balayons devant notre porte
    Oui heureusement que des Mères Térésa, Edith Stein ont existé pour témoingner du contraire, puisqu'aujourd'hui elles sont encore vivantes!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mère Teresa, Edith Stein, et bien d'autres en effet : le Père Ceyrac, Eugenio Zolli, ATD Quart Monde, etc. etc. mais il s'agit d'actions locales. ponctuelles. qui ne touchent pas à l'ordre des choses, aux principes qui gouvernent la décadence actuelle. en somme des gens qui écopent sur un Titanic en train de sombrer. "A vue humaine, tout est foutu" ne semble pas une mauvaise analyse. dire cela ne signifie pas qu'on s'en contente comme d'un programme ou un principe d'action.

      Supprimer
  3. Sur quatre points au moins, les enseignements du concile Vatican II sont tellement en contradiction logique avec les déclarations du magistère traditionnel antérieur qu’il est impossible de les interpréter dans la ligne des autres enseignements déjà contenus dans les documents antérieurs du magistère de l’Église. Vatican II a donc rompu l’unité du magistère, dans la mesure où il a rompu avec l’unité de son objet.
    Un nouveau concile hérétique Vatican II, un nouveau droit canon hérétique, un nouveau catéchisme reprenant les hérésies de Vatican II, des nouveaux rituels invalides, le tout dans une pratique perpétuelle d’œcuménisme, de communicatio in sacris avec les faux cultes des fausses religions, de références à tous les théologiens modernistes condamnés à l’avance par saint Pie X, et la suprême allégeance au peuple déicide. L’église Conciliaire n’est autre que cette organisation qui a pris naissance avec le concile Vatican II et ses réformes liturgiques qui ne sont pas catholiques, et elle constitue en cela une secte parfaitement définie, qui répand la doctrine condamnée du modernisme “égout collecteur de toutes les hérésies”, qui éclipse la véritable Église Catholique.



    Ces quatre points sont les suivants.

    La doctrine de la liberté religieuse, telle qu’elle est exprimée au n. 2 de la déclaration Dignitatis humanæ, contredit les enseignements de Grégoire XVI dans Mirari vos et ceux de Pie IX dans Quanta cura, ainsi que ceux de Léon XIII dans Immortale Dei et ceux de Pie XI dans Quas primas.

    La doctrine de l’église Conciliaire, telle qu’elle est exprimée au n. 8 de la constitution Lumen gentium, contredit les enseignements de Pie XII dans Mystici corporis et dans Humani generis.

    La doctrine relative à l’œcuménisme, telle qu’elle est exprimée au n. 8 de Lumen gentium et au n. 3 du décret Unitatis redintegratio, contredit les enseignements de Pie IX dans les propositions 16 et 17 du Syllabus, ceux de Léon XIII dans Satis cognitum et ceux de Pie XI dans Mortalium animos.

    La doctrine de la collégialité, telle qu’elle est exprimée au n. 22 de la constitution Lumen gentium, y compris le n. 3 de la Nota prævia, contredit les enseignements du concile Vatican I sur l’unicité du sujet du pouvoir suprême dans l’Église et la constitution Pater æternus.



    Nous pourrions aussi énumérer les comportements hérétiques des anti-papes Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul I, Jean-Paul II et Benoît XVI, leur participation active à des faux cultes...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Saint Paul était un hérétique pour saint Jacques et l'Eglise de Jérusalem. Saint Pierre était un peu flou à Antioche, il ne savait plus que penser, il a fallu le premier concile pour aller dans le sens de la "modernité", oui, saint Paul a gagné, heureusement, mais beaucoup ont dû s'en aller certainement, scandalisés par cette nouveauté qui faisait fi des anciens rites. C'était pour s'adapter au monde païen, au monde des gentils qui n'en avaient rien à faire des rites de purification.
      Vous ne parlez que de doctrine mais le concile V II est pastoral. C'est un nouveau regard sur l'adaptation au monde du message Chrétien. La forme n'est pas fixée une fois pour toutes. La forme n'est pas le fond. Le fond n'est pas changé.
      1) La collégialité existe depuis le début de l'Eglise et au M.A. Il était bon de la redécouvrir, même s'il est légitime de laisser Pierre prendre la primauté.
      2) L'oecuménisme était à construire. C'est un dialogue avec les autres sans rejet ni mépris tant que les armes ne sont pas sorties. Assise : Honneur de l'Eglise Catholique.
      3) Lumen Gentium prend en compte la grandeur du Baptême de tout Chrétien catholique fut-il laïc. Lumen Gentium, c'est un développement.
      4) La liberté religieuse nous protège nous-mêmes en protégeant les autres. Il ne sert à rien de dresser notre religion contre les autres à la face du monde. Les deux pouvoirs, politique et religieux ne sont plus confondus.

      Il faut bien être entendus et acceptés par le monde TEL QU'IL EST pour faire grandir l'Eglise. Sinon on joue les rejetés, les minorités persécutées, incapables de s'adapter. Nous ne sommes pas juifs mais chrétiens.

      Quant aux comportements "hérétiques" des Papes, surtout les trois derniers, je vous laisse la responsabilité de ces propos offensants et graves.
      Vous pensez sans doute que les millions de jeunes assistant aux JMJ vont adorer le veau d'or, le vaudou. Des "faux cultes"...! j'en connais qui sont rentrés dans les ordres à la suite de ces faux-cultes. C'est une pitié de vous lire.

      Supprimer
    2. cela dit la question de pourquoi le concile "pastoral" accoucha de textes qui furent érigés en "doctrines" n'est pas nulle et non avenue.

      "il faut (?) être entendus et acceptés ..." : on peut donc supposer que les premiers chrétiens furent très bêtes de ne pas être acceptés et entendus par leurs bourreaux romains, et juifs aussi d'ailleurs. vraiment pas très pastoraux les pauvres martyrs ...

      "on joue les rejetés" : non, ce n'est pas un jeu, ni au sens propre ni au sens de Berl. "les serviteurs ne seront pas mieux traités que le Maître". "le monde vous haïra" ... pas drôles, en effet, ces règles de "jeu".

      "comportement hérétique" : il faut s'entendre sur ce que cela recouvre. baiser le coran peut en effet paraître pour le moins étrange. laisser rendre un culte à un bouddha posé sur l'autel peut paraître du dernier chic. ou sembler hérétique à certains. ds rétrogrades, à n'en pas douter.

      Supprimer
    3. Cela commençait bien , dernier anonyme des 24 et 26 Aout , et puis ça dérape en béni-oui-ouisme le plus plat et soporifique comme une langue de bois répétitive.
      L'intégrisme conciliariste ne corrigera pas l'intégrisme naphtaliné version 19°siècle.
      Ni mirari vos ni quanta cura et coetera ni, encore moins, Vatican 2 ne relèvent du dogme....Tout cela est à ressituer , et à "critiquer" au sens d'interpréter et de comprendre dans la grande et longue et sainte "Tradition" ecclésiale.

      Quant aux comportements "hérétiques" possibles de certains papes....Rien de nouveau sous le soleil !
      Les papes , les évêques , ne sont pas à imiter toujours en tout ! Catherine de Sienne, par exemple, a du s'employer pour faire revenir le pape à Rome.

      Il est indéniable que l'après Concile est caractérisé par une grande pagaille

      Supprimer
  4. Comme souvent, Monsieur l’AG2T dans ce post, il y a plusieurs thèmes et si on voulait les approfondir tous ici il faudrait plus des 4000 caractères autorisés…
    Je vais commencer par « perdre mon temps » à redire, et ce sera la dernière fois j’espère, ce que je pense des Sédémachinchouettes :
    Le problème n’est pas qu’ils aient tort sur leur analyse de Vatican II. Si ce sont les traditionnalistes qui on lancé le débat, ils ne sont plus les seuls à le continuer. Ils n’en ont plus le monopole ! Non, ce qui ne va pas chez eux, c’est qu’ils se mettent à la place de NSJC. Il leur a pourtant été dit de laisser pousser les mauvaises herbes avec les bonnes, d’attendre la consommation des temps ou les anges seront chargés de faire le tri ( Evangile du jour) Ce n’est pas à eux de faire le Jugement avant l’heure ! Ma réflexion leur apparaîtra simpliste : tant mieux ! Je me réfère aux Evangiles, bêtement (benoîtement).
    Si nous avons eu un pape conciliaire, franc-maçon et immoral…(je me refuse à en écrire plus sur le sujet) ce n’est pas à nous de le juger, premièrement pour la raison citée ci-dessus et d’autre part parce qu’il reste toujours Pape, chef de l’Eglise catholique dirigée elle-même par le Christ. Nous lui devons l’infini respect du à sa charge de successeur de Pierre.
    Dieu se sert aussi du mal de cette terre pour engendrer un bien supérieur que nous sommes incapables de voir, ni d’analyser.
    Comment s’appelle le fait de se mettre à la place de Dieu ? …
    L’humilité est requise dans l’Eglise catholique. Il faut se soumettre au Magistère, quoiqu’il fasse. Dieu reconnaîtra les siens. L’Eglise ne cessera jamais d’être Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Pour moi, cela ne laisse aucune place au doute, sinon tout la Vérité Evangélique s’écroulerait…
    Est-ce cela que vous appelez la politique du tout ou rien ?
    Sur le fascisme, il y a aussi des choses à dire, car vraiment il ne faut pas simplifier. Plus tard peut-être.
    Benoîte



    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. assez d'accord pour éviter de porter des jugements définitifs, et encore plus "se mettre à la place de NSJC". on peut aussi remarquer que les noms d'oiseaux n'ont pas manqué venant de l'autre côté, sans que bizarrement il ne soit jamais venu à l'idée de personne de critiquer cela.

      mais quand / comment se mettent-ils "à la place de NSJC" ? quand ils utilisent la Tradition pour juger de V II ou de tels ou tels propos ou attitudes ?

      Supprimer
  5. Oui oui ,cher père ,ne nous emballons pas sur une petite phrase !
    Si l'action de Dieu est imprévisible, ou plutot inattendue, et si un certain catéchisme nous apprend à ne pas y compter, cela ne veut pas dire que cette Action n'existe pas !
    Les chrétiens , au contraire , devrait savoir et croire que Dieu agit....! En son temps et à sa manière !

    Cela ne veut pas dire que nous n'avons rien à faire même si , au plan social et politique, ce la semble "mal barré" .

    Le "tout est foutu" n'est que le côté excessif et l'expression de la tendance dépressive du traditionnaliste de base façon St Nicolas du chardonnet de sacristie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "à vue humaine, tout est foutu" ne veut pas dire en effet que "il n'y a rien à faire". si on dit le premier, on ne dit pas nécessairement le second. ne faisons donc pas parler ce JH indûment. ni les Tradis façon St Nicolas d'ailleurs.

      Supprimer
  6. Face au "tout est foutu" deux attitudes ou injonctions salutaires :
    Sainte-Jeanne d'Arc, qui nous dit : "les hommes d'armes batailleront et Dieu donnera la victoire" ;
    Ernst Jünger (Le Traité du Rebelle), qui écrit : "Les longues périodes de paix favorisent certaines illusions d'optique. L'une d'elles est la croyance que l'inviolabilité du domicile se fonde sur la Constitution, est garantie par elle. En fait, elle se fonde sur le père de famille qui se dresse au seuil de sa porte, entouré de ses fils, la cognée à la main."

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bien vu pour le père de famille!
      Par contre la citation exaacte pour Jeanne commence par "EN NOM DIEU..." c'est très important!!!Cela écarte toute tentation d'activisme mondain.....Vous voyez?!

      Supprimer
    2. maintenant, le père de famille qui se tient à la porte avec sa cognée à la main va en tôle illico. c'est le progrès ...

      Supprimer
  7. " "Je pense qu'humainement c'est foutu". Pourquoi ce défaitisme? "

    Parce qu'il a une vie suffisamment confortable pour perdre son temps et celui des autres à pleurnicher?

    Entretemps, rions un peu avec le Pipotron Ecclesiastique:

    http://catho.org/cgi-bin/pipotron

    RépondreSupprimer
  8. Je parlais évidemment du Pape Montini...
    Benoîte

    RépondreSupprimer
  9. Benoîte,
    Puis-je vous suggérer une bonne infusion de millepertuis pour vos humeurs antisédémachins et une pointe de fenugrec pour vous aider à remettre votre cervelle à l'endroit?
    Pax vobis soeurette!

    RépondreSupprimer
  10. Hiérothée de Ségovie23 août 2012 à 20:50

    J´ai peine à croire que la grande culture de M. L´abbé puisse ignorer qui a été le grand personnage ecclésiastique qui a prononcé le premier cette phrase...Il était sans doute aussi sédévac, lui.

    Eh bien, ce fut le Card. Liénart, évèque de Lille, prélat d´un certain Mgr. Lefebvre,et l´un des grands manigançeurs du Concile, qui déclara sur son lit de mort: "Humainement, l´´eglise est perdue".

    Il devait quand même fameusement le savoir, lui qui était dans le secret des pires modernistes tapis dans l´église depuis le début du siècle.

    Et voilá le secret, et aussi le mystère: Voyez un haut prélat, franc-maçon et traître qualifié, autant qu´on pu l´être des Judas ou des Rampolla, mais qui pourtant, n´était pas un hérétique: Il savait parfaitement que l´église est divine et ne saurait périr, et c´est pour ça qu´il dit "humainement", parce qu´il a encore l´éspérance théologale, Dieu fera triompher son Église.

    RépondreSupprimer
  11. Promis frérot, je vais essayer le millepertuis et le fenugrec !
    A propos du fascisme, juste un petit mot à l’AG2T :
    Ce qui est ennuyeux, c’est d’avoir fait de ce mot un terme générique. C’est tout juste si on met le nazisme à part ! Ouf, quand même !
    Je ne sais pas ce qu’est le fascisme « version française ». Je ne sais pas non plus comment, toujours en France, il se marie avec un culte de la jeunesse et un romantisme du paradoxe. Par contre toutes ces belles paroles, je ne les vois pas tellement dans le fascisme italien ni dans le franquisme, tous deux « actes chirurgicaux » pour extirper les avancées du communisme. Plutôt « contre-révolutionnaires » d’ailleurs !
    C’est pourquoi, au lieu de polémiquer sur ce sujet, je voudrais seulement rappeler que ces 3 nations européennes, que sont la France, l’Espagne et l’Italie, ont un rôle à jouer dans la catholicité. N’oublions pas que l’Italie est la gardienne de l’Eglise et de la papauté. Il ne fallait pas qu’elle tombe, ni aux mains des Maures, ni en des temps plus modernes, aux mains des communistes.
    L’Espagne très catholique, le restera ou ne sera plus…Elle a su le rester jusqu’à présent par tous les moyens ! Aujourd’hui l’Islam voudrait y refaire une « reconquête ». L’avenir risque d’être sanglant de nouveau…
    Enfin la France, fille aînée de l’Eglise…
    Là, M.AG2T, je me mets à penser au « rien » dont vous parlez. Qu’est-ce que le « rien » en politique ? N’est-ce pas justement cette apathie généralisée que nous vivons en ce moment dans notre pays, apathie qui forme autant de brèches où s’engouffrent des pouvoirs, des forces qui sont contraires à notre nation. Il y a dans cette période, une convergence de faits et d’idéologies qui mettent la notion même de civilisation française à son niveau le plus bas, jusqu’à la nier. Je pense au pouvoir économique des banques qui commande la politique européenne qui elle-même nous impose ses lois. Le tout, juxtaposé à une idéologie française franc-maçonne, laïque et antichrétienne.( sans parler de l’islam conquérant) Cela fait beaucoup à la fois. Cela ne forme t-il pas un sorte de désordre, une entropie (η τροπη une transformation) ou la France se dilue, se dissout ?
    Je ne sais pas quelles sont les probabilités pour une réversibilité éventuelle, mais je conclurai en citant une phrase qui, je l’avoue n’est pas de moi, mais que je reprends à mon compte sans hésitation :
    « Les français sont mûrs pour une dictature. »Et ce n’est pas non plus une idéologie du tout, romantique, archéo-futuriste. Plutôt, une question de survie.
    Benoîte

    RépondreSupprimer
  12. Encore sur le thème de "tout est foutu", voici à titre d'inspiration une recension des nouvelles de science-fiction les plus déprimantes:

    http://ask.slashdot.org/story/12/08/07/235239/ask-slashdot-whats-the-most-depressing-sci-fi-youve-ever-read?sdsrc=popbyskid

    Notamment celle-ci:

    "On the beach" par Nevil Shute. Écrit pendant la guerre froide. Raconte qu'après une guerre nucléaire, l'ensemble de l'humanité est morte sauf l'Australie où l'on attend l'arrivée des retombées radioactives qui arriveront avec le changement de saison.
    Le roman se penche sur la vie de plusieurs personnes et meur façon d'attendre une mort inéluctable, leur déni, etc...
    Certains vivent une vie normale, d'autres deviennent alcooliques etc...

    A la fin, tout le monde meurt et c'est extremement déprimant."

    Il parait que Cioran, à côté, c'est du comique-troupier. Ca vous a tout de meme un peu plus d'allure que les souffrances du jeune W sur le parvis de St Nicolas du Chardonnet. Surtout raconté dans le Point (Le concentré des nullités germanopratines).

    RépondreSupprimer
  13. Mon Dieu, que des paroles au retour de vacances ! On parle, on s'écoute parler, on se gargarise de sa pertinence, on croit savoir.... et avec ça, Dieu et la prière semblent complétement oubliés (oui, une simple prière, un regard vers le ciel, une action de grâce pour être en vie, pour le beau dans la nature et dans la création humaine etc etc, il y a tant à remercier, tant à demander, tant à adorer, en silence, humblement)
    Je ne sais pas si ce message s'affichera encore pour être lu car le fil est ancien, mais j'ai tenu à vous transmettre l'impression que tous ces messages et commentaires donnent après les vacances en ce premier moment de la rentrée.

    Bien entendu cela ne concerne pas le post de M.l'Abbé, riche et pertinent comme d'habitude. Mais peut-être est-ce aussi que je viens de consulter par curiosité juste avant le metablog ce nouveau forum des intégristes 'un évêque s'est levé' et cela m'a donné la nausée qui a rejailli sur ma lecture des commentaires ici (?)

    RépondreSupprimer
  14. Exemplaire assez typique du catho conciliaro-progressiste, je suis régulièrement avec intérêt vos réflexions, monsieur l'abbé. Partagé, selon les jours, entre admiration, agacement (par exemple devant votre perspective franco-française), parfois colère face à ce qui me paraît une forme de duplicité (obédience à "Rome" et refus fondamental de Vatican II); souvent, complicité quand je vous vois vous débattre dans vos fidélités contradictoires comme moi dans les miennes. J'en viens à cet article: votre compréhension et votre critique du fascisme (français; on pourrait dire plus largement:m latin) sont tout à fait remarquables, à la fois politiques, psychologiques, et profondément spirituelles.

    RépondreSupprimer