La tâche de la théologie n'est pas de rendre réel le possible, mais à l'inverse de rendre possible (ou pensable si vous voulez) le réel tel qu'il apparaît dans l'Ecriture portée jusqu'à nous par l'herméneutique de la Tradition. Comment Dieu a-t-il permis que le Péché originel - qui est d'abord le péché de deux personnes : Adam et Eve, le premier couple humain - puisse se transmettre à toute l'humanité ? Pour comprendre (pour rendre pensable) cela, il faut entrer dans des distinctions précises, qui nous font progresser dans la connaissance de l'homme.
Distinguons d'abord "nature" et "condition" (ou "statut"). Adam est un homo sapiens sapiens. Nous partageons la même nature. Mais nous ne vivons pas dans la même "condition". Cette nature ne s'actualise pas de la même manière. Notre essence est semblable à celle d'Adam. Notre existence n'est pas la même. Insignifiant ? Non s'il est vrai que "l'existence de la substance est la substance" comme dit Cajétan.
Prenons d'abord le Paradis terrestre : ce n'est pas la terre, mais un lieu particulier sur la terre, gardé par deux chérubins aux épées de feu. Pourquoi cette particularité ? Nous sommes dans un lieu où sont réunies de manière optimale les conditions de la liberté humaine, un lieu où la nature n'est pas cruelle et où, par l'expresse volonté de Dieu, le loup fraternise avec l'agneau.
Le statut, la condition, l'existence d'Adam au Jardin est toute différente de la nôtre. Pour exprimer cela, le Livre sacré dit qu'"Adam parlait avec Dieu comme un ami avec son ami dans la brise du soir". L'homme est créé dans un état de proximité incroyable avec Dieu, dans la présence de Dieu, dans la grâce de Dieu. Et pourtant, il peut encore se séparer de Dieu, il n'est pas OBLIGE de vivre en présence de Dieu. Cette liberté, qui est la sienne, est matérialisée par l'arbre de la connaissance du bien et du mal, un arbre qui n'est évidemment pas matériel puisque son fruit met celui qui le consomme "par delà le bien et le mal", en le rendant capable d'appeler le bien mal et le mal bien. "Tu ne mangeras pas du fruit de cet arbre, car si tu en manges tu mourras".
La mort est évidemment liée à la nature de l'homme, animal plus ou moins raisonnable. Il faut donc comprendre que Dieu a créé Adam et Eve dans le Jardin, en les préservant de l'idée et de la réalité vécue de la mort. L'homme et la femme vivaient pour Dieu et en Dieu était la vie. "En lui était la vie". Et puis il y a eu le péché. Comme le dit saint Paul : "Par un seul homme le péché est entré dans le monde et, par le péché, la mort, et ainsi la mort a passé en tous les hommes, moyennant le fait que tous ont péché..." (Rom 5, 12). Il faut comprendre, avec Karl Barth, "la mort en tant que crise". Il faut dire avec Cajétan : "La mort qui était naturelle devient un châtiment". Le péché et la mort ont désormais partie liée, la mort étant "le salaire du péché" (Rom 6, 23). La mort devient l'horizon de la vie humaine - et le péché comme la "matière spirituelle" de l'existence.
La théologie exprime la protection dont Adalm et Eve ont été les objets dans le Jardin en soulignant que Dieu leur avait fait le don de l'immortalité et de l'impassibilité. Ils ne sentaient ni la mort ni la souffrance puisqu'ils vivaient en Dieu. Ces dons sont appelés "preternaturels" pour souligner qu'ils ne relèvent pas de la nature de l'homme mais de la protection spéciale de Dieu.
Il y a deux autres dons préternaturels que l'on découvre dans le récit de la Genèse : le don de science infuse : Adam n'est pas créé avec une science infantile. Et c'est ainsi que le texte précise comment "il nomme les animaux". Ce don explique les théologiens n'a jamais concerné que le seul Adam en tant qu'il est l'origine de la lignée humaine. Il n'est donc pas transmissible.
Enfin Adam et Eve ont reçu le don de justice originelle, c'est-à-dire que leurs passions étaient soumises à leur volonté elle-même baignée dans la lumière de Dieu. Lorsqu'on vit dans la joie et dans l'élan que donne la présence de Dieu, le désir, sans disparaître, reste toujours soumis à la liberté, qui, en permanence, jouit de Dieu.
Le premier péché n'est donc pas un péché de sensualité. Il ne faut pas voir une parabole du désir sexuel dans le fruit de l'arbre - dans la pomme qu'Eve fait croquer à Adam. "Si vous mangez du fruit de l'arbre, vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal", et, par cette connaissance, au dessus du bien et du mal. Le péché d'Adam et Eve est un péché d'insatisfaction, un péché d'orgueil, à travers lequel ils se considèrent comme au dessus de leur condition. Ils sont tellement heureux qu'ils n'acceptent aucune limite à ce bonheur. Le premier péché est un péché contre Dieu.
Il en faudrait pas imaginer non plus qu'avant le péché, il n'y avait pas de sexualité ou que la sexualité serait essentiellement mauvaise. Partie intégrante de la nature humaine, la sexualité est créée par Dieu comme quelque chose de bon, qui n'est pas une conséquence du péché.
La conséquence du péché, c'est qu'Adam et Eve perdent la maîtrise qu'ils exerçaient sur l'instinct et ils ont honte désormais d'être dépassées par leurs impulsions : "Avant, et par les yeux du corps et par les yeux de l'esprit, ils se voyaient nus, écrit Cajétan, mais pas d'une nudité honteuse". "Les parties que l'on nomme honteuses sont rendues (redditae sunt) d'autant plus honteuses que non seulement elles mais leurs fonctions (en) sont rendues (redditae sunt à nouveau) à se dérouler dans le secret".
D'où vient cette honte, cette pudeur, qui est comme l'avertisseur du péché (car tout péché est honteux quand on y réfléchit) ? Elle vient de la disparition du don de justice originelle. Elle vient de l'absence de maîtrise qui fait commettre un acte bon en lui-même comme un mal et qui le rend mauvais. Max Scheler a sur cette question de la pudeur un petit livre définitif me semble-t-il que l'on ne peut que recommander.
(sur la transmission du péché originel : à suivre)
Distinguons d'abord "nature" et "condition" (ou "statut"). Adam est un homo sapiens sapiens. Nous partageons la même nature. Mais nous ne vivons pas dans la même "condition". Cette nature ne s'actualise pas de la même manière. Notre essence est semblable à celle d'Adam. Notre existence n'est pas la même. Insignifiant ? Non s'il est vrai que "l'existence de la substance est la substance" comme dit Cajétan.
Prenons d'abord le Paradis terrestre : ce n'est pas la terre, mais un lieu particulier sur la terre, gardé par deux chérubins aux épées de feu. Pourquoi cette particularité ? Nous sommes dans un lieu où sont réunies de manière optimale les conditions de la liberté humaine, un lieu où la nature n'est pas cruelle et où, par l'expresse volonté de Dieu, le loup fraternise avec l'agneau.
Le statut, la condition, l'existence d'Adam au Jardin est toute différente de la nôtre. Pour exprimer cela, le Livre sacré dit qu'"Adam parlait avec Dieu comme un ami avec son ami dans la brise du soir". L'homme est créé dans un état de proximité incroyable avec Dieu, dans la présence de Dieu, dans la grâce de Dieu. Et pourtant, il peut encore se séparer de Dieu, il n'est pas OBLIGE de vivre en présence de Dieu. Cette liberté, qui est la sienne, est matérialisée par l'arbre de la connaissance du bien et du mal, un arbre qui n'est évidemment pas matériel puisque son fruit met celui qui le consomme "par delà le bien et le mal", en le rendant capable d'appeler le bien mal et le mal bien. "Tu ne mangeras pas du fruit de cet arbre, car si tu en manges tu mourras".
La mort est évidemment liée à la nature de l'homme, animal plus ou moins raisonnable. Il faut donc comprendre que Dieu a créé Adam et Eve dans le Jardin, en les préservant de l'idée et de la réalité vécue de la mort. L'homme et la femme vivaient pour Dieu et en Dieu était la vie. "En lui était la vie". Et puis il y a eu le péché. Comme le dit saint Paul : "Par un seul homme le péché est entré dans le monde et, par le péché, la mort, et ainsi la mort a passé en tous les hommes, moyennant le fait que tous ont péché..." (Rom 5, 12). Il faut comprendre, avec Karl Barth, "la mort en tant que crise". Il faut dire avec Cajétan : "La mort qui était naturelle devient un châtiment". Le péché et la mort ont désormais partie liée, la mort étant "le salaire du péché" (Rom 6, 23). La mort devient l'horizon de la vie humaine - et le péché comme la "matière spirituelle" de l'existence.
La théologie exprime la protection dont Adalm et Eve ont été les objets dans le Jardin en soulignant que Dieu leur avait fait le don de l'immortalité et de l'impassibilité. Ils ne sentaient ni la mort ni la souffrance puisqu'ils vivaient en Dieu. Ces dons sont appelés "preternaturels" pour souligner qu'ils ne relèvent pas de la nature de l'homme mais de la protection spéciale de Dieu.
Il y a deux autres dons préternaturels que l'on découvre dans le récit de la Genèse : le don de science infuse : Adam n'est pas créé avec une science infantile. Et c'est ainsi que le texte précise comment "il nomme les animaux". Ce don explique les théologiens n'a jamais concerné que le seul Adam en tant qu'il est l'origine de la lignée humaine. Il n'est donc pas transmissible.
Enfin Adam et Eve ont reçu le don de justice originelle, c'est-à-dire que leurs passions étaient soumises à leur volonté elle-même baignée dans la lumière de Dieu. Lorsqu'on vit dans la joie et dans l'élan que donne la présence de Dieu, le désir, sans disparaître, reste toujours soumis à la liberté, qui, en permanence, jouit de Dieu.
Le premier péché n'est donc pas un péché de sensualité. Il ne faut pas voir une parabole du désir sexuel dans le fruit de l'arbre - dans la pomme qu'Eve fait croquer à Adam. "Si vous mangez du fruit de l'arbre, vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal", et, par cette connaissance, au dessus du bien et du mal. Le péché d'Adam et Eve est un péché d'insatisfaction, un péché d'orgueil, à travers lequel ils se considèrent comme au dessus de leur condition. Ils sont tellement heureux qu'ils n'acceptent aucune limite à ce bonheur. Le premier péché est un péché contre Dieu.
Il en faudrait pas imaginer non plus qu'avant le péché, il n'y avait pas de sexualité ou que la sexualité serait essentiellement mauvaise. Partie intégrante de la nature humaine, la sexualité est créée par Dieu comme quelque chose de bon, qui n'est pas une conséquence du péché.
La conséquence du péché, c'est qu'Adam et Eve perdent la maîtrise qu'ils exerçaient sur l'instinct et ils ont honte désormais d'être dépassées par leurs impulsions : "Avant, et par les yeux du corps et par les yeux de l'esprit, ils se voyaient nus, écrit Cajétan, mais pas d'une nudité honteuse". "Les parties que l'on nomme honteuses sont rendues (redditae sunt) d'autant plus honteuses que non seulement elles mais leurs fonctions (en) sont rendues (redditae sunt à nouveau) à se dérouler dans le secret".
D'où vient cette honte, cette pudeur, qui est comme l'avertisseur du péché (car tout péché est honteux quand on y réfléchit) ? Elle vient de la disparition du don de justice originelle. Elle vient de l'absence de maîtrise qui fait commettre un acte bon en lui-même comme un mal et qui le rend mauvais. Max Scheler a sur cette question de la pudeur un petit livre définitif me semble-t-il que l'on ne peut que recommander.
(sur la transmission du péché originel : à suivre)
Merci Monsieur l'Abbé pour cette médiatation très éclairante. Je me permet de revenir sur un point sur lequel j'aimerais avoir vos lumières. Cela concerne la mort avant le péché originel.Vous dites :"La mort est évidemment liée à la nature de l'homme, animal plus ou moins raisonnable. Il faut donc comprendre que Dieu a créé Adam et Eve dans le Jardin, en les préservant de l'idée et de la réalité vécue de la mort. L'homme et la femme vivaient pour Dieu et en Dieu était la vie. "En lui était la vie". Et puis il y a eu le péché. Comme le dit saint Paul : "Par un seul homme le péché est entré dans le monde et, par le péché, la mort, et ainsi la mort a passé en tous les hommes, moyennant le fait que tous ont péché..." (Rom 5, 12). Il faut comprendre, avec Karl Barth, "la mort en tant que crise". Il faut dire avec Cajétan : "La mort qui était naturelle devient un châtiment". "
RépondreSupprimerCela veut-il dire qu'avant le péché, l'homme pouvait mourir mais que la mort n'était pas vécue avec cepoids de peine qu'il a aujourd'hui? Ou cela signifie-t-il que l'homme était naturellement mortel mais que Dieu dansla communion qui existait en eden protégeait l'homme de la mort? Merci pour votre réponse.
+La tâche de la théologie n'est pas de rendre réel le possible, mais à l'inverse de rendre possible (ou pensable si vous voulez) le réel...+
RépondreSupprimerDit comme cela, c'est évident, mais trop souvent on l'oublie: Non pas rendre réel le pensable, mais rendre pensable le réel.
Autrement dit, ce n'est pas:
cerveau_du_théologien --> univers
mais c'est:
univers --> cerveau_du_théologien
Ce sont les choses les plus évidentes qu'il faut redire sans cesse...
Je sais pas si nous avons vraiment besoin de Karl Barth comme référence pour nous expliquer le péché originel..
RépondreSupprimerÀ la différence de la théologie catholique, la théologie protestante refuse, en général, que l'homme, par la seule lumière de sa raison,(Vatican 1), puisse formuler les preuves de l'existence de Dieu. Le théologien Karl Barth exposait trois raisons pour justifier cette attitude :
1)Prétendre connaître Dieu, et encore plus le prouver, c'est concevoir et prouver un Dieu à l'image de l'intelligence de l'homme. C'est faire de Dieu une invention de l'homme. C'est en faire ce que la Bible appelle une idole.
2)L'intelligence de l'homme n'est pas apte à concevoir les choses divines. Alors que Saint Thomas considère que le péché originel infecte seulement la volonté de l'homme, pour Karl Barth, il infecte aussi son intelligence.
Ici on pourrait dire que Karl Barth prend le contre-pied de l'argument de Descartes. Descartes dit : " J'ai les ailes plus grandes que mon nid (c'est-à-dire j'ai l'idée d'un infini alors que je suis fini) et ceci me permet de donner une preuve de Dieu". Karl Barth répond : " Je ne peux sauter plus haut que mon ombre, donc Dieu n'est jamais à portée de ma connaissance, de ma pensée et de mes preuves ".
La théologie catholique par contre considère que l'homme a la possibilité de connaître Dieu (et éventuellement de le prouver) parce qu'il a quelque chose de commun avec Dieu : l'être. Mais Karl Barth, lui, considère qu'il n'y a aucune analogie entre l'homme et Dieu. Et c'est pourquoi Dieu en lui-même est hors de portée de l'homme. De plus il considère que prétendre connaître Dieu, c'est, d'une certaine manière, se placer au-dessus de lui.
Pour Karl Barth, Dieu en lui-même est tout autre. Il est d'un autre ordre, dirait Pascal. Ce n'est que par le "Dieu pour nous" (dans sa Parole, sa révélation et son incarnation en Jésus-Christ) qu'Il nous est accessible. En ce qui concerne " Dieu en lui-même ", seul le silence est grand, tout le reste est invention.
Comment comprendre la présence de l'arbre de la vie auquel Dieu ne veut pas qu'Adam et Eve accèdent après le péché"empêchons qu'il ne porte sa main à l'arbre de vie...et qu'en en mangeant il ne vive éternellement"?; est-ce le symbole de la punition?
RépondreSupprimerCher Monsieur l'abbé,
RépondreSupprimerAdam a-t-il réellement reçu le don praeternaturel de la "science infuse"? Le récit semble plutôt nous montrer Dieu moins avoir confié à Adam la capacité nominaliste que s'être montré curieux de voir, dans une sorte de délégation verbale qu'Il lui conférait après que les espèces furent en place, comment adam nommerait les animaux dont Dieu avait fait ses compagnons sur une terre dont il était devenu l'intendant. Quoi qu'il en soit, le don de la "science infuse" s'est perdue, ce qui appuierait plutôt votre hypothèse: tout se passe en effet comme si l'une des conséquences du péché originel était que l'énigme humaine s'éloignait des capacités résolutoires de l'homme comme s'éloigne l'horizon de la vue.
En second lieu, coment expliquer que, si Adam et Eve avaient été dotés d'un don de justice qui les portait à garder leurs désirs de jamais s'éloigner de dieu et leurs passions à être bien réglées; si, de plus, le jardin était gardé par les deux chérubins portant la flamme de la liberté s'émancipant sous la bannière de la vérité, comment expliquer que l'homme et la femme se soient éloignés de dieu, de l'éloignement maximal?
"La mort comme crise" consécutive à l'état dans lequel s'est mis l'homme, à l'origine doté de l'immortalité. Mais comment comprendre que la mort ait été une condition naturelle à laquelle seul, l'homme aurait échappé et dont seul, il aurait été soustrait? Comment comprendre encore que l'Amour ne soit pas infusé dans toute la Création si, antérieurement au péché originel, la chaîne alimentaire, c'est-à-dire le meurtre de la créature, était indispensable à la survie de l'homme et de toutes les créatures supérieures? Comme si une préférence avait été donnée à la vie des espèces sur la vie individuelle. Et pourtant, le personnaliste conséquent que vous êtes sait bien que la plus grande beauté de la Création se trouve dans l'accès à l'individuation de la créature la plus bénie de dieu.
En union de prière et en toute humilité spéculative
J. WEINZAEPFLEN
Hier soir, dans le TGV-retour de Lorraine, profond malaise lorsque je tombe sur la chronique "cinéma" du TGV-magazine, au sujet du film "des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois, qui "reconstitue" la vie des moines trappistes de Tibhirine, qui furent assassinés en 1996, dans des conditions d'une rare sauvagerie pour ne pas dire avec une bestialité presque inconcevable!
RépondreSupprimerJ'ai tout à coup réalisé pourquoi j'avais déjà décidé, en mon for intérieur, et sans vraiment me l'expliquer, il était hors de question, pour moi, d'aller voir ce spectacle voyeuriste (comme la plupart des films, d'ailleurs, soit dit en passant) lorsque je suis tombé sur cette phrase, censée donner "l'atmosphère" du film: "ils (les moines) représentent la religion telle que chacun peut l'adorer MËME LE PLUS ANTICLÉRICAL: bienveillante, non apostolique,, altruiste, humble..."
Pourquoi a-t-on privé les cathos. de leur séculaire messe en latin? pourquoi les églises se sont-elles vidées (trois pelés et un tondu, maintenant, en général des vieux, que ça vous plaise ou non)? pourquoi la formation spirituelle des enfants autrefois essentielle, vitale s'est elle réduite comme peau-de-chagrîn au point que la portion congrue, c'est encore beaucoup trop pour rendre la réalité, c'est à dire le grand vide?
Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? Tant de questions....mais c'est que nos contemporains ne supportent plus la religion, dans le meilleur des cas,
que sous sa forme aseptisée: un cachet d'aspirine d'accord mais pas plus!
Sur le Métablog, ce que j'apprécie plus que tout, ce sont les fondamentaux..."une religion adossée à l'infini...le Bien...le Mal...le Péché Originel..." Merci Père Guillaume!
A Thierry
RépondreSupprimerComment pouvez-vous qualifier de "voyeuriste" un film que vous n'avez même pas vu ?
Je vous encourage au contraire à aller le voir toutes affaires cessantes.
En sortant vous verrez que vos petites hisoires sur la messe de jadis en latin n'ont pas beaucoup d'importance.
Je trouve que le réalisateur a eu une idée super géniale : faire entendre la musique, on ne peut plus "kitsch", du Lac des Cygnes du regretté Tchaïkovsky pendant le dernier repas, à la tonalité incontestablement eucharistique, des moines .
Et merci de tout coeur aussi, pour la magnifique critique du film sur les moines de Tibhirine (qui suit le présent fil) et qui m'incite à réviser mon jûgement: aurais-je gravement, par préjugé, mal estimé ce "chef-d'oeuvre?", fatigué par les flots de "politiquement correct" dont les médias officiels nous abreuvent chaque jour, et qui les rendent insupportables, voire odieux?
RépondreSupprimerVoilà encore un + du Métablog que d'échanger nos impressions, soient-elles très divergentes! Est-ce que Julien, notre cher Âne suppliant, Marguerite (Moreno), Henri, Antoine et celles et ceux que j'oublie, sans parler des nombreux "Anonymes", souvent incisifs, comptent-ils aller voir le film en question?
@ Anonyme de 19h22
RépondreSupprimerVous avez fort justement relevé, cher ami, l'incongruité du mot "voyeuriste" que j'avais utilisé, à bien mauvais escient, à propos de ce film qui fera date, par sa beauté esthétique et morale, et que je n'avais même pas vu, un comble!
Les nombreux développements qui lui ont été consacrés depuis, sur le Métablog, m'ont bien entendu fait réviser mes idées fausses, quoique je reste rétif à l'art cinématographique et à sa prétention, très souvent usurpée, de nous faire relire et ressentir tel ou tel évènement historique, qui n'a en rien besoin d'être illustré. En ce qui me concerne, je le supporte assez mal.
Ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit: certains films - très rares - sont exactement l'inverse: ils ne brident pas l'imagination mais la propulse à des hauteurs inouïes...la Jeanne d'Arc de Karl Dreyer, le Napoléon d'Abel Gance,Le Cuirassé Potemkine d'Eisenstein, la Nuit de San Lorenzo, des frères Taviani...tant d'autres...
Je tiens absolument à vous expliquer que j'ai utilisé bien mal à propos ce mot "voyeuriste", pour une seule (erronée) raison: je croyais que le cinéaste en avait notamment rajouté dans le spectaculaire, et montré complaisamment l'insoutenable mise à mort des malheureux, comme ses confrères le font systématiquement, ce qu'il n'a précisément pas eu le mauvais goût de faire lui-même.
Donc votre critique, cher Anonyme, était particulièrement pertinente et m'a donné un très fort indice, de mon erreur initiale et je vous en remercie vivement.
Faîtes-moi l'amitié de penser qu'à l'heure où les médias ont réussi ce tour de force inconcevable, de parler du Saint-Père, qu'il soit au Vatican, à fortiori en déplacement officiel, presque uniquement sous l'angle de la pédophilie prétendument si répandue dans l'Église Catholique, que la Pape en personne, ne se déplacerait plus (encore frappant avec son voyage en cours en Grande-Bretagne) que pour implorer le pardon des victimes des "prêtres", qui ne sont pas plus prêtres que le mari de ma concierge mais bien plutôt des pédophiles déguisés en religieux ET NON L'INVERSE, COMME ON VOUDRAIT NOUS L'IMPOSER, et bien oui, je suis littéralement fâché avec les médias et je réagis parfois instinctivement pour m'en protéger car je ne les ai nullement en estîme et les mets un peu tous indistinctement, dans le même sac.
Et souffrez, cher ami, que je ne partage point du tout votre vision des "petites histoires sur la messe de jadis en latin (qui) n'ont pas beaucoup d'importance".
RépondreSupprimerÀ mes yeux, "la messe de toujours" comme disent nos chers Tradis et je les rejoins à 100 %, moi qui suis un catho. bien mal placé pour oser des jûgements sur de tels sujets qui me dépassent, la messe en latin est insurpassable, insurmontable, incontestable, ne supporte même pas d'être discutée.
Et il n'y a rien qui ne m'énerve plus que d'entendre l'argument cent mille fois ressassé "ah ben'oui mais on n'y comprenait rien, à ta messe en latin".....mais la Sainte Messe n'est pas un "cours du soir" pendant lequel il faudrait avaler des concepts et des théories expliquant le pourquoi du comment. La Messe, c'est la Messe et qu'elle est belle, en Latin, la langue de nos aïeux et des Pères de l'Eglise, qu'elle est divînement belle dans cette langue sacrée, antique et qui nous est tout à la fois si mystérieuse et pourtant si familière. N'est-elle pas ainsi, la meilleure des Portes, entrouverte vers le Très-Haut ?