jeudi 26 avril 2012

Un devoir de voter ? Réponse à la réponse de La Hire

La Hire, le bretteur du Salon beige, répond indirectement au Post précédent sur le moindre mal en politique, que je remercie le Salon d'avoir repris. Voici cette réponse :
"Il serait souhaitable pour éclairer les consciences, que le débat qui se focalise pour l'instant sur le pragmatisme facile du choix entre les deux candidats - calcul des "plus" et des "moins" - se déplace en amont sur la problématique du droit légal de vote transformé par une opération inconnue en devoir moral. En effet, tout le monde, clercs compris, s'autorise à démontrer que Nicolas Sarkozy est plus catho-compatible que François Hollande. Pas très compliqué. Mais personne ne se prononce sur ce droit devenu devoir. C'est pourtant de là que tout démarre".
Essayons donc d'éclairer les consciences, puisque c'est la demande de La Hire... 

Il faut souligner d'abord que la question du "devoir de voter" nous fait entrer dans une casuistique, je veux dire : une morale du cas par cas. Le devoir de voter n'est pas un absolu. Par exemple, si l'on est moralement certain de la victoire d'un candidat qui est le sien, il me semble licite de ne pas participer au vote, du moment que l'on a une raison à faire valoir (même frivole). Par ailleurs, si les candidats parmi lesquels il est loisible de choisir ne se distinguent en rien et n'apportent rien, alors pas besoin de faire le calcul du moindre mal que je préconisais dans le post précédent.

En ces temps de pensée unique et d'idéologie obligatoire, il est évident que les candidats se ressemblent tous. Savez-vous qu'Eva Joly avant de rejoindre Les Verts, avait fait des appels d'offre à François Bayrou ? Etrange. Alors pourquoi voter ?

Parce que comme le remarque La Hire, qui n'y est probablement pas très enclin, pour ce deuxième tour, l'un des deux candidats est manifestement - de facto - plus cathocompatible que l'autre. Il suffit de faire le calcul.

Mais qu'est-ce qui transforme ce calcul de fait en un devoir de droit, voilà la question de La Hire. Je vais y répondre, mais je voudrais en profiter pour recevoir d'abord une autre objection, celle portée par Henry de Lesquen.

Henry de Lesquen semble donner raison à La Hire lorsqu'il estime que le drame de la politique française à toujours été le "ralliement" des catholiques au "moins pire" (comme dirait ma concierge). Il est vrai que les ralliements ne font pas et ne peuvent pas faire une politique, sur ce point Henry de Lesquen a absolument raison. Mais...

Sans le vouloir sans doute La Hire et lui confortent les catholiques dans leur réflexe séculaire, qui est de se contenter de jouer les émigrés de l'intérieur, de s'entretenir dans le souci de présenter une belle conscience (toujours malheureuse cependant comme l'expliquait Hegel à propos des "belles âmes"), tout en donnant surtout des "réponses de Normands" dans un jeu mortel de Ni oui ni non. C'est Péguy qui disait des belles âmes [kantiennes) qu'elles ont les mains pures mais qu'elles n'ont pas de main.

Je crois qu'il y a dans l'argument de Lesquen quelque chose de foncièrement vrai : depuis la Première Restauration jusqu'à Marc Sangnier, il n'y a pas eu de proposition politique en provenance des catholiques. Et lorsque cette proposition a été faite (par Marc Sangnier, Francisque Gay et quelques autres) elle a consisté en un ralliement à la laïcité ambiante. Oh ! Avec juste un petit plus au niveau des (bonnes) intentions personnelles. Le catholique revendiqué François Bayrou critiquant les drapeau français en berne le jour de la mort de Jean Paul II au nom de la laïcité est exactement dans ce créneau du Ralliement sans condition et je sais qu'il a pourtant, il le proclame d'ailleurs à qui veut l'entendre, de très honnêtes intentions ! N'a-t-il pas déclaré ces derniers jours qu'il irait à la messe après avoir voté ?

Mais cet argument foncièrement vrai devient concrètement une raison pour justifier le désengagement et pour entretenir le désert politique catho (qui a remplacé Montalembert, mort en 1870 ?). Il est tout aussi clair en effet que l'abstention  (que l'on propose aujourd'hui pour faire pièce au supposé Ralliement) n'est pas une politique, mais alors pas du tout. L'abstention, c'est le domaine des pécheurs à la ligne, et encore, avant qu'ils ne s'organisent en un Parti, avant que, sous la cane bénigne de Frédéric Nihous, ils ne constituent le CPNT, sans doute pour ne plus s'abstenir...

Je reviens vers La Hire et sa question du passage du fait au droit, pour demander : a-t-on le droit d'être un pécheur à la ligne, quand on peut contribuer (pour une petite part : la sienne) a améliorer un scrutin ? Pour moi, il est très clair que non. Le vote dans certains cas, est non seulement un droit mais un devoir.

Je suis bien conscient que ce qui gêne nos mentalités déontologiques, c'est cette petite incise : "dans certains cas". Avons nous des devoirs dans certains cas, que nous n'aurions pas toujours ? Vieux problème philosophique. Kant, qui nous a éduqués que nous en ayons conscience ou non, estime lui que la maxime d'une action concrète doit toujours pouvoir être une loi universelle. Il n'aime pas (mais alors pas du tout) la casuistique. Je crois quant à moi que dans une perspective traditionnelle (et catholique) les circonstances sont décisives pour nous indiquer quels sont nos devoirs. Certes le droit de vote n'est pas TOUJOURS un devoir, comme je l'ai indiqué plus haut. Mais, en cette circonstance, où virtuellement FH est donné gagnant, ne pas voter SERAIT voter pour l'actuel rapport de force. Nous avons donc le DEVOIR de faire ce qui est en nous pour inverser les chiffres.

Concluons donc : du point de vue de la philosophie traditionnelle (qui est aussi je crois le point de vue de notre salut éternel), il n'existe pas deux mondes : le monde des faits, purement pragmatique où le plus malin l'emporte et le monde des devoirs, purement déontologique, qui serait le domaine réservé de la morale. Non ! Il n'y a pas de domaine réservé de la morale. Tous nos actes sont moralement appréciables, tous nos actes sont bons ou mauvais et donc susceptibles de devenir des devoirs. Il est donc vain d'exclure a priori le droit de vote du domaine de la morale sous prétexte que c'est un droit et que cela ne pourrait donc pas être un devoir. Ne sait-on pas justement que les droits que nous avons correspondent toujours à des devoirs ?

Du double point de vue de la philosophie traditionnelle et de notre salut éternel, nous avons toujours le devoir de faire le bien que nous pouvons raisonnablement accomplir.

34 commentaires:

  1. Quelques remarques :

    - Je ne vois pas en quoi Nicolas Sakozy serait plus "cathocompatible" que son adversaire. Sa performance à Rome avec Bigard et son gout immodéré pour l'argent et tout ce qui brille laisserait plutôt penser le contraire. Sarkozy, c'est juste l'anticatholicisme incarné et tous ses signes de croix exécutés à la va-vite n'y changeront rien.
    - Il n'y a pas que l'abstention (que vous décrivez comme un geste "anti-politique" en quelque sorte alors que j'y vois en ce qui me concerne un geste éminemment politique au contraire), il y a aussi le vote blanc.
    -Enfin, vous semblez estimer qu'il serait un devoir de voter contre Hollande (d'"inverser les chiffres")comme si tout cela était entendu. Permettez que l'on puisse défendre une position différente et que l'on considère que le choix du bien consiste précisément à éjecter Sarkozy du pouvoir (quitte à supporter Hollande quelques temps) pour qu'émerge enfin à terme une vraie droite qui défende les valeurs qui nous sont chères. Faire acte de bien, c'est voir sur le long terme et non pas s'engouffrer dans cette politique du moindre mal que nous subissons depuis trop longtemps, perdant lentement mais surement le combat idéologique et culturel sur tous les terrains à force de renoncements et de calculs de bouts de ficelles. La politique, c'est l'art de prévoir et non pas celle de tenter de sauver piteusement les quelques miettes que le pouvoir daigne nous jeter par dessus la table. Un peu de courage! Nous pouvons supporter Hollande quelques temps si c'est pour revenir sur le devant de la scène ragaillardis! Pensez donc au choc à droite si Sarkozy et battu! La droite sera contrainte et forcée de faire un examen de conscience et de tirer les conséquences de sa trahison!Nous avons tout à y gagner (et rien à perdre au point où nous en sommes)!
    D'autant plus qu'entre un arriviste bling bling, fasciné par le modèle américain et son libéralisme le plus débridé et Hollande, je crois que le plus "terroir" des deux, le plsu attaché à la france par un lien charnel est sans conteste le second. J'irai même jusqu'à dire, pour enfoncer le clou, que la vision de l'homme du socaliste (partage des richesses, fraternité, égalité sociale etc.) est d'après moi beaucoup plus catholique en un sens que cette sinistre anthropologie hobbesienne du "chacun pour soi" et du "que le meilleur gagne" (en écrasant si possible son voision sans pitié)défendue par Sarkozy. Je ne voterai pas pour Hollande car je déteste les socialistes autant que vous mais néanmoins je refuse d'accorder la moindre faveur au président sortant qui, justement, doit SORTIR et par la petite porte encore!

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    1. Vous avez raison et c'est bien vu, et bien expliqué
      Malheureusement même si Hollande est président, comme par le passé l'UMP ne changera, et dans 5 ans nous en serons au même point.
      c'est même démoralisant.

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  2. Reste la question sociale. La gauche caviar est odieuse, mais la droite caviar l'est tout autant. Depuis 20 ans la richesse totale de la France s'est accrue fortement. Mais les classes moyennes régressent, les pauvres s'enfoncent, tandis que les (très) riches ont vu leur patrimoine (et leurs revenus) exploser. Bref: le capital trinque au champagne et les travailleurs trinquent tout court. Aujourd'hui, et encore plus demain, et comme dirait His Lordship: "ça va mal... ça va mal... hum... ça va très très mal".

    C'est une question rarement traitée par les catholiques "de droite", pas plus qu'ils n'intègrent la problématique environnementale. La question des ressources rares (eau, énergie, métaux, terres, etc) est pourtant fondamentale - elle va revenir très très vite dans le débat, dès que le pétrole atteindra 200 dollars. Car pour des raisons diverses mais directes, le prix de la nourriture, des produits manufacturés et des transports (de la vie, quoi) dépend du cours du pétrole.

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  3. Si je vous comprends bien, Monsieur l'abbé, le fait que j'ai le droit de vote crée pour moi un devoir : celui de l'exercer. Curieux ... Ainsi, j'ai de droit de me marier. Est-ce que cela entraîne pour moi le devoir de me marier ? Par ailleurs, il me semble avoir entendu qu'il y avait des actes moralement neutres, et pas seulement des actes bons et des actes mauvais. C'est même des prêtres 100 % tradis qui me l'ont dit. Aurais-je mal compris ?

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  4. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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    1. [Mea culpa! j'avoue que j'avais lu un peu rapidement le 'commentaire' de 9:29, et cliqué machinalement sur "approuver" - et puis j'ai continué ma lecture et... Non! cher anonyme. La dernière partie sur la "jeune femme" voulant vivre "à 300 à l'heure", ça n'a pas sa place ici, en tout cas pas exprimé avec le terme que vous utilisez. Je ne pense pas être particulièrement prude, mais tout de même, il y a une limite. Que personne ne dise rien ici qu'il ne dirait devant ses enfants... ou sa grand-mère.]

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  5. Alors là, l'abbé, Chapeau !!! vous lire est de plus en plus revigorant et pour ceux qui craignaient que le retour de la FSSPX dans l'Eglise ne banalise des esprits comme le vôtre, je dois dire que les craintes s'éloignent !

    En trois posts, vous avez flingué les vieux réacs roycos qui pouvaient encore traîner parmi les tradis ! Vous redonnez toute sa place à la pensée de Léon XIII sur les rapports entre les catholiques et les régimes politiques et je vous le dis carrément : je suis séduit ! J'en étais arrivé à la même conclusion que vous et je votais sans état d'âme... maintenant je sais pourquoi j'ai, vous avez, nous avons raison, avec St Thomas en plus !

    Pour les crétins qui pensent que le socialisme serait compatible avec l'Evangile, faut-il leur rappeler ce qu'a écrit St Pie X sur le sujet ?! La lettre au Sillon ou l'encyclique Pascendi, ça ne leur dit rien ?! Peut-être trient-ils aussi le magistère de ce St Pape ? En tous cas, ils ignorent visiblement tout de la doctrine sociale de l'Eglise et de la doctrine tout court !

    Bref, il y en a qui ont non seulement le droit de se la fermer mais aussi le devoir !

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  6. Une fois que vous avez injurié "les crétins qui pensent que le socialisme serait compatible avec l'Evangile", vous n'avez rien prouvé. En particulier, vous n'avez pas prouvé que le petit peuple des employés et des ouvriers n'aurait pas le droit de défendre son biftek, littéralement, face à ses employeurs et face au capital. C'est cela (et pas autre chose) que l'on nomme aujourd'hui 'socialisme'.

    Mais puisque vous nous rappelez (à raison) à la doctrine de l'Eglise, permettez moi de vous citer un texte trouvé sur le MetaBlog (2010): "Le moment est venu sans doute, en particulier à gauche, de reconnaître que la doctrine sociale est bien aujourd’hui ce qu’elle a été a toutes les époques : la synthèse antilibérale dont nous avons besoin pour ne pas perdre nos âmes. [...] L’union des catholiques ne se fera pas par le centre (comme le voudrait Sarkozy en bon politique électoraliste) mais par les deux ailes réconciliées dans un même refus des abus de la liberté sans règle. N’y aurait-il pas dans cette réflexion sur la nécessité croissante d’un antilibéralisme l’esquisse d’une conversation intéressante entre le principal promoteur de cette nouvelle vision, Benoît XVI, et son principal adversaire en France, Nicolas Sarkozy?

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    1. Si St Pie X ne prouve rien, je ne peux rien pour vous ! Mais ça prouve au moins qu'un anonyme peut souvent cacher un crétin.

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    2. Pourquoi croyez-vous que des gens votent pour un programme économique "de gauche", qu'il soit défendu par Marine Le Pen ou par Jean-Luc Melenchon? En fonction de considérations philosophiques, ou de doctrine? Non. Ce sont des pauvres et ils défendent leur part (qui n'est déjà pas bien grasse ces derniers temps). Face à eux il y a le capital, qui sait aussi défendre ses intérêts. cela s'appelle la lutte des classes. Vous le regrettez? Moi aussi. Mais je ne vois rien dans saint Pie X qui défendrait à ceux qui la subissent (en gros, ces dernières années: les prolétaires) de se défendre.

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  7. Je ne sais si ce qui suit a sa place ici, je laisse le Webmestre en juger, mais je ne puis résister à l'écrire, et j'en prends la responsabilité, écrivant sous mon nom.

    Je ne suis pas particulièrement de droite et ne suis donc intéressé à l'affaire qu'à titre de loyauté envers "radio courtoisie"; mais je ne suis pas sûr que le regretté Jean Ferré aurait confié son antenne à M. de Lesquen s'il avait su que cet ancien promoteur de l'"union des droites" se mettrait tout à coup à juger que Sarkozy n'était pas de droite et n'était plus partie prenante de cette union.

    La charte que se donnait Jean ferré, c'était de toujours favoriser le candidat qui se réclamait de la droite, quelle que fût sa pensée personnelle à l'égard de ce candidat.

    Le moins qu'on puisse dire est que M. Henri de Lesquen ne se montre pas fidèle à cette ligne.

    Je le dis d'autant plus librement que, bien que ne me reconnaissant pas dans la plupart des opinions qui s'expriment à "radio courtoisie", je suis adhérent de l'association depuis 1998 et que j'émets cette opinion dans le respect de la personne de M. Henri de Lesquen.

    Julien Weinzaepflen

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  8. Au Webmaster

    Si j'ai bien compris votre propos vous avez censuré un internaute qui aurait tenu des propos un peu lestes :"cachez ce sein que je ne saurai voir" fait dire Molière à Tartuffe.

    Vous vous proclamez français ; or la France c'est le pays de Rabelais.

    Alors de grâce un peu d'humour, puisque vous semblez être de droite rappelez-vous que les écrivains de droite ne sont pas les derniers à manier la (saine) gaudriole. Ce qui distingue la droite de la gauche bien pensante c'est son absence d'hypocrisie et de tabous (toutes raisons pour lesquelles je ne voterai pas pour NS).

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    1. La gauloiserie ou la gaudriole est une chose, qui peut presque être une pudeur. Je m'explique: quand on parle avec vigueur de ces choses, on n'en parle pas avec une froideur clinique qui me semble bien plus... crue. Sur ce blog, j'accepte la verdeur (encore que ce ne soit pas son thème), mais pas la blancheur clinique.

      Rabelais est toujours le bienvenu ici, tant que c'est dans notre propos, et je l'ai cité récemment. J'ai cité Houellebecq aussi, dont certains passages n'ont pas leur place ici.

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  9. Sauf à considérer que Sarkozy n'est pas de droite, dans quel cas mr de Lesquen a raison (ce qui est le cas).
    D'autant plus que cette idée de systématiquement soutenir le candidat dit de droite par principe est tout bonnement stupide.
    Même Mitterand était certainement plus de droite que Sarkozy.

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    1. Vous avez parfaitement raison, François Mitterrand était un homme de droite qui a joué au socialiste sans en croire un seul mot. Ses vrais amis étaient tous des gens ancrés à droite : ce sont eux qui ont le mieux défendu sa mémoire. Son grand mérite : avoir toujours été anti-gaulliste depuis 1943. Il parait même qu'il portait une vénération pout Ste Thérèse de Lisieux.

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  10. Vous allez célébrer la messe le 21 janvier en souvenir du meilleur des régime, et vous appelez à voter pour le moins bon des régimes !

    On sait que les élections ne sont possibles qu'entre gens vertueux pour des gens vertueux ? Où est la vertu chez eux?

    Walktsin

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  11. Le 6 mai le spectacle présidentiel prendra fin.

    Enfin ! Après six mois de simulacre démocratique, de tyrannie médiatique et de scénarisation théâtrale.

    Avec son vrai-faux duel annoncé à l’avance, en forme de prophétie auto-réalisatrice, par les vrais maîtres : les médias et les agences de communication.


    Avec des médias accordant les deux tiers de leur temps de parole, jusque fin mars, à deux candidats et à deux seuls, au nom de… « l’équité » ; avant de réduire à presque rien les émissions politiques, pendant la campagne officielle, pour contourner la règle d’égalité.


    Avec les deux favoris trahissant leurs promesses électorales… avant même l’élection : avec François Hollande annonçant une accélération du retrait des troupes françaises d’Afghanistan et envoyant immédiatement un émissaire à Obama pour apaiser ses inquiétudes ; ou le même Hollande dénonçant la finance à Paris avant d’aller rassurer la City à Londres ; avec Nicolas Sarkozy fustigeant urbi et orbi le halal avant d’expliquer en catimini aux autorités musulmanes et juives qu’il s’opposerait à tout étiquetage de l’abattage rituel !

    De qui se moque-t-on ? De l’électeur pardi !

    L’électeur n’est pas là pour choisir le président de la République. Il a simplement pour rôle d’apporter une légitimité démocratique à un candidat jugé acceptable par la superclasse mondiale pour représenter ses intérêts en France.

    Il y avait de vrais choix au premier tour. Il n’y en a plus au second tour.

    Nicolas Sarkozy et François Hollande sont d’accord sur l’essentiel : sur les règles bureaucratiques de l’Europe de Bruxelles, sur la soumission des lois françaises aux juges des Cours européennes de Strasbourg et de Luxembourg, sur l’intégration militaire à l’OTAN, sur l’acceptation des règles du libre-échangisme mondial voulu par l’OMC, sur l’abandon de la souveraineté monétaire à la Banque centrale européenne. Sur tout cela, Hollande ou Sarkozy, quelle marge de manœuvre ? A part les coups de gueule de l’un et les postures de l’autre, quelle différence ?

    En politique intérieure, Sarkozy et Hollande sont aussi interchangeables aux yeux des grands lobbies financiers ou communautaires : lors de son dîner annuel, tenu en présence des 1000 plus grands oligarques français, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a fait de Sarkozy son invité d’honneur… tout en se préparant à accueillir Hollande l’année prochaine. Où serait le changement ? La présidente du MEDEF a, elle, fait un pas de deux : au final, Hollande lui paraît aussi patrono-compatible que Sarkozy. Et le lobby homosexualiste s’est vu promettre le mariage gay par Hollande dès 2013, pendant que Sarkozy lui demandait simplement d’être un peu plus patient… bref, d’attendre 2014. Quant à l’enseignement de la théorie du genre à l’école, rien à craindre de Hollande : Sarkozy l’a déjà mis en œuvre !

    On me dit aussi que Hollande voudrait donner le droit de vote (aux élections locales) aux étrangers. Mais, sans l’intervention du Raid, le tueur islamiste Mohamed Merah aurait déjà pu voter à l’élection présidentielle puisqu’il était « français » : non par la culture, non par la civilisation, non par le sentiment, mais par les lois acceptées ou votées par Sarkozy !

    Des docteurs de la foi et des adeptes du « vote utile » nous disent qu’il faudrait choisir le « mal » pour éviter le « pire » ! Cela, la « majorité silencieuse » le fait docilement depuis trente ans, avec le succès que l’on sait ! Et le mal devient le pire. Car si le mieux est l’ennemi du bien, le mal est l’ami du pire.

    Le 6 mai prochain, « faire son devoir électoral » reviendrait donc pour moi à cautionner une tromperie.

    En m’abstenant, je refuse d’apporter la légitimité de mon vote à des candidats dont les priorités réelles sont nuisibles aux intérêts du peuple français, à sa substance, à son identité et à sa dignité.

    C’est pourquoi, dimanche 6 mai, je prendrai de l’altitude et j’irai méditer sur les cimes.

    Yves LE GALLOU

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    1. Merci d'avoir dit si bien ce que je pense un peu confusément. Cette élection me fait un peu penser à ces débats publics... par exemple à Paris, sur le tramway. Chacun peut faire valoir son point de vue - étant entendu que la décision est déjà prise, et les plans tracés jusqu'à la moindre borne de trottoir. Mais enfin, c'est le principe de la mascarade: c'est le spectateur qui fait le spectacle.

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    2. Eh bien, ce ne sera pas grâce à vous si l'on évite les lois inhumaines.

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  12. Réponse à webmestreApr 26, 2012 10:19 AM


    Vous oubliez que les enfants d'aujourd'hui ne sont plus ceux du temps de la Comtesse de Ségur née Rostopchine (par ailleurs un brin sado avec ses fessées), et qu'ils en entendent bien d'autres. Arrêtez avec ce politiquement correct. L'autre jour une dame, du genre catho de gauche coincée (c'est un pléonasme) m'a fait une réflexion car je parlais d'une "bitte d'amarrage" (sincèrement je ne l'avais pas fait pour choquer mais parce que je croyais que je serais mieux compris que si j'avais employé le synonyme : à savoir un bollard ; je vous le damande ? qui en dehors des spécialistes de la navigation fluviale sait ce que c'est qu'un bollard).

    Bientôt on ne pourra plus rien dire. Et puis entre nous y a-t-il beaucoup d'enfants qui lisent ce blog ? Quand aux grand-mères qui ont vécu toute une longue vie et qui en connaissent pas mal sur la chose je doute vraiment qu'elles soient choquées. La grand-mère de mon épouse qui avait été infirmière militaire durant la guerre de 1914 avait un vocabulaire d'une verdeur incroyable.

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  13. A Jean-Yves Legallou, compagnon de M. de Lesquen dont je croyais réentendre les arguments en lisant votre prose,

    Vous écrivez:

    ""Mais, sans l’intervention du Raid, le tueur islamiste Mohamed Merah aurait déjà pu voter à l’élection présidentielle puisqu’il était « français » : non par la culture, non par la civilisation, non par le sentiment, mais par les lois acceptées ou votées par Sarkozy !"

    Vous avez le génie de mettre en exergue beaucoup de faits mineurs, qui sont ensuite repris par la classe politique dans son entier. En 2002, pour expliquer la présence au second tour du Président du front National, parti dont vous aviez fait sésession, vous invoquiez le fait que "la marseillaise" avait été sifflée en présence de Lionel Jospin qui était resté impassible.

    Maintenant, c'est Mohamed Merah qui aurait pu voter à l'élection présidentielle de 2012. Vous avez l'air d'oublier, premièrement que beaucoup de détenus sont déchus de leurs droits civiques et n'ont par conséquent plus le droit de voter.

    Vous mettez deuxièmement sans le vouloir le doigt sur le fait que notre république, qui est contre la peine de mort, n'a pas eu un mot de regret pour la mémoire de Mohamed Merah, à qui l'on doit le respect qu'on doit aux morts. "On ne doit pas maudire un mort", comme l'a fait serge ashdenberg sur "radio J" dans son éditorial, le lendemain de la mort de Yasser Arafat. Loin de moi d'assimiler Mohamed Merah à Yasser arafat; mais je dis qu'un Etat qui fut chrétien, et une République qui se déclare contre la peine de mort, auraient pu au moins avoir un mot à sa mémoire. Vous avez une excuse de ne pas prononcer ce mot, vous êtes sans doute républicain, mais vous ne vous êtes jamais prétendu chrétien et vous êtes partisan de la peine de mort.

    Enfin, vous dites que Mohamed Merah n'était Français, "ni par la culture, ni par la civilisation, ni par le sentiment." Il devait l'être plus que vous le pensez, puisqu'il avait expressément demandé à ce que le lieu de sa sépulture soit la france, même si la France l'a considéré comme un mort encombrant. La france était donc le lieu où il voulait être né et enterré. C'est justement la force de cette dernière volonté qui fait réfléchir, au-delà des indignations vertueuses contre ce "monstre" salafiste du lum-pen-islamisme! Nous n'y pouvons rien, la france a déjà changé, puisqu'il y a des islamistes qui sont Français par le sentiment jusqu'à vouloir faire de la france le lieu de leur sépulture, qui veulent en faire leur patrie, ou plus exactement (car ça peut aussi bien procéder d'un effet pervers), qui veulent en devenir des références patriotiques, étant donné que la patrie est le lieu de "la terre et des morts". Il y a des islamistes déracinés qui aiment assez la france pour vouloir y être enracinés jusque dans la mort; des islamistes qui sont des enfants de la colonisation française et qui tiennent à le faire savoir ou à le rester; des islamistes qui émettent cette dernière volonté, or la dernière volonté d'un mort doit être respectée. Et si on en est là, c'est que la France a déjà changé, il faut bien faire avec, même si ça nous dérange!

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  14. Aux anonymes qui ont des opinions bien accrochées. Pouvez vous prendre un pseudonyme au moins .ou avez vous tellement peur d'être identifiés. Sans courage de se opinions la discussion n'est plus crédible mais confuse.
    A Julien
    Tout à fait d'accord pour respecter un mort et rappeler qu'en prison Merah n'aurait pu voter vu l'énormité de ses crimes, mais que vient faire ici la peine de mort ou plutôt le fait d'être pour ou contre la dedans; On peut être pour le principe à titre exceptionnel de la peine de mort sans cracher sur l'assassin et être contre la peine d e mort et cracher sur un mort ( personnellement je suis pour la peine de mort, même si elle pose d'énorme problèmes pour une simple raison de bon sens, parce que si elle est radicalement supprimée, cela délégitime , non seulement ,la punition du criminels avéré de sang froid mais aussi toute riposte à chaud contre ceux qui veulent nous détruire ; A ce titre pourra –t-on encore abattre un terroriste en train de poser sa bombe ou un juge nous poursuivra parce qu’on ne l'aura pas fait avec le sommations ou la présence d'un avocat? Il n'est pas chrétien de laisser sans défense nos enfants. Fourniret l a mérite donc amplement Merah la méritait aussi comme le tueur d'Oslo? )
    Si ceux qui sont contre la peine de mort peuvent avoir d'excellentes raisons respectables, mais ils sont souvent trop sûrs d’avoir raison, même si on a abusé. Sa suppression radicale n'entraine pas la fin de la peine de mort pour les victimes. selon le mot célèbre" La peine de mort , je suis contre mais que messieurs les assassins commencent les premiers " mot de bons sens, qui est difficilement réfutable ;


    Maintenant l’Abbé sur un sujet grave nous demande de réfléchir, de prendre de la hauteur , de nous prendre en mains si j’ose dire et de nous engager. Je vois que certains continuent à déverser sur Sarkozy leurs griefs probablement bien fondés , mais la donne entre les deux tours a changé. En 1814 fallait il accepter l’aide de Fouché un horrible régicide et bourreau de Lyon pour remettre en s elle la légitimité, à savoir Louis XVIII ? . Oui, si cela évitait à la France la fin de l’aventure couteuse de Napoléon et permettait à ,notre pays de retrouver s s forces ?
    Actuellement il ne s’agit pas, hélas, d’un retour à une vraie légitimité, un pouvoir reconnu , en vue du bien commun, il s’agit de se poser la question si le pire , de laisser s’installer un candidat de ce type engendra le bien par réaction automatique ?
    Posons nous loyalement la question . répondons en conscience au lieu d’aligner des griefs qui ne répondent pas à la question, à cette heure. Je crois que c’est Maurras qui a dit : » quand Syracuse brûle qu’importe le théorème d’Archimède, sauvons d’abord la ville » ( A-t-on le droit encore de le citer … )
    Quand le Titanic fonde vers l’iceberg qu’importe nos griefs prenons la solution qui fera le moins de victimes et qui permettra à un maximum de résister à l’eau glacée et d’être secourus. C’est tout le bien que je souhaite à mes compatriotes

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    1. Il vaut mieux quitter le Titanic, et voguer sur un canot, que de changer de cabine PS ou UMP.

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  15. @ Monsieur Le Gallou: je me tiens au courant de vos travaux de longue date, depuis le temps où vous avez été médiatisé, lorsque vous étiez au FN. Que vous l'ayez quitté, n'a strictement rien changé pour moi: vous êtes toujours aussi percutant dans vos analyses, et j'espère que Marine bénéficiera un jour, de vos talents, comme le fit son Papa. Tant mieux, si c'est déjà le cas.

    Je ne sais si c'est un métablogueur, qui a envoyé votre communiqué un peu plus haut, ou si c'est vous-même qui êtes intervenu...Le cas échéant, je suis sûr que tout le monde, ici, l'aura beaucoup apprécié.

    En l'espèce, vous préconisez l'abstention, ce qui est parfaitement cohérent, je vous suis tout à fait. Une seule nuance: je compte aller voter blanc ou nul, compte tenu que le vote sanction vis à vis de NS, n'en est en rien pour autant, une adhésion quelconque à son "challenger"...comme on dirait sur RC...lol.

    Or, déposer un bulletin blanc, retire à Francois Hollande, une infinitésimale fraction du pourcentage des votes le désignant vainqueur, au regard des suffrages exprimés. C'est pourquoi il me semble encore plus approprié d'aller voter, pour exprimer tout le dégoût que nous inspire ce mode de recrutement politique, qui rend les Français de plus en plus éloignés de leur propre Destin, par la malhonnêteté de la caste au pouvoir, toutes tendances politiques confondues.

    Quand on songe que c'est vraisemblablement DSK, qui serait à l'Élysée dans dix jours, s'il n'avait fait une mauvaise rencontre...tout est dit du scandale permanent que constitue notre prétendue démocratie.

    J'en profite pour remercier une fois encore Monsieur l'abbé G2T, de pouvoir exprimer en toute liberté, une opinion contraire à la sienne, sur le propre blog qu'il tient avec notre Webmestre...

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  16. A Henri:

    Je suis contre la peine de mort pour une question de principe: ce que la société n'a pas donné, la vie, elle n'a pas le droit de le reprendre.

    Evidemment, ce principe peut passer pour individualiste, mais l'individu reste le bien supérieur d'une société.

    Déroger à ce principe, ce serait en revenir au droit romain de vie et de mort du "pater familias" sur sa progéniture.

    Je suis également contre la peine de mort parce que, comme le disait Jean ferré (que j'ai déjà cité dans cette "topique", un petit salut à thierry en passant), je crois qu'il est inconséquent d'être contre l'avortement et pour la peine de mort. Je suis contre la peine de mort et contre l'avortement, dans la mesure où mon avis signifie quelque chose.

    Je suis contre la peine de mort, mais n'irai jamais dire qu'une peine de perpétuité réelle, qui serait la seule mesure d'incarcération raisonnable pour des détenus psychopathes et cliniquement irrécupérables en l'état actuel de la psychiatrie, serait une mesure plus humaine. Ce serait ici que le libéral (moral) que je suis pencherait pour l'alternative proposée à ce détenu, ou d'une peine de perpétuité réelle, ou d'un suicide assisté. Cette mesure aurait le double avantage de respecter la souveraineté individuelle sur la vie de sa personne et, pour la société, de ne pas se montrer inhumaine. Mais on pourrait aussi objecter que ce serait une lâcheté de la société, qui se défausserait sur l'individu d'une peine qu'elle ne se sentirait pas légitime à appliquer pour une question de principe, outre qu'en faisant au détenu cette proposition, elle pratiquerait ce qu'on appelle à tort l'euthanasie, condamnée par ailleurs.

    "Je suis contre la peine de mort, mais que messieurs les assassins commencent": quelle n'a pas été ma surprise de voir citer cette répartie célèbre d'un député dont le nom m'échappe, la première fois par Jean-Marie le Pen, et la seconde (bien que chronologiquement, dans l'ordre où la citation a été écrite ou prononcée, ce soit l'inverse de celui de mon audiition ou de ma lecture), par Sigmund freud soi-même, dans "Malaise dans la civilisation". Si l'on devait encore prouver que Freud était un conservateur en politique... Cette répartie très troisième République est d'un député plein d'esprit, mais que je crois un peu "méchant homme".

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  17. On le droit d'être contre la peine de mort, bien sûr, mais doit on pour autant ridiculiser les arguments des autres, "conservateur", inconséquence avec l'avortement", il y a quand même une différence entre infliger en personne la peine de mort et laisser ce recours à la société et à un pouvoir légitime ! dans des cas ultimes, sans esprit de vengeance bien, sûr , ou de purification comme nos révolutionnaires.
    D'ailleurs la peine de mort n'exclut pas la conversion, ou le retournement il y a eu un cas célèbre en France ni la grâce qui a sauvé le plus grand des écrivains, qui s’est aussi reconverti en profondeur après l’avoir subi.
    Dites Julien que vous êtes pour la grâce, moi aussi, mais ni vous ni moi ne sommes rois? Ensuite peu importe qui a prononcé cette phrase célèbre " Que Messieurs les assassins commencent les premiers « … cette phrase e demande d'être réfutée autrement que cela, en citant les uns ou les autres
    Non, la peine de mort n'est pas restaurer le Pater familias. Il s’agit de bien autre chose
    Maintenant dans le principe je suis pour, mais dans la réalité, je confesse que j'aurais du mal à la voter en tant que juré, (quoique pour Fourniret ... ou d'autres acabits,) mais je n'accepte pas non plus que les criminels puissent au départ s'en sentir libérés que la société abandonne cette menace
    Les criminels d’aujourd’hui ne semblent pas gênés, eux, de l'appliquer, pour un rien, QU'ils sachent au moins que, sans esprit de vengeance, elle existe. bref sa suppression n'a sûrement pas civilisé la société. , même si son application trop fréquente aux USA peut poser problème.
    Sur le fond du problème je reste partagé mais je n’accepte plus qu’on ridiculise ceux qui pensent qu’elle peut avoir un sens et aussi qu’on délégitime ainsi toute protection à chaud des victimes. Merah aurait mérité d’être abattu à bout portant pendant qu’il exécutait froidement ses victimes, de même que le Barine fou cité dans les frères Karamasov avant qu’il ne lâche ses chiens sur un enfant, si cela sauvait la vie à l’enfant, mais qui sait pou Merah certains auraient peut être protesté., comme c’est arrivé une fois pour celui qui menaçait de faire sauter une classe. , aurait demandé des sommations ?

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    1. Je n'ai pas l'impression que l'écrivain auquel vous faites allusion se soit jamais reconverti. Au contraire jusqu'à son dernier jour il est resté totalement antichrétien, ce qui explique son antisémitisme fanatique.

      Ceci dit je suis contre la peine de mort pour une seule raison : on ne peut jamais être sûr que l'assassin présumé ait effectivement commis son forfait, et on ne peut jamais être assuré qu'il ait commis son crime en pleine consciense. N'oublions pas que la peine capitale est irréversible et que l'on ne peut rien faire pour réparer une erreur judiciaire. Giscard a laissé exécuter un jeune homme dont nul n'a jamais su s'il était vraiment coupable. Et puis a-t-on le droit de donner la mort ? C'est pourquoi je suis hostile à la peine de mort, à l'avortement et à l'euthanasie et au suicide tout comme à l'acharnement thérapeutique d'ailleurs. La vie ne nous appartient pas.

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  18. En quoi s'abstenir ne serait pas une politique ? Ce chiffre est presque plus important dans l'élection présidentielle que les chiffres des candidats eux-même (et le suffrage n'est qu'une question de chiffres). Bien sûr, l'abstention n'est pas l'idéal. Mais si l'on parle de moindre mal, pourquoi en exclure cette possibilité ?

    Peur de voir de nouvelles lois immorales ? Mais de toute façon, la fausse droite s'est déjà suffisamment bien débrouillée pour préparer le terrain. Il vaut mieux faire en sorte qu'elle éclate bien vite (même si ce n'est pas très hygiénique dans l'immédiat). Il faut voir plus loin que les 5 malheureuses années à venir. Et encore, il reste les élections législatives, celles qui donnent un pouvoir encore plus grand.

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  19. A Henri,

    Je ne comprends pas votre sentiment que j'ai ridiculisé vos arguments. Nous conversons depuis assez longtemps pour que vous sachiez que ce n'est pas dans mes habitudes.

    Vous reconnaissez à la société le droit de venger le crime d'un hors-la-loi par un crime légal, pas moi, c'est une question de principe, où on ne pourra pas nous mettre d'accord.

    Par ailleurs, vous faites état des scrupules que vous auriez à voter en tant que juré la peine de mort contre un assassin en espérant secrètement que qui de droit lui fasse grâce. Vous faites allusion à la conversion de Jacques fesch, j'ai l'impression qu'elle a quelque peu été surexploitée par le cardinal Lustiger et que ça n'a pas fait l'unanimité parmi les siens.

    Vous dites que Mohamed Merah aurait mérité d'être tué à bout portant pendant qu'il tirait sur ces pauvres victimes enfantines. Sans doute l'humanité, en présence de la barbarie, pousse-t-elle certains, au nom du "moindre mal", justement, à mettre les barbares hors d'état de nuire. On peut soutenir qu'ils agissent en légitime défense des enfants. Ou on peut dire qu'ils agissent au nom d'un droit moral supérieur contre le droit civil. C'est un peu la question qui est posée par le débat sur la "présomption de légitime défense" des policiers, dans laquelle Claude guéant a commencé par voir un "permis de tuer" avant de s'y rallier puisque Nicolas Sarkozy, son mentor, s'y ralliait.

    J'aurais tendance à penser que cette présomption de légitime défense est tout aussi excessive que la présomption d'innocence. L'important serait d'établir une obligation d'équité, dans l'établissement des faits et l'instruction à charge et à décharge de n'importe quelle affaire, y compris celles où il y a suspicion de bavure (il n'y a pas si grande collusion entre la police et la Justice, malheureusement d'ailleurs). Cette règle d'équité pourrait être contrôlée par des avocats et des juges extérieurs au dossier, en cas de contestation par l'une des parties. Mais je parle en n'étant pas juriste.

    Ce qui est sûr et quotidien, c'est la violation du secret de l'instruction qui n'émeut personne, pour que le commérage soit assuré dans ses droits. J'attends que comparaissent le plus souvent possible, à la barre de nos tribunaux, tout organe de presse qui aura publié le procès verbale d'un interrogatoire et toute personne qui sera convaincue d'être la source de la fuite qui aura permis cette publication. La "présomption d'innocence" est incessamment baffouée par la violation du secret de l'instruction pour donner à manger aux canards dans la mare aux vautours. Mais la présomption d'innocence est considérée en pratique comme inférieure au secret de l'instruction, lui-même inférieur au secret des sources... des journalistes, mieux protégées que les indicateurs de la police. Vous voyez une justice là-dedans? Rétablissons cette Justice-là, ainsi que l'égalité devant la Justice de tous les justiciables, après quoi il me semble qu'on pourra éventuellement reparler de la peine de mort! Mais que si on songeait à la rétablir, on le propose à référendum, comme voulait le faire Madame le Pen!

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  20. A Julien , vous reconnaissez la légitimité de pouvoir agir à chaud, c'est déjà cela, donc pour une société le droit de se défendre contre l'aggression injuste, visant à la détruire
    Etant partagé sur le peine de mort, sur ce débat sans fin,j'ai pris pour mon compte des critiques opposées à autres que moi. Je vous reconnais de bon coeur que ce n'est pas dans vos habitudes
    Quant au reste, pour a conversion je ne pensais pas seulemnt à Jaques Fiesch mais aussi àa conversion du coeur de Doeotgeiveski devant son éxécution , qui lui ne a réchappé, et de tant d'autres, n'oublions pas le bon larron.

    à Sotoeiveki qui en a réchappé et cela aurait dommage su remercie d epréciseret je reconnais j'ai peu être trouvé vos remarques pris pour moi des critiques que vous faisiez à d'autres et mal interprété vos remarques

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    1. En parlant d'écrivain, condamné à mort, je pensais que vous faisiez allusion à quelqu'un d'autre car il y a eu beaucoup d'authentiques écrivains et journalistes français condamnés à mort et parfois exécutés dans les années 45.
      Je pensais plus particulièrement à un écrivain de (grand) talent, mais o combien excessif, qui a été gracié et qui, jusqu'à son dernier souffle, est resté farouchement anti chrétien.

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    2. "Écrivains condamnés à mort..." Mouais! je ne comprends pas cet engouement pour Robert Brasillach. Brasillach a joué, il a perdu, il a payé.

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    3. Si vous aviez bien lu mon propos vous auriez compris que je ne parlais pas de RB mais d'un écrivain qui a été gracié par Vincent Auriol (c'est un clue).

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  21. Brasillach serait certainement devenu un très grand écrivain. Ceci dit l'individu était détestable, il a écrit des choses horribles sur les juifs.

    Comme quoi on peut avoir du talent et être un parfait salaud.

    Le marquis de Sade avait un talent littéraire certain, mais ce n'est pas une raison pour recommander la lecture de ses oeuvres à qui que ce soit.

    Et que dire de Montherlant qui était un abominable pédophile mais a écrit des oeuvres admirables (personnellement je ne le lis plus).

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