Plusieurs néo-platoniciens, au Vème siècle, Proclus ou Damascius, se saisissent de cette image du Père charriée par la révélation chrétienne pour désigner l'Origine divine, l'Absolu divin. Ce n'est pas la perspective chrétienne. Si on en reste à l'Evangile, et au phyllum chrétien, ce n'est pas l'origine divine qui est notifiée à travers cette paternité de Dieu, mais plutôt l'amour prévenant dont il entoure celui qui se confie à lui. En christianisme l'origine est plurielle, parce qu'elle est amour, nous l'avons vu, parce que "Dieu est amour". Il n'y a donc pas de paternité divine sans filiation divine. Il n'y a ni paternité ni filiation en dehors de l'esprit d'amour qu'on appelle aussi Esprit saint. "La source est plurielle" comme le répète le Père Congar dans son livre Diversité et communion. La source est trois et un. Plurielle réellement et absolument une.
Ces trois personnes ne sont pas trois sujets divins, trois dieux, comme pourrait le laisser imaginer le mot latin persona, "personne", qui désigne le masque des personnages de théâtre, les trois visages de Dieu (grec prosopon). Elles ne font qu'un. Dieu, unique, est infini. Il n'y a pas deux infinis, où alors l'un borde l'autre et le limite. En même temps, parce qu'il est amour, Dieu n'est pas il ne peut pas être seul.
Si les trois personnes divines ne sont pas trois sujets, il faut dire qu'elles sont trois relations, des relations que l'on nomme relations d'origine car les trois personnes ne se distingue entre elles que par leur relation d'origine : le Père n'a pas d'origine, on peut dire qu'il est l'origine, même si je l'ai dit plus haut le terme est impropre. Le Fils est engendré par le Père. Il est "l'Unique engendré". Le Père et le Fils "spirent" le Saint Esprit. Mais attention : à aucun moment il y aurait eu le Père sans le Fils, ou le Père et le Fils sans le Saint-Esprit. Tel est depuis l'origine, l'amour des trois personnes divines.
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