Premier cours d'une nouvelle série, Clés pour la Somme théologique de saint Thomas d'Aquin ce soir, vendredi, devant une salle comble, une petite trentaine d'auditeurs. Dans ce cours je souhaite introduire chacun à la pratique personnelle de la Somme théologique de saint Thomas d'Aquin (dont je rappelle qu'elle est disponible pour tous sur Internet, par exemple sur le site Salve Regina). Je donnerai chaque semaine sur le Metablog un petit résumé du cours, qui permettra aux absents de se tenir au courant. Méthode de ce cours : c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Nous lisons ensemble un article clé de la Somme théologique.
J'ai d'abord dit quelques mots sur la spécificité de Thomas, docteur commun, qui ne rentre jamais dans les polémiques et cultive l'évidence de ses démonstrations. Et cela ne serait-ce que dans l'admirable langue latine qu'il parle. Citation de Remy de Gourmont, esthète fin de siècle à la foi pour le moins clignotante : "Saint Thomas d'Aquin est toujours d'un égal génie et son génie est fait de force et de certitude, de sécurité et de précision. Tout ce qu'il veut dire, il l'affirme, et avec une telle sonorité verbale que le doute apeuré fuit".
Cajétan, lui, fait le contraire. il semble payé pour chercher des poux dans la tête du saint, dont il est un peu le poil à gratter, comme il le reconnaît dès la première ligne de son commentaire : face à Thomas qui, dans son Prologue, se veut le docteur des débutants et le pédagogue efficace, lui, Cajétan, entend être celui qui pose les questions qui fâchent : "Mon intention diffère du tout au tout de celle du divin Thomas".
Bref le maître et le disciple se complètent bien. Et l'un et l'autre ont une pensée plus dialectique et questionnante que démonstrative.
Dans le premier article, Thomas montre la spécificité de cette "science nouvelle" qu'est la théologie, qui a pour origine non pas la raison humaine, mais le livre (ta biblia) dans lequel Dieu se fait connaître. Cette nouvelle connaissance produit en nous une nouvelle liberté, une nouvelle vie, un nouvel élan, que Cajétan dans son Commentaire, appelle par son nom : le surnaturel, cette extension du domine du réel, à laquelle on accède par la foi dans la charité.
C'est cette connaissance nouvelle qui nous ouvre un nouveau monde, dans lequel nous pouvons dire sans trembler, non pas : l'homme est un être pour la mort, comme le déclare Heidegger. Mais l'homme est ordonné à Dieu comme à sa fin.
Le surnaturel n'est ni une expérience intérieur ni un étage qui vient s'ajouter arbitrairement à notre rez-de chaussée si près du sol. Il se définit comme cette extension du domaine du réel qui ouvre sur la Lumière de la vie éternelle.
Prochain rendez-vous pour ce cours : [au Centre Saint Paul] vendredi prochain à 20H00
J'ai d'abord dit quelques mots sur la spécificité de Thomas, docteur commun, qui ne rentre jamais dans les polémiques et cultive l'évidence de ses démonstrations. Et cela ne serait-ce que dans l'admirable langue latine qu'il parle. Citation de Remy de Gourmont, esthète fin de siècle à la foi pour le moins clignotante : "Saint Thomas d'Aquin est toujours d'un égal génie et son génie est fait de force et de certitude, de sécurité et de précision. Tout ce qu'il veut dire, il l'affirme, et avec une telle sonorité verbale que le doute apeuré fuit".
Cajétan, lui, fait le contraire. il semble payé pour chercher des poux dans la tête du saint, dont il est un peu le poil à gratter, comme il le reconnaît dès la première ligne de son commentaire : face à Thomas qui, dans son Prologue, se veut le docteur des débutants et le pédagogue efficace, lui, Cajétan, entend être celui qui pose les questions qui fâchent : "Mon intention diffère du tout au tout de celle du divin Thomas".
Bref le maître et le disciple se complètent bien. Et l'un et l'autre ont une pensée plus dialectique et questionnante que démonstrative.
Dans le premier article, Thomas montre la spécificité de cette "science nouvelle" qu'est la théologie, qui a pour origine non pas la raison humaine, mais le livre (ta biblia) dans lequel Dieu se fait connaître. Cette nouvelle connaissance produit en nous une nouvelle liberté, une nouvelle vie, un nouvel élan, que Cajétan dans son Commentaire, appelle par son nom : le surnaturel, cette extension du domine du réel, à laquelle on accède par la foi dans la charité.
C'est cette connaissance nouvelle qui nous ouvre un nouveau monde, dans lequel nous pouvons dire sans trembler, non pas : l'homme est un être pour la mort, comme le déclare Heidegger. Mais l'homme est ordonné à Dieu comme à sa fin.
Le surnaturel n'est ni une expérience intérieur ni un étage qui vient s'ajouter arbitrairement à notre rez-de chaussée si près du sol. Il se définit comme cette extension du domaine du réel qui ouvre sur la Lumière de la vie éternelle.
Prochain rendez-vous pour ce cours : [au Centre Saint Paul] vendredi prochain à 20H00
Quel exemple tout de même que cette illustration, pour la jeunesse! Saint Thomas enseigne. Sur ces 5 élèves: deux discutent, deux somnolent, et l'un dort par terre carrément. Le voila le résultat du pédagogisme que promeut l'Education dite "Nationale". Il y a pire: vous donnez vous-même dans ces travers, quand vous voulez nous faire accroire que "c'est en forgeant que l'on devient forgeron". Mais c'est là le principe même de la méthode semi-globale! se lancer avant que d'avoir toutes les bases. Nous savons bien, nous autres parents, qu'un enfant ne doit pas apprendre à écrire son prénom avant que de savoir en tracer toutes les lettres. Relisez le Docteur Wettstein-Badour.
RépondreSupprimerTiens, encore un anonyme qui sait tout sur tout... C'est pratique, ya qu'à demander ! Et en le lisant, on a un peu l'impression d'une illustration concrète du fameux proverbe chinois : "le sage montre la lune et le niais regarde le doigt" mais avec suffisance, tant qu'à faire !
RépondreSupprimerSinon, M. l'Abbé, ne voudriez-vous pas enregistrer vos cours pour que nous puissions y avoir accès en MP3 par exemple ? ce serait faire oeuvre d'utilité publique, attendu que je pense avoir qq bases (prises chez Daujat) et que je me sens apte à forger pour devenir forgeron (puisque je suis devenu fromager en fromageant...)
« Thomas, docteur commun, qui ne rentre jamais dans les polémiques » ??? Je m’étonne de ce que vous dites, car bien au contraire, chacune des milliers d’objections que Thomas avance avant de les résoudre, fait écho à autant de polémiques anciennes ou contemporaines que ses étudiants doivent savoir dominer.
RépondreSupprimerTrès bonne idée d'Antoine d'enregistrement de cours ! Oui, Daujat ouvre une porte, M.L'Abbé peut-être une autre, ce serait bien complémentaire pour ceux qui ne peuvent assister aux cours.
RépondreSupprimerUn Anonyme qui ne sait rien (ou peu) et qui a tout à apprendre (contrairement aux anonymes supra)
Bonjour M. l'abbé,
RépondreSupprimerEst-il prévu un enregistrement audio ou video dudit cours? Merci d'avance!
"enregistrement audio ou video" --> Pas à ma connaissance, non
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