Conversation intéressante tout à l'heure sur une terrasse que ce petit été qui n'est pas encore de la Saint Martin mais qui promet de l'être rendait particulièrement agréable. Quelques jeunes, un café, le soleil, il n'en faut pas d'avantage pour que la conversation démarre, de plain pied. Cette jeune femme, par exemple avec laquelle je discute un moment. Elle est comme toutes ses congénères : elle sait ce qu'elle veut. Elle veut aller loin. Elle ne se satisfera pas du "rôle social traditionnel de la femme" : couches culottes, biberons, allo maman bobo et compagnie... Elle a des diplômes à la pelle (en lettres s'il vous plaît : le comble du chic). Elle entend bien les mettre en œuvre. Et, dans le microcosme traditionaliste, dans lequel l'image de la femme vertueuse n'est pas forcément celle-là, elle appelle cela : "ma révolte".
Révolte ? c'est tellement subjectif la révolte, et tellement limité. Souvent épidermique. Issu d'un premier mouvement ou d'un "ras le bol", auquel on renonce quand on a bien considéré les choses. J'essaie de lui expliquer que son ambition - professionnelle et culturelle - mérite mieux que ce nom de révolte. Je cherche un mot...
Et je finis par lui dire : vous n'êtes pas dans la révolte, cela n'a aucun intérêt. C'est trop subjectif, trop lié à un état d'âme, trop fugace finalement. Mais votre ambition - louable - de faire valoir vos talents (selon la parabole de l'Évangile), on doit considérer qu'elle porte un nom, qui, tout en manifestant votre refus du conformisme, vous ancre dans des valeurs supérieures, en l'occurrence celles de l'amour des Lettres. Dans le monde matérialiste dans lequel nous sommes, une telle ambition manifeste une véritable résistance intérieure.
Ce mot de résistance, aspiré par des idéaux supérieurs, est tellement plus beau que celui de révolte, inspiré uniquement par une subjectivité montée sur ses ergots !
Il est clair que l'histoire de cette jeune femme est plus compliquée que ce que je vous en raconte. Mais il me semble que, dans ce que je vous en dis, on perçoit avec évidence que la révolte et la résistance sont deux attitudes comportementalement très proches l'une de l'autre, mais qui, dans la réalité, n'ont rien à voir l'une avec l'autre.
La révolte relève toujours d'une incompréhension de ce qui nous est supérieur. Elle naît d'un sentiment d'absurdité (cf. le post du mois de septembre sur ce sujet), qui lui-même procède forcément d'une simplification outrancière de la réalité, simplification qui n'a d'existence que dans le cadre, si terriblement restreint, de la subjectivité.
La résistance procède elle d'une espérance, que nous laisse la perception aigue du caractère complexe de toute situation, même la plus dramatique. Elle entrevoit le bien au sein même du mal et l'infini jusque dans la finitude la plus bornée. Pas de résistance réelle possible sans la perception d'une promesse, au sein même de ce qui semble démentir à l'avance le feu de toutes les promesses.
La résistance, c'est l'amour farouche du bien jusque dans le chaos le plus intimement ressenti. L'autre nom de la foi, en quelque sorte.
Révolte ? c'est tellement subjectif la révolte, et tellement limité. Souvent épidermique. Issu d'un premier mouvement ou d'un "ras le bol", auquel on renonce quand on a bien considéré les choses. J'essaie de lui expliquer que son ambition - professionnelle et culturelle - mérite mieux que ce nom de révolte. Je cherche un mot...
Et je finis par lui dire : vous n'êtes pas dans la révolte, cela n'a aucun intérêt. C'est trop subjectif, trop lié à un état d'âme, trop fugace finalement. Mais votre ambition - louable - de faire valoir vos talents (selon la parabole de l'Évangile), on doit considérer qu'elle porte un nom, qui, tout en manifestant votre refus du conformisme, vous ancre dans des valeurs supérieures, en l'occurrence celles de l'amour des Lettres. Dans le monde matérialiste dans lequel nous sommes, une telle ambition manifeste une véritable résistance intérieure.
Ce mot de résistance, aspiré par des idéaux supérieurs, est tellement plus beau que celui de révolte, inspiré uniquement par une subjectivité montée sur ses ergots !
Il est clair que l'histoire de cette jeune femme est plus compliquée que ce que je vous en raconte. Mais il me semble que, dans ce que je vous en dis, on perçoit avec évidence que la révolte et la résistance sont deux attitudes comportementalement très proches l'une de l'autre, mais qui, dans la réalité, n'ont rien à voir l'une avec l'autre.
La révolte relève toujours d'une incompréhension de ce qui nous est supérieur. Elle naît d'un sentiment d'absurdité (cf. le post du mois de septembre sur ce sujet), qui lui-même procède forcément d'une simplification outrancière de la réalité, simplification qui n'a d'existence que dans le cadre, si terriblement restreint, de la subjectivité.
La résistance procède elle d'une espérance, que nous laisse la perception aigue du caractère complexe de toute situation, même la plus dramatique. Elle entrevoit le bien au sein même du mal et l'infini jusque dans la finitude la plus bornée. Pas de résistance réelle possible sans la perception d'une promesse, au sein même de ce qui semble démentir à l'avance le feu de toutes les promesses.
La résistance, c'est l'amour farouche du bien jusque dans le chaos le plus intimement ressenti. L'autre nom de la foi, en quelque sorte.
Évidemment, si on voit les enfants comme ça: "couches culottes, biberons"! Jacques Chirac parlant d'autres personnes disait: "Si vous ajoutez le bruit et l'odeur..." - Mais pour voir les choses ainsi, il faut (au choix) être très jeune, être très célibataire... ou encore être intégrisâtre. Mais alors on s'en délecte. Oh femmes sacrificielles!
RépondreSupprimerCe n'est pas tant la question des "couches culottes et biberons", cela les femmes actives (et hommes) font de la même manière (il y a quand même les nuits, les soirées, les week-ends et à partir de 2 ans les enfants sont de toute façon à l'école , donc pas tant que ça de différence entre les pros et les au foyer ), c'est plutôt une question de liberté personnelle de chacun des conjoints. Liberté financière, liberté de mouvement (déjeuners/dîners/voyages d'affaires, activités sportives, associatives eg asso alumni des études sup etc), les deux sont partenaires et progressent ensemble, en faisant en même temps progresser les enfants.
RépondreSupprimerUn constat : les enfants des deux parents aux postes à responsabilités réussissent globalement plutôt bien leur parcours scolaire; si l'on regarde certaines écoles (hors contrat) ce sont plutôt ces enfants têtes de classe, notamment les filles....
Revenant aux parents, il y a des gens (femmes/hommes) qui se sentiraient vraiment enfermés dans un univers clos du foyer, un sentiment de claustrophobie, comme si on leur coupait les ailes, comme les oiseaux en cage. D'autres arrivent à s'y épanouir.
Chacun ses talents, en fonction des capacités; on sert Dieu le mieux de là où l'on se sent à sa place.