C'est ainsi que nous avions intitulé notre voyage à Reims. Je crois que tous ceux qui ont souhaité participer d'une manière ou d'une autre à l'aventure, soit en assistant simplement à la messe célébrée par l'abbé Baumann dans la cathédrale, soit en nous accompagnant pour le repas (plus de 80 personnes), soit en suivant le programme de visites, vraiment dense, qui a suivi : Saint Remy, la Cathédrale, le Palais du Tau, tous ceux-là n'auront pas été déçus. J'ai été touché par l'amitié simple qui s'est noué entre des gens très différents unis dans le même enthousiasme johannique, avec au milieu d'eux Sixte-Henri de Bourbon-Parme, qui malgré les béquilles, séquelles de son accident, a tenu à accompagner notre groupe toute la journée. Lorsque, dans le car au retour, j'ai annoncé que nous continuerons les activités de l'association Avec Jeanne, au-delà du 6ème centenaire, j'ai senti, de la part des 60 pèlerins qui avaient choisi ce moyen de locomotion une véritable ferveur. Acceptons en l'augure !
Jeanne, c'est le grand vaccin anti-peur.
La messe a été digne et chaleureuse. Les deux petits communiants qui ont reçu leur Seigneur en ces festivités johanniques ont impressionné l'assistance par leur recueillement. Nous avons chanté la messe du Saint Sacrement. Merci à Monsieur D. de sa direction assurée ! Le Cantique à Jeanne d'Arc et à son étendard de délivrance a conclu, avec quelque chose de martial qui promet, cette cérémonie heureuse. Jeanne, c'est le grand vaccin anti-peur. Le courage, à l'école de Jeanne, ne consiste pas à ne pas avoir peur mais à savoir mettre ses peurs de côté. Je vous avoue qu'en prêchant, j'avais encore devant les yeux l'extraordinaire Alouette de Jean Anouilh et cette sublime mise en scène de Jeanne au théâtre de la Gaieté (jusqu'au 28 juillet), avec en Alouette, en Jeanne, Sara Giraudeau. Dans cette pièce, Jeanne ne meurt pas et reçoit l'hommage de tous pour... son courage de femme enfant (femme enfant dans la pièce d'Anouilh, dans l'interprétation de Sara Giraudeau, comprenez moi)... Le génie d'Anouilh et de ses femmes enfants, Jeanne ou Antigone, c'est de mettre le sublime à notre portée. N'est-ce pas le rôle mystique de Jeanne aujourd'hui, pas seulement dans la Pièce mais dans la vraie vie ?
Pour nous remettre de ces premières émotions, nous étions attendus dans un restaurant où les gens aiment vraiment leur métier et servent de la qualité sans faire grimper les additions plus que de raison [il s'agit de Côté cuisine, boulevard Foch : la bonne adresse à Reims question rapport qualité prix]. Alain Bournazel, notre nouveau président d'honneur, historien à l'écriture souple et agréable, nous adresse quelques mots bien sentis sur la politique de Jeanne d'Arc, sur l'importance de sa présence à Reims. Nous avons encore la cathédrale dans les yeux : une magnifique composition de lieu. Je passe sur les visites, en soulignant simplement l'extraordinaire savoir du Professeur Demouy, qui nous a fait littéralement découvrir la cathédrale, et l'accueil chaleureux de M. Péniguet, au Palais : il nous a confié à l'un de ses meilleurs guide, victime volontaire lui aussi de ce que j'appellerais ici la passion-Reims, en me demandant la part qu'y prend, chez nous, la passion-Jeanne.
Longue conversion avec Bertrand, dans le car en rentrant. Il a ces mots : "Finalement, il a suffi d'une personne". J'ajouterais à retardement : "Et si, dans un domaine quelconque, même très restreint, cette personne, c'était moi ?" C'est la question de Jeanne finalement.
Le 25 juin 2012
RépondreSupprimerSt Guillaume de Verceil
Bonne fête Mr l'abbé
Jean Paul
UN LECTEUR DE TOURCOING
Comme j'aurais aimé être là...
RépondreSupprimerTrès bonne Fête à notre Bon Pasteur du centre du centre St Paul!
RépondreSupprimerEt encore merci pour cette belle journée rémoise Avec Jeanne!
Vivement les prochaines. L'été va être long...
"longue conversion avec Bertrand"... Petite coquille révélatrice?
RépondreSupprimerC'est une réussite remarquable : cadre impressionnant de la cathédrale, qualité de l'homélie, ferveur des fidèles...organisation excellente. Très encourageant dans ces temps difficiles pour les Chrétiens.
RépondreSupprimerMerci, mon Père. Willy
Bonne fête, Monsieur l'abbé!
RépondreSupprimerj'aurais aimé vous offrir le texte de L'Alouette de J. Anouilh, pour que vous puissiez comparer ce texte admirable avec la mise en scène que vous encensez avec tant d'indulgence. Cette mise en scène, si louée par la critique, est en réalité un massacre: un eJeanne infantile et vulgaire, des scènes caviardées, des personnages supprimés (la reine et La Hire), des effets soulignés jusqu'à l'obscénité (ex: le roi et sa maîtresse) au point qu'on ne peut pas y emmener des scolaires, une scène finale bâclée (alors qu'elle devrait être triomphale et somptueuse).
Tout y est applati, tout force le trait (pour se mettre à la portée du spectateur?), la pièce qui est un chef d'oeuivre de dramaturgie tragique, y est rabaissée en farce.
On devrait arquebuser ce metteur en scène.