Jean Fourastié (économiste, commissaire au plan) avait écrit : «J'ai choisi Douelle pour présenter la France». Dans «Les Trente Glorieuses» (le titre est désormais d’usage courant) il comparait ce village avec lui-même, à 30 ans d’intervalle: au sortir de la guerre, et dans les années 70. Depuis, trente autres années ont passé. Marie-Pierre Subtil est journaliste au Monde – elle s’est rendue dans le village témoin et fait le point, dans un article assez joliment intitulé La France en son miroir. De cet article, nous ne vous parlerons pas ici.
Ce qui nous intéresse, c’est son articulet sur le prêtre qui dessert Douelle et une (grosse) poignée d'autres villages. Il est birman et s’appelle Natalé Khin Soe. A Douelle la messe a lieu désormais «un dimanche, un samedi et un mardi par mois». Par chance, Marie-Pierre Subtil était présente le bon jour de la bonne semaine, d’où cette partie religieuse de son reportage. Neuf personnes à la messe, «la plus jeune, ce mardi, Ginette, a 69 ans»; le dimanche ils sont «environ 70, mais de tout le canton». «Les enfants de choeur ont disparu au début des années 1990», quatre baptêmes dans l’année, dont «aucun Douellais». Il n’y a plus de catéchisme «faute de dame (ou d'homme) catéchiste».
Dans les années 70, à l’issue des ‘Trente glorieuses’, «seuls 15 % à 20 % de la population du village» assistait à la messe selon Jean Fourastié. Ils seraient actuellement «entre 3% et 4%» «On a changé de civilisation» résume un habitant, dont la femme est «responsable de l'équipe de 6-7 personnes qui préparent les cérémonies» - tous ou presque ont passé 80 ans.
Revenons au prêtre, Natalé Khin Soe («tout le monde l'appelle Natalé»). Il a eu un drôle de choc en arrivant dans la région. Dans son village de Birmanie «plus de 150 fidèles assistent à l'office qui a lieu tous les matins à 5 heures». A quoi sert-il ici? Les funérailles se passent en son absence, il dit «n'y être pour rien» et «appliquer les règles». Plus généralement il estime qu’«il n'est pas là pour apporter la Parole». Que fait-il alors ? «Chez les aînés, il dîne. Avec les jeunes adultes, il joue au volley. Aux enfants, il donne des cours de guitare.»
L’idée de Jean Fourastié, répétons-le: Que Douelle pouvait servir à illustrer la France. Et si c'était vrai, hélas?
Ce qui nous intéresse, c’est son articulet sur le prêtre qui dessert Douelle et une (grosse) poignée d'autres villages. Il est birman et s’appelle Natalé Khin Soe. A Douelle la messe a lieu désormais «un dimanche, un samedi et un mardi par mois». Par chance, Marie-Pierre Subtil était présente le bon jour de la bonne semaine, d’où cette partie religieuse de son reportage. Neuf personnes à la messe, «la plus jeune, ce mardi, Ginette, a 69 ans»; le dimanche ils sont «environ 70, mais de tout le canton». «Les enfants de choeur ont disparu au début des années 1990», quatre baptêmes dans l’année, dont «aucun Douellais». Il n’y a plus de catéchisme «faute de dame (ou d'homme) catéchiste».
Dans les années 70, à l’issue des ‘Trente glorieuses’, «seuls 15 % à 20 % de la population du village» assistait à la messe selon Jean Fourastié. Ils seraient actuellement «entre 3% et 4%» «On a changé de civilisation» résume un habitant, dont la femme est «responsable de l'équipe de 6-7 personnes qui préparent les cérémonies» - tous ou presque ont passé 80 ans.
Revenons au prêtre, Natalé Khin Soe («tout le monde l'appelle Natalé»). Il a eu un drôle de choc en arrivant dans la région. Dans son village de Birmanie «plus de 150 fidèles assistent à l'office qui a lieu tous les matins à 5 heures». A quoi sert-il ici? Les funérailles se passent en son absence, il dit «n'y être pour rien» et «appliquer les règles». Plus généralement il estime qu’«il n'est pas là pour apporter la Parole». Que fait-il alors ? «Chez les aînés, il dîne. Avec les jeunes adultes, il joue au volley. Aux enfants, il donne des cours de guitare.»
L’idée de Jean Fourastié, répétons-le: Que Douelle pouvait servir à illustrer la France. Et si c'était vrai, hélas?
Qu'!l me soit permis d'exprimer ici, une pensée iconoclaste, ravivée par cet article sur Douelle, qui démontre une fois de plus, notre extrême fragilité.
RépondreSupprimerEn confondant notre identité spirituelle (la Foi) avec notre patrimoine culturel et historique (L'Église), ne sommes-nous pas mis dans la situation suicidaire d'abandonner le tout, sous prétexte que l'époque moderne, dans la foulée des "Lumières" agissait comme une gigantesque meule abrasive, appliquée à la Foi de nos aïeux.
Pensez-vous vraiment que les adeptes des autres religions que la nôtre, soient plus "croyants" que nous, soient moins exposés que nous ne le sommes, à la perte ininterrompue de ce que nous nommons "la Foi"? Nullement à mon sens mais ils ont, en revanche, chevillé au corps et à l'âme, le sens de leur identité historique: la meilleure preuve en est que leurs manifestations ô combien démonstratives de prosélytisme, participent bien plus d'une manifestation culturelle, voire idéologique de leur existence que d'une réelle "vie spirituelle", au sens où nous, nous l'entendons.
À mon humble avis, et en risquant le feu de vos critiques, j'oserai dire que nous avons le tort d'insister beaucoup trop sur la Foi, devenue, pour la majorité d'entre nous, un rempart aussi dérisoire qu'un petit muret, enjambé sans difficultés par n'importe lequel d'entre nous, tandis que nous trahissons, de surplus, la Religion, les coutumes et l'existence passée même, de nos ancêtres, le tout encouragé par la lâcheté des élites, qui ont abandonné depuis longtemps, pour la plupart, tout Idéal chrétien et le foulent toujours plus et toujours mieux, aux pieds, ainsi que nous en avons le désolant et sinistre spectacle quotidien.
En ce sens, les douloureuses crispations de nous autres traditionnalistes, nous excluant à qui mieux-mieux, sont un obstacle de plus à notre renaissance, si elle est encore possible à moins que nous ne soyons bientôt relégués au rang des anciennes civilisations, comme celle des Anciens Égyptiens dont les bobos de droite et de gauche, s'extasient devant les ruines millénaires.
Examen de conscience
RépondreSupprimerAnonyme : peut-on rester anonyme quand on parle de la foi
, Oui, Douelle illustre bien la France profonde, et qui veut assister la messe en province voit avec effroi ces assemblées où les benjamins sont sexagénaires, à part quelques jeunes enfants emmenés par des grand-mères soucieuse encore de transmission.
Ensuite, la foi, c’est ce qui nous fait vivre, et nous ne pouvons la transmettre que si nous la vivons Ceux qui se sont converti l’ont fait souvent parce qu’ils en ont été les témoins. . Gertrud von le Fort a d’abord été impressionnée par la beauté vivante des liturgies à Rome et a entendu la voix de l’amour. Bref c’est à chacun de nous d’incarner cette figure vivante de la foi, du curé d’Ars qui était un saint à nous, qui ne sommes pas des saints, mais qui pouvons avoir par moment sur notre visage, dans notre attitude ce reflet d’une foi qui vit en nous avec authenticité.
Mgr Dagens nous met en garde contre ‘l’intransigeantisme,’ qui aurait un mode d’emploi fermé . Oui bien sûr, mais enfin qui le pratique cet intransigeantisme ? Les « tradis » ou les autres, où sommes nous tous concernés ? Là aussi il y aurait une sérieuse remise en cause à faire pour bien de nos évêques et de leurs propres pratiques…
Par ailleurs, s’il est certes réconfortant et réjouissant de voir des jeunes demander enfin le baptême, il faut aussi se demander quelle image allons nous leur donner de notre Eglise, foi étiolée lénifiante ou foi qui vit enfin .
Et surtout cela ne nous dispense pas d’avoir laissé laisser filer et de continuer à le faire, tous ceux que nous avons abandonnés en route par un « intransigeantisme « d’une foi réduite à « une paroisse morte» « » à des formules creuses ou de langue de bois ecclésiale .
Qu’avons su nous montrer comme visage aux enfants qui nous succèdent entre crispations de certains de part et d’autre de la ligne de démarcation, et laisser aller complaisant .SI nous commencions enfin par nous remettre en cause quelque soit notre sensibilité.
Deuxièmement, les enfants et les jeunes auraient besoin d’une foi moins infantilisante, faussement savante ou lénifiante pour y trouver leur place. Cette peur de leur faire affronter les risques de la foi, de l’angoisse qu’elle peut générer, cette volonté de la e confondre avec un mode d’emploi gentillet, apaisé et aseptisée de leur lien social, bref de châtrer leur foi ! Qu’on ne s’étonne pas qu’ils l’abandonnent alors. Pourquoi faire l’économie à ceux qui nous succèdent, non pas de nos doutes ni de nos lutte extrêmes, mais de la joie que nous avons de les surmonter et de repartir tous les jours. Ou que la foi fonde ce qui est durable en nous. Et qui reste quand tout nous abandonne.
Il est bien beau d’interroger les signes des temps comme le fait Mgr Dagens, mais faut-il se résigner à une perte des repères traditionnels de la foi chez nos contemporains et se contenter de faire ce pari, qu’ils vont retrouver cette part sans leur montrer el visage du Christ, ou faut il ne pas oublier que nous sommes des « nains sur des épaules de géants », que nous avons donc tous à cœur de continuer cette chaine de conversions et de reconversions. La visibilité de notre foi témoigne aussi de cette Eglise invisible qui nous porte.
Il mange... il joue... il donne des cours de guitare. Telle est son activité. 80% des Français trouvent que le prof de guitare devrait pouvoir se marier. Pourquoi pas au fond?
RépondreSupprimerQuel rapport entre la maîtrise d'un instrument, voire son enseignement et la question du mariage des prêtres ? N'y a-t-il pas eu des prêtres musiciens dans l'histoire et même de très grands ? Pour ne citer que Vivaldi...
RépondreSupprimerPuis combien d'autres ont exercé des métiers divers, notamment dans l'armée dans divers
pays européens.
Concernant la vision d'une "paroisse morte", la source de l'indifférence envers la pratique religieuse vient tout prosaïquement......de la richesse de la vie !!!
Eh oui, ce n'est ni le Concile, ni les tendances infantilisantes ou intransigeantes (au choix) de l'Eglise qui font que les gens ne pratiquent plus, c'est tout simplement qu'il y ait tant de possibilités tellement (au moins en apparence) plus intéressantes ailleurs !
La vie est si riche, il nous est proposé tant à faire, on a un tel choix : du plus élémentaire comme le sport eg les fanas des tricheurs du mercredi dernier, jusqu'au plus intellectuel - musées, lectures, spectacles, art, musique, ....le tout à n'en plus finir et avouez, plus "intéressant" pour une personne lambda que la messe (j'appartiens aux 8% pratiquants tous les dimanche, donc j'ose).
Il ne s'agit pas non plus de ce fait de rendre la messe plus "intéressante", erreur majeure déjà commise, elle ne sera jamais aussi attrayante (je ne provoque point, j'essaie d'être lucide) que n'importe quel autre événement fréquenté par choix et passion personnelle.
L'obligation n'arrange pas le tout non plus, il y a beaucoup qui y sont naturellement réticents, et pas dans le plus idiots.
En fait il faudrait essayer de réfléchir sur ce qui nous fait tenir nous les 8%, pourquoi pratiquons-nous encore (j'excluent les "par devoir" et autres intransigeants, cela ne parlera point aux autres), la solution serait là, dans nos motivations propres qui pourraient peut-être être partagées ?
Personnellement, je pratique (bien que ma vie soit pleine de possibilités plus "attrayantes" à première vue que la messe; d'ailleurs j'aurais du mal à pratiquer plus d'une fois par semaine)je pratique donc, car c'est une forme de recours, de sortie de Ce monde pour se tourner vers l'Autre, cela me donne une consolation et un espoir. De l'Espérance.
Donc, apparemment, les motives purement "égoïstes". Mais c'est peut-être ça le but de Dieu, de nous faire comprendre que la Foi est sur terre pour l'homme, pas contre l'homme et tout ce que Dieu nous a déjà révélé, c'est pour nous faciliter le séjour ici-bas pour mieux préparer l'autre ?
Mais certes, c'est difficile de s'abstraire de toutes ces multiples possibilités du monde d'aujourd'hui (ce qui n'existait pas par le passé), il faut aussi à mon avis avoir souffert (physiquement, psychiquement, déception amoureuse, manque d'amitié, célibat persistant non désiré, tout ce qu'on veut -le dernier pas mon cas!) pour éprouver un besoin sincère de ce RV hebdo avec Dieu.
Un sujet à réflexion, l'avis de M.l'Abbé serait très intéressant.
Merci pour votre belle réponse, Peter, à ma remarque préliminaire (je suis "anonyme" parce que je ne suis pas parvenu à remplir correctement les champs...sinon je suis Thierry) et que Monsieur l'Abbé soit une fois de plus remercié de son ouverture d'esprit (ce qui n'étonnera personne de ceux qui l'ont compris) pour nous laisser dialoguer "chez lui" avec tant de liberté. J'ai toujours le sentiment que l'on peut lui parler de tout, qu'il saura toujours écouter.
RépondreSupprimerPeter, vos très intéressantes remarques m'ont permis de réaliser exactement ce que souhaitais exposer, cette fois en quelques mots, j'espère plus clairs que mon premier message: il ne faut pas oublier ceux qui ont perdu la Foi, et sont néanmoins catholiques, voilà, c'est dit, au risque d'en faire bondir plus d'un(e).
Et oui, cette drôle d'espèce existe, j'en fais partie et ce n'est pas drôle. Sous prétexte que l'on a perdu la Foi, deviendrait-on alors un paria, alors que l'on respecte sa religion et son Dieu? Je ne le crois nullement et je suis désolé si je choque tous les pros. de Théologie qui fréquentent ce blog.
L'année dernière, en visite à la Basilique de Lisieux, j'ai assisté à une scène fort éprouvante; un motard, à genou, devant un autel consacré à Sainte Thérèse, gros casque et grosse paire de gants, posés à ses côtés, s'est fait virer par les dames patronnesses parce qu'il n'était pas placé du bon côté ou qu'il était trop près, quelque chose de futile dans ce genre., je crois surtout parce que le personnage n'avait pas l'heur de plaire à ces dames, pas assez couleur passe-muraille. Comme il était triste et outragé de ne pouvoir accomplir ses dévotions! Il a protesté avec véhémence, en étant reconduit à la sortie, comme un malpropre.
Pour faire bonne mesure, j'ai assisté au même genre de réactions lorsqu'une femme de couleur, visiblement fort pieuse, s'est fait jeter dehors d'une Église...bien connue du Vè. arr...parce que ses épaules étaient jûgées un peu trop découvertes par les grenouilles de bénitier qui veillaient, à ce moment là!
Oui, alors on fait quoi avec les agnostiques qui aiment pourtant leur Église et la vénèrent. Un de mes proches, pourtant croyant, lui, m'a dit avoir renoncé à se marier religieusement: "tu comprends, m'a-t-il dit, je n'ai plus l'âge de passer un examen" voulant me signifier que c'était presque devenu une épreuve du bac. Tous nos aïeux illettrés, n'en avaient pas besoin de tant, pour faire bénir leur mariage par leur Seigneur, Faut pas s'étonner que les Églises soient vides, en un mot, pendant que, dans les autres religions, on en demande pas tant et il y foule. On en redemande même.
Voilà, c'est ça que je voulais dire, merci de m'avoir lu.
A Thierry qui a bien le droit de rester anonyme.
RépondreSupprimerJe suis plus que triste pour ces deux personnes priantes dans une Eglise, du fond du coeur, en particlier pour la femme de couleur, "aux épaules trop découvertes " pour ces dames trop zélées dans leur intransigeance! Qu'auraient elles dit du "jongleur de" Notre Dame" !
A cet femme refoulée, je dédie ces lignes de Gertrud von le Fort
"Si au Carmel la femme porte en elle silencieusement la souffrance du monde, la femme solitaire toujours en silence, mais héroïquement défend le monde chrétien Ainsi trouve-ton aussi dans cet ordre, si éloigné de l'idéal familial du cloître , la vibration du mysterium caritatis.
La femme éternelle via Romana p. 43
La femme solitaire priante avec ses blessures est un ordre à elle toute seule selon Gertrud!
Pour Thierry
RépondreSupprimerJe voudrais rapidement revenir sur le témoignage de Thierry sur ces deux personnes, expulsées de leurs prières à l’Eglise, témoignage qui m’a ému. Certaines paroissiennes ont trouvé la femme impudique, mais qu’y-a-t-il de plus pudique que les larmes de Marie-Madeleine arrosant les pieds du Christ et les balayant avec ses longs cheveux, pudeur d’une femme qui témoigne du secret de son cœur, enfin libéré. Et de son chaste amour. . Qu’auraient dit ces paroissiennes ?
Si la femme seule qui prie porte la prière du monde, je n’ai rien dit du motard qui prie : peut-être l’homme seul qui prie, ce motard donc, prépare l’œuvre à accomplir comme Pierre de Craon le bâtisseur de cathédrale, dans l’Annonce faite à Marie de Claudel.
L’une porte le monde, l’autre bâtit mais les deux vocations vues par Thierry s’entrelacent. Enfin l’abbé de Tanoüarn en parlerait mieux que moi.
Oui Peter (et Antoine, qui m'avez répondu, sur un autre fil) vous avez parfaitement compris que ce motard n'était ni plus ni moins que la stupéfiante réincarnation de ces chevaliers des temps anciens, brûlant d'une foi inassouvie pour Dieu, et venant se prosterner aux autels, encore bottés, casqués et harnachés, à peine descendus de leur monture: la sienne ne l'attendait-elle point -j'imagine une puissante cylindrée, hennissante et superbement chromée- amarée au Grand Portail de la Basilique?
RépondreSupprimerJe ne sais si l'on peut comparer les dangers de la route, avec les périls encourus lors des Croisades mais il y avait certainement un peu de cela, dans le coeur de ce colosse, pour qu'il vînt confier à genou, devant Sainte Thérèse, le poids et les tourments des risques si pressants.
Quelle pitié de le voir partir, si malmené de l'imposant bâtiment: j'espère qu'il aura pu aller se recueillir plus tard, dans la minuscule chapelle-reliquaire, qui contient, enchassée au coeur d'Alençon, la maison familiale dans laquelle la petite Thérèse fut élévée et aimée par ses doux parents.
Quant à cette jeune femme, guadeloupéenne ou martiniquaise, je crois, ...il faisait chaud, très chaud au plus profond de l'été de Paris, et cette magnifique église, que nous aimons tant, comme elle était vivante, et frâiche, des cierges sans cesse renouvelés et des merveilleuses vibrations de couleur de ses vitraux, projetées sur les dalles de pierre nue, tandis que tout était figé, dehors, par la chaleur étouffante.
Elle s'est assise quelques rangs devant moi et je suis presque sûr qu'elle regardait en direction du Ciel: pourquoi avoir interrompu sa méditation?
Que l'on ne m'en veuille pas de ne pas faire le distinguo entre "Tradis" ou non, je serais bien en peine, d'ailleurs, de pénétrer dans ces subtilités qui me dépassent: pourquoi nos églises sont-elles vides, qui bruissaient de la vie, pendant tant de siècles?...la seule question qui vaille, pour moi, en tout cas.
Il semble que les Mystiques, comme le Padre Pio, peut-être aussi comme notre Saint-Père, comprennent mieux la Foi des simples que les bataillons d'éducateurs qui seront bientôt plus nombreux que les fidèles eux-mêmes.
Au fil de notre amicale conversation, j'aurais envie, du coup, de vous parler du stupéfiant portrait du Padre Pio, devant lequel je me suis trouvé, par surprise, dans un recoin de la cathédrale de Monaco, où il est presque caché, à quelques pas des tombeaux de Grace et de Rainier mais j'ai déjà abusé de votre temps et de la si amicale hospitalité de ce blog.