jeudi 3 juin 2010

TC/Mgr Dominique Lebrun : « … et diminuer notre offre sacramentelle»

Mgr Dominique Lebrun est évêque de Saint-Etienne. Interrogé par Témoignage Chrétien, il explique mettre en place «des communautés de base, sans prêtres» dans deux zones rurales. Ces communautés devront «inventer, sans attendre un plan de l’évêque». Ce n’est pas que les paroisses soient caduques, mais les faire tourner exige «un quota de prêtres» dont le diocèse ne dispose visiblement plus. Dès lors, l’évêque doit faire avec les moyens dont il dispose: «j’essaye de partir de la réalité».

Confronté à cette réalité il voudrait «oublier le mot ‘paroisse’ et penser ‘terre de mission’», Au Vatican on lui a dit «comprendre la question» - mais le droit canon ne le lui permet pas, d’où peut-être son insistance à ce que ce soit les «communautés de base» elles-mêmes qui «inventent» ce nouveau système.

Si l'organisation est libre, Mgr Lebrun insiste sur «deux piliers: la prière avec la Parole et la charité». Pour ce qui est de la prière on se réunira «chez une personne ou à l’église, un jeudi ou un dimanche». L’important étant le «lien sacramentel». En gros, «des équipes itinérantes» mandatées par lui-même, composées de clercs et de laics, visiteront les «communautés de base». Ces équipes seront là pour «partager l’évangile, répondre aux demandes», et aussi «contrôler ce qui se fait» avec largeur d’esprit. Qu'on en juge: «Si une communauté aime dire le chapelet en latin, l’équipe ne critiquera pas».

Pour les sacrements, on va par exemple «regrouper les mariages», sur le modèle des baptêmes. Et puis le constat est là: lors d'un décès, les familles veulent «une célébration pour les funérailles» , mais quelque chose de simple: «ils ne demandent pas l’eucharistie». Il faut, dit Mgr Lebrun, «amplifier nos propositions catéchuménales et diminuer notre offre sacramentelle». Certes, certains évêques pensent différemment - il est vrai qu’«on n’a pas tiré les conclusions du Concile» sur tous les sujets. A la Pentecôte, il a présidé un «rassemblement diocésain sans eucharistie», une «célébration de parole», qui serait préférable à une célébration sacramentelle «devant des gens qui n’y sont pas prêts». Dit comme cela, comment aller contre?

En zone rurale, plus assez de prêtres pour la messe, et des fidèles qui ne seraient de toute manière pas forcément prêts. Il faudra un jour se demander comment on en est arrivé là.

[MàJ - 4 juin 2010, 22H20 - On lira avec intérêt quelques contributions à la discussion qui a suivi la reprise de ce texte sur le FC.]

22 commentaires:

  1. Eh oui. Comment a-t-on pu en ariver là. Il faudfra bien un jour faire les comptes.

    Cecit dit il faut en tirer les leçons pour l'avenir et trouver une solution pour y remédier.

    Je vois mal une Eglise sans prêtres. Mais peut-être est le but que recherchaient certains.


    «regrouper les mariages» : quelle folie. Personnellement je n'aurais jamais accepté un mariage en groupe : le mariage est avant tout une célébration familiale tout comme le baptème d'ailleurs.

    J'ai l'impression que "le Père" Lebrun (n'est-ce pas un reste de cléricalisme honni que de lui donner un titre qui fleure bon son Ancien Régime) se comporte comme un mandataire liquidateur d'entreprises qui vend les sociétés à la découpe sans trop se préoccuper des dégats humains.

    S'il continue comme cela je prévois de beaux jours pour la FSSPX et assimilés.

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  2. Quand en 1966 la "paroisse universitaire" de Jean Marie Lustiger( le centre Richelieu de la Sorbonne) refusait toute "action catholique", nous nous étions regroupés en "communautés de base", sans prêtres et avions cherché un évêque pour garder la communion avec l'église...Nous en avions trouvé un et avions même mis sur pied les statuts d'une paroisse non territoriale...
    Qui étions-nous : des étudiants (qui se croyaient "catholiques" -et personne ne nous a jamais démentis!-)socialistes, communistes trotzkistes, maoistes, anarchistes, ultra gauche et même situationnistes...Ceux qui avaient pris très au sérieux la "nouvelle Pentecôte", la révolution dans l'Eglise, la fin de l'ère "constantinienne", le retour aux "communautés primitives" et à qui on apprit ensuite que "l'Esprit saint" (le même qu'au concile?) soufflait dans les rues de 1968 dasn le monde entier ...

    Il est instructif de voir que ce que nous avions inventé spontanément pour répondre à l'exclusion de la "paroisse".... est devenu un solution épiscopale 40 ans après ..

    Il est instructif aussi qu'en mai 68, la"paroisse" de la Sorbonne se soit vidée d'au moins la moitié de ses "fidèles"...

    Avoir été prophète(de malheur) un demi siècle à l'avance n'est pas réjouissant.
    Mais comme me l'écrivait Lulu (Lustiger) "l'humour de Dieu est impénétrable"

    L'idiot inutile

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  3. Qu'il fasse venir dans son diocèse les communautés traditionalistes ET les communautés dites "nouvelles".
    Dominique souviens-toi que tu fus un des grands animateurs du M.J.C.F.! COURAGE!!

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  4. Pour l'anonyme et le WM : Mgr Lebrun fait ce qu'il peut avec ce qu'il reste du diocèse de St Etienne et tire en qq sorte un signal d'alarme... d'ailleurs, quand on voit certaines célébrations, on se dit que sans prêtre, c'est parfois mieux...
    Le fait est qu'il n'y a plus de prêtres dans ce diocèse et qu'il faut bien gérer : ce n'est pas un choix, c'est le réel qui explose à la figure...
    Perso, je trouve que les funérailles sans Eucharistie, c'est pas plus mal : ça évite de voir au banc de communion des gens qui ne savent plus de quoi il s'agit... Même si la présence physique du Christ dans les âmes peut opérer des miracles dont nous n'avons pas idée...
    Alors que des communautés s'organisent, trouvent des prêtres qui acceptent de les visiter : cette situation est de nature à redonner aux gens le sens de l'Eglise et à ne plus se comporter en consommateurs... Quand on a la charge d'organiser des célébrations, je vous assure qu'on en ressent plus profondément l'importance, surtout quand c'est compliqué !

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  5. Il faudra un jour nous expliquer pourquoi, faute de prêtres, nos évêques préfèrent maintenir les églises fermées plutôt que d'en concéder l'usage aux fraternités et instituts dont les prêtres y célèbreraient la messe selon la forme extra : sans doute, le bien des âmes n'est plus leur premier souci pastoral. Mais n'est-ce point là le péché contre l'Esprit, celui qui ne peut être pardonné ?

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  6. L'Eglise disparaît de l'horizon social et, en interne, elle s'émiette. Ce que propose Mgr Lebrun est assez flou. Quelle sera la cohésion de ces communautés ? Paradoxalement, les tradis ne pourraient-ils pas "surfer" sur ce constat d'évanescence ! Les laïcs, pratiquants ou non, préfèrent avoir des prêtres, des gens visibles. Cette phase terminale, c'est peut-être la chance des tradis, toute obédience confondue. Un pas de plus...

    Un autre anonyme

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  7. "Le mariage est avant tout une célébration familiale tout comme le baptême d'ailleurs"
    N'importe quoi !!!

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  8. Pour l'anonyme au sujet des "regrouper les mariages" : j'ai, vu à Rome le Pape lui-même célébrer une bonne vingtaine de mariages à la fois... Comme c'est drôle : dans ce cas là, personne rechigne ! pourtant le sacrement de mariage est le même à Rome ou à St Etienne !

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  9. +Je vois mal une Eglise sans prêtres.+

    --> par contre, moi, je vois très bien une absence d'Église, sans prêtres ni fidèles ni locaux. L'histoire nous apprend que des diocèses disparaissent. Alors pourquoi pas celui de Saint-Etienne?

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  10. +j'ai, vu à Rome le Pape lui-même célébrer une bonne vingtaine de mariages à la fois...+

    --> Absolument. Vous pouvez décider que dans un bourg tous les mariages se feront par exemple à deux dates, l'une au printemps l'autre en automne. Mais ce que veulent les gens, c'est une église pour se marier + un lieu pour festoyer (pas trop loin du bourg). Et là, sur la fête, ça coince, ils ne voudront pas se regrouper. Les réjouissances continueront à s'étaler sur un grand nombre de samedis.

    --> Certains privilégieront la religion sur la réjouissance. D'autres continueront à se marier à des dates différentes, et s'ils ne peuvent avoir de cérémonie à l'église, bof, ils feront sans.

    --> Que dire aux autres? Qu'une fois mariés civilement, ils peuvent se marier religieusement lors de la prochaine 'session'? Une fois passée la fête ça ne les attirera guère. Seuls viendront les pieux (c'est la bonne nouvelle) et ils seront très peu nombreux (c'est la mauvaise nouvelle).

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  11. Et si on les mettait en contact, tous les deux: MOL (Michael O' Leary, le patron de Ryanair) peut certainement faire quelque chose pour Monseigneur Lebrun, il a très bien su relancer l'aéroport fantôme de Saint-Etienne, avec ses méthodes low-cost, comme on dit sur RC:

    Vous le savez peut-être déjà, Saint-Étienne Bouthéon (EBU - LFMH) s'est offert depuis quelques années une seconde vie avec l'organisation par divers tours opérateurs de charters de vacances au départ de Saint-Étienne. Départs immédiats, temps d'embarquement réduit, parking gratuit. La CCI de Saint-Étienne Montbrison qui gère l'aéroport s'est donné les moyens de relancer autant que faire se peut cette plate-forme qui était devenue fantôme. Par ailleurs, la controversée compagnie Ryanair qui avait déjà desservi EBU à destination de Londres par le passé est revenue depuis septembre 2009 pour une liaison régulière bihebdomadaire Saint-Étienne - Porto. Si cette dernière est critiquée pour le coût qu'elle impose au conseil général de la Loire - on sait que la compagnie irlandaise coûte cher aux collectivités territoriales, la formule charter a pris, et a le vent en poupe.

    Les vols prévus cette année : Égypte, Croatie, Djerba, Monastir, Marrakech, Corse, Espagne. Chouette, non?

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  12. +Et si on les mettait en contact, tous les deux: MOL (Michael O' Leary, le patron de Ryanair) peut certainement faire quelque chose pour Monseigneur Lebrun...+

    --> et si on les mettait en contact, tous les deux: PhG (Philippe Laguérie, le patron de l'IBP) peut certainement faire quelque chose pour son Monseigneur Lebrun, qui est son beau-frère.

    Je m'explique : l'abbé Laguérie cherche un endroit où établir son séminaire qui craque dans les murs trop étroits de Courtalain. Pour l'instant, il se heurte partout à des vétos épiscopaux. Une poignée de prêtres enseignants arriveraient avec le séminaire, dans le diocèse de St Etienne. Ils pourraient, à partir de là, essaimer et aller dire la messe à 10 ou 20 km de là.

    Bref, des solutions existent au problème de Mgr Lebrun... si problème il y a. Mais qui dit qu'il y a problème?

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  13. Mgr Lebrun est très accueillant et l'église St Bernard, de la FSSP à St Etienne, fonctionne bien ! Cela permet d'ailleurs aux prêtres de ladite Fraternité de desservir d'autres lieux de culte dans le département !
    L'IBP a un pied dans la porte par le biais d'un de ses prêtres dont la famille est de la zone... Bref, si on trouvait un bâtiment, je suis certain que Mgr Lebrun accepterait l'implantation de l'Institut...

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  14. @ Moreno
    Marguerite, votre idée est géniale! mais est-elle si innocente, de votre part? lol.....
    P.S. quelque chose m'échappe: deux (bons) prêtres peuvent-ils être "beaux-frères"???

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  15. Moreno (non, non! pas Marguerite)6 juin 2010 à 01:21

    Comment deux célibataires peuvent-ils être beaux-frères? En fait, il existe (pour de vrai) un couple, composé de monsieur et madame. Le frère de Monsieur est l'abbé Ph. Laguérie, celui de Madame est Mgr Lebrun.

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  16. Ah! Merci cher Moreno de la peine que vous avez prise à me répondre (vous savez que "Marguerite" vous va néanmoins fort bien), entre-temps, j'avais découvert l'explication, sous la plume même de Monsieur l'Abbé Laguérie, en cliquant sur TradiNews, que je n'ai pas encore pris le réflexe de lire, dans la foulée du Métablog.

    C'est très drôle, d'ailleurs, parce qu'il l'appelle gentiment "mon bof.", ce qui donne de l'humour et du naturel, à une réponse complexe, qu'il est en train de donner. À bientôt...Marguerite! oh, pardon!

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  17. Pour faire simple dans cette histoire de famille à lquelle personne ne comprend plus rien :

    Monsieur l'abbé Philippe Laguérie à un frère qui a épousé une demoiselle Lebrun qui n'est autre que la soeur de Mgr Lebrun.

    Leurs enfants (s'ils en ont) sont les neveux ou les nièces et de Monsieur l'abbé Laguérie et de Mgr Lebrun.

    Gageons que les réunions de famille sont animées (di-on le benedicite en latin ou en français ?)

    Peut-être que les neveux et nièces lassés de toute ces polémiques ne patiquent aucune religion et s'en contrefichent comme de leur première game boy.

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  18. Monsieur Chrzaszc6 juin 2010 à 18:54

    Le tissu ecclésial s'est amenuisé. Il tenait encore tant bien que mal mais on arrive à la limite. On arrive à la phase de dislocation et les choses s'accélèrent.

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  19. Et si Mgr Lebrun avait lancé un ballon d'essai en service commandé ?

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  20. Faut arrêter de dire n'importe quoi !
    M. l'abbé Laguérie n'a jamais été le beau-frère de Mgr Lebrun. N'en déplaise à certains "ego" !

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  21. +M. l'abbé Laguérie n'a jamais été le beau-frère de Mgr Lebrun.+

    --> c'est vrai. Du reste, l'abbé Laguérie n'écrit pas sur son blog que Mgr Lebrun est son beau-frère. il écrit juste que Mgr Lebrun est son "beau-frère", avec guillemets.

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  22. M. l'abbé Laguérie n'a dit qu'il était le beau-frère de Mgr Lebrun.

    Il a simplement dit que son propre frère était le mari de la sooeur de Mgr Lebrun.

    Ils sont donc parents par alliance et frères dans l'unique sacerdoce de Jésus.

    Cessez de dire n'importe quoi.

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