Nos amis orthodoxes utilisent cette formule comme une sorte de mot de passe en cette période de Pâques. Nous avons peut-être du mal les uns et les autres à nous rendre compte de ce qu'elle signifie concrètement...
La résurrection du Christ est le plus grand progrès jamais accompli dans l'histoire de l'humanité. A travers elle, notre existence personnelle prend de nouvelles dimensions, au-delà de l'espace-temps. Le Christ est le seul être humain qui ait jamais pu remporter personnellement la victoire sur la mort. Les plus grands capitaines ont remporté des victoires improbables, le jeune Bonaparte au Pont d'Arcole par exemple. Le Christ dans ce duel épique que chante le Victimae Paschali laudes, a remporté la victoire sur la mort : mors et vita duello mirando conflixerunt... Il n'y avait que deux combattants : le chef du camp de la Vie (dux vitae) et le chef du camp de la mort. Au moment où la Mort a cru pouvoir emporter son butin, c'est à ce moment que la victoire lui a échappé : par la mort, le Christ a détruit la mort, disons nous chaque jour dans la Préface pascale.
Jusqu'au Christ ressuscité, la mort avait toujours le dernier mot. L'auteur sacré du livre qu'on appelle en grec l'Ecclésiaste explique que "tout est vanité et poursuite du vent". Au chapitre 3, il remarque "Le souffle de la bête et le souffle de l'homme sont le même souffle qui s'éteindra de la même façon". Sans le Christ, il faut avoir le courage de le dire, tout n'est que mort et comme le dit un Kundera, même nos amours sont... risibles. Même les choses auxquelles nous attribuons la plus grande importance n'en ont aucune en réalité, confronté au terme universel des biens et des maux...
Vous me direz : n'y a-t-il pas moyen de prouver l'immortalité de l'âme en dehors du Christ ? Sans doute. Les plus grands philosophes s'y sont essayé. Platon a proposé un mythe de la transmigration des âmes. Pas très inspirant ! Aristote n'a rien proposé du tout, sinon peut-être dans l'Ethique à Eudème, avec un étonnant chapitre sur la fortune (nous dirions : la grâce actuelle). Les stoïciens exaltent le grand tout. Les falasifas dont nous parlions il y a quelques jours ont théorisé ce retour au grand tout, en évoquant avec Averroès un intellect agent unique.
Le Christ seul (et sans aucune concurrence sur le marché des religions, c'est un fait) nous propose, à son exemple, la résurrection, "une résurrection de vie ou une résurrection de jugement" comme il dit au chapitre 5 de saint Jean. Le Christ seul nous propose d'être responsable de nos actes et de leur conférer une telle importance qu'ils puissent "nous suivre" dans l'éternité, comme dit l'Apocalypse : Heureux ceux qui sont morts dans le Seigneur car leurs actes les suivent".
Bref on peut dire que la résurrection du Christ change tout à notre propre vie, en nous faisant entrevoir, par la puissance de Dieu et la qualité de nos actes, la possibilité de notre propre "résurrection de vie". D'une certaine façon, si nous voulons vivre dignement, nous avons le choix entre le nihilisme (je parle du nihilisme noble, pas du nihilisme hébété du petit consommateur qui remplit docilement son cadi chez Auchan tous les samedis matins) et la résurrection du Christ. Et ce choix, comme le voyait très bien Louis Salleron naguère dans Ce que le mystère est à l'intelligence, ce choix est littéralement le choix entre les deux protagonistes du vieux cantiques Victimae paschali laudes dont je vous parlais tout à l'heure : la mort ou la vie.
Fasse Dieu que chacun, nous ayons la force de choisir la vie, c'est-à-dire la résurrection du Christ !
La résurrection du Christ est le plus grand progrès jamais accompli dans l'histoire de l'humanité. A travers elle, notre existence personnelle prend de nouvelles dimensions, au-delà de l'espace-temps. Le Christ est le seul être humain qui ait jamais pu remporter personnellement la victoire sur la mort. Les plus grands capitaines ont remporté des victoires improbables, le jeune Bonaparte au Pont d'Arcole par exemple. Le Christ dans ce duel épique que chante le Victimae Paschali laudes, a remporté la victoire sur la mort : mors et vita duello mirando conflixerunt... Il n'y avait que deux combattants : le chef du camp de la Vie (dux vitae) et le chef du camp de la mort. Au moment où la Mort a cru pouvoir emporter son butin, c'est à ce moment que la victoire lui a échappé : par la mort, le Christ a détruit la mort, disons nous chaque jour dans la Préface pascale.
Jusqu'au Christ ressuscité, la mort avait toujours le dernier mot. L'auteur sacré du livre qu'on appelle en grec l'Ecclésiaste explique que "tout est vanité et poursuite du vent". Au chapitre 3, il remarque "Le souffle de la bête et le souffle de l'homme sont le même souffle qui s'éteindra de la même façon". Sans le Christ, il faut avoir le courage de le dire, tout n'est que mort et comme le dit un Kundera, même nos amours sont... risibles. Même les choses auxquelles nous attribuons la plus grande importance n'en ont aucune en réalité, confronté au terme universel des biens et des maux...
Vous me direz : n'y a-t-il pas moyen de prouver l'immortalité de l'âme en dehors du Christ ? Sans doute. Les plus grands philosophes s'y sont essayé. Platon a proposé un mythe de la transmigration des âmes. Pas très inspirant ! Aristote n'a rien proposé du tout, sinon peut-être dans l'Ethique à Eudème, avec un étonnant chapitre sur la fortune (nous dirions : la grâce actuelle). Les stoïciens exaltent le grand tout. Les falasifas dont nous parlions il y a quelques jours ont théorisé ce retour au grand tout, en évoquant avec Averroès un intellect agent unique.
Le Christ seul (et sans aucune concurrence sur le marché des religions, c'est un fait) nous propose, à son exemple, la résurrection, "une résurrection de vie ou une résurrection de jugement" comme il dit au chapitre 5 de saint Jean. Le Christ seul nous propose d'être responsable de nos actes et de leur conférer une telle importance qu'ils puissent "nous suivre" dans l'éternité, comme dit l'Apocalypse : Heureux ceux qui sont morts dans le Seigneur car leurs actes les suivent".
Bref on peut dire que la résurrection du Christ change tout à notre propre vie, en nous faisant entrevoir, par la puissance de Dieu et la qualité de nos actes, la possibilité de notre propre "résurrection de vie". D'une certaine façon, si nous voulons vivre dignement, nous avons le choix entre le nihilisme (je parle du nihilisme noble, pas du nihilisme hébété du petit consommateur qui remplit docilement son cadi chez Auchan tous les samedis matins) et la résurrection du Christ. Et ce choix, comme le voyait très bien Louis Salleron naguère dans Ce que le mystère est à l'intelligence, ce choix est littéralement le choix entre les deux protagonistes du vieux cantiques Victimae paschali laudes dont je vous parlais tout à l'heure : la mort ou la vie.
Fasse Dieu que chacun, nous ayons la force de choisir la vie, c'est-à-dire la résurrection du Christ !
Les orthodoxes disent "Christ" au lieu de "le Christ" ?
RépondreSupprimerIls n'ont pourtant pas subi de passage à la novlangue...
"Ils n'ont pourtant pas subi de passage à la novlangue..." --> certes, mais ils ont subi le passage au français depuis des langues le plus souvent slaves donc sans articles. Et donc, effectivement: Христос воскрес sans plus d'articles qu'à surrexit Christus vere
RépondreSupprimerIdem en polonais (bien catholique!), Chrystus tout cours, mais qui veut dire "le Christ" car en effet pas d'articles
RépondreSupprimerEn français également il faut dire Christ car l'on désigne une personne et on ne fait pas précéder le nom d'une personne de l'article. Ainsi on dit, par exemple, Sarkozy et non pas Le Sarkozy. De même pour désigner l'empereur de Rome on dit César et non pas Le César, car César est le nom de tous les empereurs romains.
RépondreSupprimerLogiquement on doit donc dire "Christ est ressuscité", mais on dira "Le Seigneur est ressuscité".
Ajout à mon précédent commentaire.
RépondreSupprimerDe nos jours faire précéder un nom de personne de l'article "le" dénote une connotaton péjorative.
Dire en parlant de quelqu'un : "Le Dupont m'a dit que..." exprime le peu d'estime que l'on éprouve pour "le Dupont" en question.
Il est vrai que jadis on employait l'article "l" ou "la" dans le parler populaire : "le petit Dupont fréquente la Martine". Molière l'emploie souvent (et avec ironie) lorsqu'il fait parler les paysans pour faire rire les parisiens.
Dans ce cas on dit "Jésus" ou "Jésus-Christ".
RépondreSupprimerMais il n'est pas discutable qu'en Français le mot Christ seul est toujours précédé par l'article "le".
"Le Christ" signifie "le messie" ou "le oint", et l'article est ici infiniment nécessaire, puisqu'il souligne l'unicité parfaite du Sauveur, qui à lui SEUL sauve l'humanité, qui lui seul est Dieu et homme. C'est LE Sauveur parmi les sauveurs, LE Oint parmi les oints.
La suppression de l'article procède de l'affadissement, du floutage, de la new-age-isation systématique et volontaire de la langue et donc de la foi.
Que des personnes slaves gardent quelques habitudes est naturel, mais la référence en Français reste... le Français.
Ceci dit j'ai assisté à pas mal d'offices en slavon avec sermon en français, et je ne me souvient pas que la tournure "Christ" y ait été employée.
Nous, les morts spirituels datant de l'époque des chantres de la vie ( chantres "catholiques" apparemment mais panthéistes, vitalistes, naturalistes fondamentalement), nous nous étonnons que l'on ne fasse nulle allusion au péché, au néant produit par le "goût du néant et la course au mensonge" ( psaume???) des chantres de la vie-y-compris-le-péché...Ceux qui, depuis que les idéalistes allemands( philosophes ou autres) ont inscrit le néant dans l'Etre , dialectiquement (et pas comme Dieu, qui l'inscrit comme plaie sur son corps, plaies qui le suivent dans sa résurrection) , cherchent à se référer à un Christ "incarné" qui se serait aussi incarné dans le péché( pas au sens d'avoir été "fait péché") ...
RépondreSupprimerNe parler que de la mort "terminale" "physique" (ou bien initiale , avortement) semble curieusement faire l'impasse sur la masse effarante (à nos portes, dans nos rues...) de meurtres, de mensonges, de divisions etc ...qui continuent à s'accumuler dans la dyssociété mondialisée... Ne pas parler aux hommes de leur péché, c 'est aussi un grand mépris... où est la charité? la correction fraternelle? Jésus-Christ le faisait, tout en les guérissant. aujourd'hui, on dirait que tout le monde est d 'avance guéri automatiquement. et l'on reste malade .Molière aurait du écrire un" Malade inconscient"...
A moins qu'on veuille ainsi faire bénéficier le monde entier de "l'ignorance invincible" qui atténue la non-foi? cela irait bien avec les apocatastases (qui s 'ignorent ) régnantes...
Comme ce n'est pas mon cas (je suis très malade, en profondeur), ni celui des gens que je fréquente, je me permets de rappeler notre existence...
Les querelles d'article ou pas d'article paraissent curieusement "byzantines" (pardon à l'immense Byzance!) à côté.
ayant entendu des huguenots extrémistes baragouiner du "christ" sans article, je continue à dire "le Christ", puisque c'est un nom commun( l'oint...) devenu nom propre...
(il n'y a pas de Monsieur Jésus dans le Who's who, ni de Monsieur Christ !)
Ne soyez pas méchant avec les manieurs de caddies... les humbles et les lugubres "consommateurs" ont bien d 'autres soucis que ceux que vous semblez leur prêter...
La noblesse n'est pas toujours si facile à discerner...
Ane omyne de service et de banlieue sinistrée et totalement déchristianisée...
Chez les protestants bien souvent eux aussi supriment l'article.
RépondreSupprimerUn jour lors d'une discussion doctrinale avec un ami protestant, j'avais tout simplement l'impression qu'il me jurait sans cesse par la tête. Je n'attendais que ''Christ à dis ceci, Christ à dis cela..etc.
"Que des personnes slaves gardent quelques habitudes est naturel, mais la référence en Français reste... le Français."
RépondreSupprimerCe ne sont pas les "habitudes" des "personnes slaves", c'est la langue, les langues et les règles de grammaire !! Que voulez-vous mettre devant un nom quand la langue se passe bien des articles ? Les articles n'étant pas nécessaires car les noms indiquent le genre dans leur terminaison : se terminant en -a : noms féminins, le reste : masculin ou neutre (en règle générale).
Donc le "Chrystus" (l'article = la désignation du genre - présent bien dans la terminaison du mot, ici pas "a" donc masculin) polonais, russe etc veut bien dire LE Christ (l'oint) en français.
Le problème provient du fait que le français a perdu ses déclinaisons.
RépondreSupprimerOn est donc obligé d'employer des articles, ce que l'on fait de manière trop systématique.
En latin on dit Christus et le tour est joué.
Certes on peut traduire "Christus" par "Le Oint", comme on dit "Le Bossu" ou "Le Dictateur", mais je trouve cela très péjoratif. Jésus est une personne (humaine et divine) et non pas une image, ni surtout un concept. Alors, appelons le par son nom "Christ" et ne le désignons pas comme un hurluberlu.
Contrairement à ce qu'en pense l'anonyme du 8 avril, il n'y a là rien de Byzantin mais au contraire une question fondamentale : comment parlons nous du Seigneur ; est-ce une personne vivante ou un être abstrait ?
Je comprends les Juifs qui ne prononcent jamais le nom de Dieu et qui écrivent D. et pendant longtemps j'ai fait comme eux. Mais pour nous Chrétiens, Jésus n'est pas seulement Dieu mais également un homme vivant, donc quelqu'un comme nous que l'on doit désigner comme un être humain.
Je sais c'est compliqué. Mais pour nous Christ est réssuscité, donc vivant. Donc nous en parlons comme d'une personne vivante. Par contre, si nous parlons de Napoléon nous en parlons comme d'une personne décédée, qui n'a plus d'existence vivante, donc nous en parlons au passé : on dira "l'Empereur" ou "le petit Tondu". Mais pour Jésus qui est vivant on ne peut pas dire "le Christ" car, à mon sens, cela impliquerait qu'il soit toujours mort. Certes, il est mort, mais il ne l'est plus, car il est ressuscité ; donc il est vivant. CQFD.
D'ailleurs en Russie on ajoute "oui, il est vraiment ressuscité" (Vo istinou Voskresse). [Excusez-moi mais je ne sais pas où trouver des caractères cyrilliques sur ma bécane].
Dire "Le Christ" me paraît plus correct, c'est bien d'ailleurs ainsi que s'exprime la plupart des catholiques.
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