La liturgie traditionnelle est à bien des égards le rendez-vous de tous les malentendus. Ses adversaires comme ses (faux) amis y voient d’abord une recherche d’émotions, nourries par l’encens, les ornements, la musique et la langue sacrée. Et il n’est pas rare de rencontrer de ces bonnes âmes qui, pleines de commisération, admettent avec charité qu’on peut bien leur accorder, à ces pauvres «tradis », ce que leur sensibilité réclame. Dans cette incompréhension profonde, c’est bien l’ « expérience » religieuse, « grâce à laquelle, et sans nul intermédiaire, l’homme atteint la réalité même de Dieu » (Pascendi), qui sert de prisme réducteur.
Or, tous ceux qui ont été saisis, un jour ou l’autre, par la messe grégorienne savent que c’est le contraire d’une expérience émotive qui transperce le chrétien. L’abbé Christian Laffargue raconte ainsi sa découverte : « Le rite m’a paru lointain, incompréhensible, un peu hermétique, austère, hiératique, mais très beau. La sensibilité n’était pas sollicitée, mais l’âme était pénétrée de beauté et de foi. » (Pour l’amour de l’Eglise)
La personnalité du prêtre comme du fidèle s’efface derrière les gestes et les mots. Les lectures, les oraisons nous sont données par l’Eglise. « Ce n’est pas nous qui gardons la règle, c’est la règle qui nous garde. » (Bernanos, Dialogue des carmélites)
Le rite traditionnel nous décentre de nous-mêmes, nous libère de notre cinéma intérieur, de nos passions, de nos fantasmes, pour nous mettre en présence du Sauveur. La psychologie la plus vraie et la plus actuelle confirme les bienfaits de cet oubli de soi pour se tourner vers l’autre, et vers le Tout Autre.
Conforme à la psychologie humaine, le rite romain est aussi connaturel à la spiritualité la plus authentique qui, à travers l’amertume des misères humaines, mène à cette paix que le monde ne donne pas.
Ce n’est donc pas parce qu’il est ancien que nous sommes attachés au rite extraordinaire ; c’est parce qu’il est moderne !
Alors, foin de dentelles, de motets et de volutes parfumées ! « Les sonneries se succédèrent : Judith savait qu’elles indiquaient la consécration, la Présence réelle. Le silence tomba, comparable au silence originel avant même que le monde fût. C’était colossal. » (Père Bryan Houghton, Le mariage de Judith)
Bruno Jeancourt
Or, tous ceux qui ont été saisis, un jour ou l’autre, par la messe grégorienne savent que c’est le contraire d’une expérience émotive qui transperce le chrétien. L’abbé Christian Laffargue raconte ainsi sa découverte : « Le rite m’a paru lointain, incompréhensible, un peu hermétique, austère, hiératique, mais très beau. La sensibilité n’était pas sollicitée, mais l’âme était pénétrée de beauté et de foi. » (Pour l’amour de l’Eglise)
La personnalité du prêtre comme du fidèle s’efface derrière les gestes et les mots. Les lectures, les oraisons nous sont données par l’Eglise. « Ce n’est pas nous qui gardons la règle, c’est la règle qui nous garde. » (Bernanos, Dialogue des carmélites)
Le rite traditionnel nous décentre de nous-mêmes, nous libère de notre cinéma intérieur, de nos passions, de nos fantasmes, pour nous mettre en présence du Sauveur. La psychologie la plus vraie et la plus actuelle confirme les bienfaits de cet oubli de soi pour se tourner vers l’autre, et vers le Tout Autre.
Conforme à la psychologie humaine, le rite romain est aussi connaturel à la spiritualité la plus authentique qui, à travers l’amertume des misères humaines, mène à cette paix que le monde ne donne pas.
Ce n’est donc pas parce qu’il est ancien que nous sommes attachés au rite extraordinaire ; c’est parce qu’il est moderne !
Alors, foin de dentelles, de motets et de volutes parfumées ! « Les sonneries se succédèrent : Judith savait qu’elles indiquaient la consécration, la Présence réelle. Le silence tomba, comparable au silence originel avant même que le monde fût. C’était colossal. » (Père Bryan Houghton, Le mariage de Judith)
Bruno Jeancourt
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