On connait l’adage fameux selon lequel il est possible de réunir, en temps de guerre, quelques antagonistes sous une cause commune au détriment d'un autre qui pour son malheur possède la caractéristique de déplaire aux deux premiers. Tactique éprouvée et que la Seconde Guerre mondiale illustre à merveille en ayant conjugué contre l'hydre nazi, aux orgues de Staline, les bataillons US. Cependant, n'en déplaise à Hume, la pensée, d'un ordre différent, n'est pas un champ de bataille et il nous semble plus sage, au Kampfplatz kantien, de préférer l'agora grecque. Aussi, il faut nous garder de porter crédit à untel sous prétexte que, selon les circonstances, les méthodes barbares que nous lui reprochions jadis, quand il s'en prenait à nous, à présent qu'il en use contre un de ceux dont la pensée entendait rompre la nôtre, semblent recueillir la faveur du nombre, et par là servir nos desseins.
En cela, le livre d'Onfray consacré à Freud est presque un cas d'école puisque en attaquant avec sauvagerie Freud et ses séides, il a recueilli les suffrages de la masse, tandis que l'édifice psychanalytique semblait un temple indestructible unanimement honoré, sauf de quelques-uns aussitôt diabolisés s'il leur prenait l'envie soudaine d'émettre le moindre doute quant aux théories du médecin viennois. Il en fut ainsi du « Livre noir de la psychanalyse » dont Michel Onfray a fait le bastion conceptuel derrière lequel il se cache. Derrière lequel il se cache, en effet, car comme toujours Onfray entend donner à ce livre valeur scientifique, lors même que ses interventions télévisées, pour le promouvoir, laissent présager la réelle qualité de ses thèses.
Un seul exemple, le fameux complexe d'œdipe que le maître de l'Université populaire attribue aux seules déviances de Freud. Seules déviances de Freud partagées néanmoins par Sophocle et Shakespeare, dont Hamlet faillit donner son nom à l'œdipe. Déviances, enfin, qui rémanent suffisamment tout du long de la culture occidentale pour que l'on puisse au moins porter au compte de Freud le crédit d'une intuition. Dès lors, se réjouir de voir Freud écroulé par Onfray ne saurait satisfaire quiconque garde l'intelligence pour véritable lieu de la pensée, d'autant qu'il n'est pas stupide de considérer que, si celui-ci connait quelques succès, c'est certainement moins en raison d'une probité dont il n'a jamais fait preuve, dans aucun de ses précédents opus, que parce que, comme tous les sophistes, il sait parler à la foule et que la foule le recherche.
Cela dit, à moins de penser la philosophie sur le mode de la guerre et pour filer encore la métaphore de la Deuxième Guerre mondiale, s'engager, mutatis mutandis, dans la LVF d'Onfray pour combattre le communisme-freudien. Engagement dont on sait aujourd'hui comment il s'acheva, dans l'humiliation, le sang et la monstruosité, puis finalement dans la défaite de ce pourquoi ceux-là voulaient vaincre... à tout prix !
Rémi Lélian
En cela, le livre d'Onfray consacré à Freud est presque un cas d'école puisque en attaquant avec sauvagerie Freud et ses séides, il a recueilli les suffrages de la masse, tandis que l'édifice psychanalytique semblait un temple indestructible unanimement honoré, sauf de quelques-uns aussitôt diabolisés s'il leur prenait l'envie soudaine d'émettre le moindre doute quant aux théories du médecin viennois. Il en fut ainsi du « Livre noir de la psychanalyse » dont Michel Onfray a fait le bastion conceptuel derrière lequel il se cache. Derrière lequel il se cache, en effet, car comme toujours Onfray entend donner à ce livre valeur scientifique, lors même que ses interventions télévisées, pour le promouvoir, laissent présager la réelle qualité de ses thèses.
Un seul exemple, le fameux complexe d'œdipe que le maître de l'Université populaire attribue aux seules déviances de Freud. Seules déviances de Freud partagées néanmoins par Sophocle et Shakespeare, dont Hamlet faillit donner son nom à l'œdipe. Déviances, enfin, qui rémanent suffisamment tout du long de la culture occidentale pour que l'on puisse au moins porter au compte de Freud le crédit d'une intuition. Dès lors, se réjouir de voir Freud écroulé par Onfray ne saurait satisfaire quiconque garde l'intelligence pour véritable lieu de la pensée, d'autant qu'il n'est pas stupide de considérer que, si celui-ci connait quelques succès, c'est certainement moins en raison d'une probité dont il n'a jamais fait preuve, dans aucun de ses précédents opus, que parce que, comme tous les sophistes, il sait parler à la foule et que la foule le recherche.
Cela dit, à moins de penser la philosophie sur le mode de la guerre et pour filer encore la métaphore de la Deuxième Guerre mondiale, s'engager, mutatis mutandis, dans la LVF d'Onfray pour combattre le communisme-freudien. Engagement dont on sait aujourd'hui comment il s'acheva, dans l'humiliation, le sang et la monstruosité, puis finalement dans la défaite de ce pourquoi ceux-là voulaient vaincre... à tout prix !
Rémi Lélian
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