Me voici au bord de l'eau, vous l'aurez compris, à 300 mètres de la plage et passionné par un travail sur l'épistémologie de la foi. Ce terme vous paraîtra un peu lourd. Il faudrait que j'en trouve un autre, mais ma plume est légère : un chapitre rédigé aujourd'hui ! Descartes... J'avoue que l'air marin est incomparable pour l'agitation des neurones.
En allant dire ma messe à la petite chapelle de Saint Sébastien, avec ses deux anges qui vous regardent, de leur regard en bois, arborant pour les visiteurs une complicité surhumaine et une joie toute intérieure, je tombe sur une petite assistance. Une messe était prévue. le prêtre n'est pas là. J'ouvre ma valise, je prépare la sainte messe et demande aux trois personnes présentes si elles souhaitent y assister (je n'avais pas imaginé qu'elles venaient justement... pour ça). Elles acceptent, à ma grande surprise. En ajoutant trois petites hosties sur ma patène, je leur précise que je célèbre la messe en latin et leur propose d'aller chercher un missel dans la voiture. Une dame prend la parole : "Je suis là avec mon fils, il est séminariste !" Le mot fuse, avec la fierté maternelle... émouvante. Je pense à ma propre mère et je réponds : Mais justement, il ne connaît sans doute pas ce rite. Le jeune Antoine prend la parole pour dire que si, bien sûr. Oh ! Pas de longue date, mais "j'ai eu au séminaire des cours d'introduction au rite extraordinaire".
Extraordinaire messe en rite extraordinaire... Piété de la part des fidèles. Action de grâce de la mienne. Quand j'entends "mon" séminariste répondre "impeccable" à l'Orate fratres, à la fin de l'Offertoire, après avoir répondu à toutes les prières au Bas de l'Autel, je me dis : c'est gagné. Impossible il y a deux ans. Aujourd'hui cette convergence représente l'avenir de notre Eglise que nous le voulions ou non, que nous l'acceptions ou non.
Malheur à ceux qui regardent en arrière. Malheur aux idéologues des années 70, qui n'ont pas compris que le monde avait tourné depuis, et continuent à imposer leurs cérémonies désespérantes, avec musiquettes dignes de l'Ecole du dimanche, absence totale de rituel et disparition obligatoire du sacré. Malheur aux intégristes, qui ne vivent que dans le rétroviseur, imaginant refaire ce qu'ils ont fait il y a trente ans. Eux non plus ne comprennent pas que les temps ont changé et que "l'opération survie" est terminée parce que pour le meilleur et parfois pour le pire, elle n'a plus lieu d'être. La messe traditionnelle ne sera jamais un objet de musée.
Il y a six ans que je répète : "La guerre de 70 est terminée". Et je lisais récemment des traditionalistes, mouvance lefebvriste, écrivant très sérieusement sur le net : "la guerre de 70 n'est pas terminée". Les pauvres ! Ils se battent toujours de la même façon au risque de paraître définitivement donquichottesques et de devenir parfaitement inefficaces sur le nouveau théâtre des opérations. Mais il n'est pas nécessaire d'être lefebviste pour être atteint de ce syndrome de Don Quichotte, les prochaines semaines risquent de nous le montrer de façon cuisante.
En allant dire ma messe à la petite chapelle de Saint Sébastien, avec ses deux anges qui vous regardent, de leur regard en bois, arborant pour les visiteurs une complicité surhumaine et une joie toute intérieure, je tombe sur une petite assistance. Une messe était prévue. le prêtre n'est pas là. J'ouvre ma valise, je prépare la sainte messe et demande aux trois personnes présentes si elles souhaitent y assister (je n'avais pas imaginé qu'elles venaient justement... pour ça). Elles acceptent, à ma grande surprise. En ajoutant trois petites hosties sur ma patène, je leur précise que je célèbre la messe en latin et leur propose d'aller chercher un missel dans la voiture. Une dame prend la parole : "Je suis là avec mon fils, il est séminariste !" Le mot fuse, avec la fierté maternelle... émouvante. Je pense à ma propre mère et je réponds : Mais justement, il ne connaît sans doute pas ce rite. Le jeune Antoine prend la parole pour dire que si, bien sûr. Oh ! Pas de longue date, mais "j'ai eu au séminaire des cours d'introduction au rite extraordinaire".
Extraordinaire messe en rite extraordinaire... Piété de la part des fidèles. Action de grâce de la mienne. Quand j'entends "mon" séminariste répondre "impeccable" à l'Orate fratres, à la fin de l'Offertoire, après avoir répondu à toutes les prières au Bas de l'Autel, je me dis : c'est gagné. Impossible il y a deux ans. Aujourd'hui cette convergence représente l'avenir de notre Eglise que nous le voulions ou non, que nous l'acceptions ou non.
Malheur à ceux qui regardent en arrière. Malheur aux idéologues des années 70, qui n'ont pas compris que le monde avait tourné depuis, et continuent à imposer leurs cérémonies désespérantes, avec musiquettes dignes de l'Ecole du dimanche, absence totale de rituel et disparition obligatoire du sacré. Malheur aux intégristes, qui ne vivent que dans le rétroviseur, imaginant refaire ce qu'ils ont fait il y a trente ans. Eux non plus ne comprennent pas que les temps ont changé et que "l'opération survie" est terminée parce que pour le meilleur et parfois pour le pire, elle n'a plus lieu d'être. La messe traditionnelle ne sera jamais un objet de musée.
Il y a six ans que je répète : "La guerre de 70 est terminée". Et je lisais récemment des traditionalistes, mouvance lefebvriste, écrivant très sérieusement sur le net : "la guerre de 70 n'est pas terminée". Les pauvres ! Ils se battent toujours de la même façon au risque de paraître définitivement donquichottesques et de devenir parfaitement inefficaces sur le nouveau théâtre des opérations. Mais il n'est pas nécessaire d'être lefebviste pour être atteint de ce syndrome de Don Quichotte, les prochaines semaines risquent de nous le montrer de façon cuisante.
Cher Père Guillaume, pour une fois, j'ai quelque chose à vous demander: malgré la plage et les saveurs marines, n'oubliez pas vos petits lecteurs du Métablog, cet été....quel plaisir de vous lire...une main de fer sous un gant de velours, vous ne renoncez à aucune audace intellectuelle, si elle vous paraît conforme aux voies supérieures, avec ce zeste de provocation que vous savez manier avec tant de bonhomie!
RépondreSupprimerOserai-je dire un point commun que j'ai avec vous, me semble-t-il, (avec QI fort modeste, en ce qui me concerne) et qui est peut-être la raison pour laquelle j'apprécie tant votre manière de communiquer avec nous: vous êtes "décalé" parmi les décalés...un comble! (un peu comme moi: toujours à côté de la plaque, pas assez catho. pour les Tradis., insupportablement tradi. pour les branchés).
Petite anecdote, en passant: l'autre jour, un de mes très bons amis d'enfance (d'une famille hyper-tradi, lui-même étant devenu totalement et radicalement athée) auprès duquel je m'étonnais de l'absence quasi-totale de formation religieuse de ses deux charmants bambins, m'a répliqué: "tu es...indécrottable"......!!!!!!!!!
On ne sait plus quoi penser, par les temps qui courent!
lAB2T continue sa chansonnette obsessionnelle comme quoi tout a changé .. et emploie même le discours des ennemis de la foi ( les "intégristes") comme un vulgaire policier.Il est vrai que ce n'est pas le seul domaine où il ne cesse d 'emboucher les trompettes de la renommée... écraseuse et mortifère...
RépondreSupprimerMoi qui ne suis qu'un chien galeux progressiste, hébergé par charité à St Nicolas, où je cherche très difficilement à rectifier les "épistémologies de la non-foi" qui me furent inculquée pires qu'un virus et qui sont bien difficiles à décramponner (1) ...j'avoue que sa croyance dans la " toute puissance de la pensée" ou des mots ou de l'incantation m'étonne grandement ...
Mais les pensées de Dieu ne sont pas nos pauvres pensées...l'âne onyme...
(1) du fait qu'elles ont convergé avec toutes les pratiques qui ont eu cours forcé totalitaire dans la pensée, l'action, les moeurs depuis plus 60 ans ( et pas depuis 1970 !!!!) , qui ont pour base le psychologisme, le subjectivisme, l'évolutionnisme, l'actionnisme, le naturalisme, le libéralisme, le matérialisme ...bref tout ce qui est ligué depuis des siècles contre le règne universel et à tous les niveaux ( pas seulement " social") de notre Seigneur Adorable...
cette chapelle se situe dans le finistère ou près de Fréhel?
RépondreSupprimerBravo, Monsieur l'abbé,vous êtes dans la bonne voie, celle de la vérité qui utilise ses racines pour aller de l'avant, en bousculant les esprits figés et les "paumés" de la guitare et des faux gospels à la messe (je viens d'en subir un,récemment, à un mariage de famille).
RépondreSupprimerMes compliments, Thierry, c'est bien vu.
Willy
Cher Monsieur l'Abbé, juste un grand OUI à votre texte, c'est exactement cela. Merci.
RépondreSupprimerCher M. l'abbé
RépondreSupprimerIl est certain que l'on voit aujourd'hui des choses que l'on n'aurait pas vu il y a 2 ou 3 ans...et comme je l'ai toujours dit le motu proprio a provoqué un tsunami (encore aujourd'hui sous-marin (c'est le propre des tsunami !)...mais réel) qui changera dans les 30 ans qui viennent le visage de l'Eglise latine (il suffit de sortir du tropisme hexagonal et de voir la croissance exponentielle des messes aux Etats Unis)...
Cela étant, nos ennemis ne désarment pas, bien au contraire...et au-delà des intégristes et progressistes à la sauce 70, il y a aussi les "intégristes" on va dire "lustigériens" pour faire simple...et ces "conservateurs" du Concile ne sont pas les moins méchants ;-)
Bien à vous in Christo
BP
Ils ont rendu le sacerdoce invalide, à présent ils autorisent la vraie messe avec des prêtres invalides. Comme du temps de l'anglicanisme. Le syndrome de Don Quichotte n'est-il pas plutôt le syndrome de Notre-Seigneur Jésus-Christ et du salut des âmes?
RépondreSupprimerHomme libre, toujours tu chériras la mer !
RépondreSupprimerLa mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Bon repos et iodez bien vos neurones!
FB
Vous connaissez l'histoire du Japonais Hirō Onoda: la guerre est finie il ne le sait pas. Alors pendant 30 ans il la continue, tout seul dans son île. Dans mon île (de France) ils sont un certain nombre dans la même cas.
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