Des professeurs de lettres classiques (grec et latin) se sont émus du remaniement du concours de recrutement, le Capes de lettres classiques. Il est maintenu mais sans grec... ni latin. Rien n’empêche, bien évidemment, les étudiants qui s’y présentent de travailler ces langues en plus. Mais tout concours est difficile, et la meilleure manière de le réussir est de se concentrer sur les matières évaluées. Le grec ni le latin n’en font plus partie.
Voici un énième signe de la disparition par évaporation de la culture traditionnelle propre à notre pays (la France) et à notre foi (le catholicisme). Supprimez le prof, vous supprimez l’élève. A échéance de quelques années il n’y aura plus personne, dans l’immense majorité des collèges, pour enseigner le latin. Quant au grec...
Alain Juppé, sur son blog, écrit partager l’émotion des enseignants («A-t-on le droit de priver tant de jeunes de la chance de rêver un jour à la naissance de l’”aurore aux doigts de rose”, ou aux tourments de la “mer vineuse” en suivant Ulysse dans ses tribulations?»). C’est beau, et Juppé continue, il veut croire qu’il s’agit d’un nouvel épisode de la querelle des anciens et des modernes («qu’on ne vienne pas me dire qu’il est plus “utile” d’apprendre…»).
La réalité hélas est bien plus simple. On a décidé (pour des raisons éventuellement légitimes) de diviser par deux le nombre de profs que l’Etat rémunère. Quand deux vieux partent à la retraite, on n’embauche qu’un seul jeune. Déjà 56.000 postes économisés en 3 ans. Encore 300/350.000 à faire sauter. Pour s’en sortir, il y a trois possibilités : doubler le nombre d’élèves par classe - réduire de 50% la population scolaire - réduire de 50% le volume horaire de chaque élève… la solution retenue étant de jouer sur les trois tableaux, année après année.
Remplir les classes? 30 élèves en petite section, ça se rencontre, mais les murs ne sont pas élastiques. Réduire la population scolaire? en évitant les redoublements par exemple – parce que 10% d’une classe d’age qui redouble, c’est 70.000 élèves à caser. Réduire le nombre d’heures : en supprimant 55 minutes de français, 45 d’histoire,… voire en supprimant la matière. C’est ce qui arrive au grec, et au latin.
Je répète : L’Etat supprime un prof sur deux – on commence par le prof de latin. D’autres décisions intéressantes sont à venir, comme la suppression (par regroupement) des petites écoles rurales. Les Français le regretteront... sans accepter d'y voir la conséquence de leurs choix budgétaires.
Voici un énième signe de la disparition par évaporation de la culture traditionnelle propre à notre pays (la France) et à notre foi (le catholicisme). Supprimez le prof, vous supprimez l’élève. A échéance de quelques années il n’y aura plus personne, dans l’immense majorité des collèges, pour enseigner le latin. Quant au grec...
Alain Juppé, sur son blog, écrit partager l’émotion des enseignants («A-t-on le droit de priver tant de jeunes de la chance de rêver un jour à la naissance de l’”aurore aux doigts de rose”, ou aux tourments de la “mer vineuse” en suivant Ulysse dans ses tribulations?»). C’est beau, et Juppé continue, il veut croire qu’il s’agit d’un nouvel épisode de la querelle des anciens et des modernes («qu’on ne vienne pas me dire qu’il est plus “utile” d’apprendre…»).
La réalité hélas est bien plus simple. On a décidé (pour des raisons éventuellement légitimes) de diviser par deux le nombre de profs que l’Etat rémunère. Quand deux vieux partent à la retraite, on n’embauche qu’un seul jeune. Déjà 56.000 postes économisés en 3 ans. Encore 300/350.000 à faire sauter. Pour s’en sortir, il y a trois possibilités : doubler le nombre d’élèves par classe - réduire de 50% la population scolaire - réduire de 50% le volume horaire de chaque élève… la solution retenue étant de jouer sur les trois tableaux, année après année.
Remplir les classes? 30 élèves en petite section, ça se rencontre, mais les murs ne sont pas élastiques. Réduire la population scolaire? en évitant les redoublements par exemple – parce que 10% d’une classe d’age qui redouble, c’est 70.000 élèves à caser. Réduire le nombre d’heures : en supprimant 55 minutes de français, 45 d’histoire,… voire en supprimant la matière. C’est ce qui arrive au grec, et au latin.
Je répète : L’Etat supprime un prof sur deux – on commence par le prof de latin. D’autres décisions intéressantes sont à venir, comme la suppression (par regroupement) des petites écoles rurales. Les Français le regretteront... sans accepter d'y voir la conséquence de leurs choix budgétaires.
Et dire que Sarkozy nous avait promis un redéploiement intelligent des fonctionnaires non remplacés! Déjà sous la "présidence du conseil" de M. galouseau de Villepin, on parlait de ne pas remplacer 15000 fonctionnaires qui partaient à la retraite, et ce pour moitié dans l'education Nationale alors que, non seulement le nombre d'élèves augmente, mais que ces élèves sont de plus en plus difficiles. L'Education Nationale, c'est le monde à l'envers sur toute la ligne:
RépondreSupprimer1. La république a fait de "l'éducation" un droit de l'homme et a rendu l'école obligatoire.
2. Elle a interdit que les professeurs aient la main leste, si bien qu'aujourd'hui, ce ne sont plus les profs qui tapent les élèves, mais les élèves qui tapent les profs.
3. Plus sérieusement, les professeurs chevronnés ne sont plus envoyés dans les zones les plus difficiles où exercent de préférence les professeurs inexpérimentés qui obtiendront tellement plus de résultats en vivant un calvaire...
4. Enfin, de l'école, sortent chaque année 600000 élèves sans qualification, ce qui fait un total de 6 millions de jeunes en 10 ans, soit plus de 4 fois les Français morts pendant la guerre de 14, ce qui n'est pas une comparaison déplacée. Car être sans qualification aujourd'hui en France, c'est presque être civilement mort.
5. Lorsqu'un élève n'est pas "fait pour l'école", c'est-à-dire lorsque son genre d'intelligence ne s'accorde pas à l'enseignement qu'on y dispense, on voudrait le voir partir en apprentissage. Or s'il n'est pas allé jusqu'en classe de troisième, l'education Nationale ne l'autorise pas à devenir apprenti. Exemple d'une jeunesse laissée sur le carreau par une idéologie technocratique. Comment un élève peut-il ne pas arriver en troisième, me direz-vous, si on interdit le redoublement? Tout simplement s'il a été déscolarisé, par exemple, comme c'est de plus en plus souvent le cas, parce qu'il est atteint de phobie scolaire. Et il paraît que ce sont ces élèves-là qui se mettent sur une voie de garage... Mais dans les manifestations d'enseignants, on n'entend jamais dénoncer ces problèmes-là. Ce sont seulement les moyens qui manquent aux profs, mais leur ppédagogie est sans reproche.
J. WEINZAEPFLEN
Vous faites erreur, madame, l'Etat n'a pas décidé de diviser par deux le nombre de ses profs, mais plutôt l'argent qu'il leur consacre. Ce qui fait qu'il y a un quatrième tableau sur lequel jouer, et c'est celui de leur rémunération. On s'oriente vers 10% d'économie, de ce côté là, par le biais d'un nouveau prélèvement, et d'une inflation non compensée sur la fiche de paye. Car paradoxalement, les mesures annoncées ont également un coût. L'avancement, dans le fonction publique, se fait avec l'âge. Plus ou moins rapidement selon les individus, mais cependant: plus ils sont vieux, plus on les paye. Or la moyenne d'âge des enseignants augmente: Deux fois moins de jeunes qui entrent, et les instits qui ne partent plus à 55 ans, mais restent jusqu'à 60, et bientôt 65 ans.
RépondreSupprimerLorsque j'étais à l'Ecole primaire et au Lycée (1953-1965) nous étions toujours entre 40 et 45 élèves par classe dans des classes en préfabriqué construites à la hâte dans la cour de l'école ou du lycée. Les travaux pratiques de sciences, je n'y ai pas trop participé, car il n'y avait pas assez de paillasses pour tous les élèves, mais je m'en foutais un peu. Cela ne nous a pas empéché de faire de bonnes études.
RépondreSupprimerOn manipule plus facilement les masses incultes qu'un peuple éclairé. Là, il suffit de leur donner du pain et des jeux, et le tour est joué. Les Romains ont tout compris.
RépondreSupprimerA quoi sert que Juppé s'indigne de cette politique, puisqu'au fond c'est la sienne?
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