article paru dans Minute du 25 août 2010
L’abbé Guillaume de Tanoüarn, membre de l’Institut du Bon Pasteur, dirige le Centre Saint-Paul. Il est aussi le directeur de la revue « Respublica Christiana ». Sur l’affaire des Roms, comme en tout, il refuse la politique du bouc émissaire.
Minute : Est-il vrai que le pape a pris position, contre le gouvernement français, dans le débat sur le renvoi des Roms en Roumanie ?
Abbé Guillaume de Tanoüarn : Il est vrai que le pape, lors de l’Angelus traditionnel à Castel Gandolfo, s’est exprimé en français et seulement en français, sans traduction dans les autres langues comme c’est l’habitude, pour exhorter à l’universalisme chrétien. Voici ses paroles : « Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut. C’est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toutes nations et de toutes races. » Il a ajouté, de manière peut-être plus personnelle, mais en s’adressant clairement non aux autorités politiques mais aux parents : « Chers parents, puissiez-vous éduquer vos enfants à la fraternité universelle. »
Je précise, pour ceux auxquels l’expression de « fraternité universelle » apparaîtrait comme connotée dans une tradition spirituelle qui n’est pas celle du christianisme orthodoxe, que le pape donne à ce terme de « fraternité universelle » un sens très précis. Pour lui, ne peuvent être dits « frères » que ceux qui ont le même Père, Dieu en l’occurrence. Rien à voir entre ce mot d’ordre papal et les meetings où Ségolène Royal faisait répéter : « Fra-ter-ni-té », dans une version assez pauvre de la tradition laïque française.
Les psychodrames médiatiques se multiplient ces derniers temps. Il ne faudrait pas faire de quelques mots de Benoît XVI une prise de position dans la politique française. Ce n’est pas la coutume du Vatican d’agir de cette manière. En revanche, je crois que le Saint Père a voulu, de manière discrète, immédiatement amplifiée par le grand orchestre médiatique international, donner un signe de sa solidarité envers les Roms, dont beaucoup sont chrétiens, fréquentant assidûment des pèlerinages comme Lourdes ou les Saintes-Maries-de-la-Mer en Camargue. On peut aussi voir le souci du pape de ne pas laisser le champ libre aux chrétiens évangéliques, qui ont montré leur force montante chez les Roms, pas plus tard que la semaine dernière au grand rassemblement de Chaumont (30 000 caravanes annoncées, venant de toute l’Europe).
Que pensez-vous de l’attitude de l’épiscopat français, qui communique beaucoup sur la question ?
L’épiscopat trouve dans cette affaire une occasion de faire entendre sa voix, ce n’est pas moi qui m’en offusquerai. Le cardinal Vingt-Trois apparaît comme particulièrement en pointe dans ce dossier parce qu’il est, du point de vue ecclésiastique, non seulement l’archevêque de Paris, mais aussi l’Ordinaire, responsable des gens du voyage en France.
Il me semble que les Roms, qui ne seraient pas plus de 15 000 dans notre pays (10 millions en Europe), ont été pris pour des boucs émissaires dans les rodomontades de la nouvelle politique sécuritaire du président Sarkozy. La malheureuse occurrence que représente la date du 18 juillet dernier, où l’on a assisté, à Grenoble, à un commencement d’émeute de la part de voyous des cités, et où, en même temps à Saint-Aignan dans le Cher, une brigade de gendarmerie a été attaquée par un groupe de Roms organisés a sans doute donné des idées au gouvernement.
On a pensé qu’il était plus facile, on a pensé qu’il était électoralement plus crédible de lancer, au niveau national, une campagne contre un groupe ultra-minoritaire, plutôt que de se donner l’air de stigmatiser le problème grenoblois mais aussi hexagonal de certaines cités, devenues des poudrières, en agitant à nouveau le kärcher comme un épouvantail. J’ai l’impression d’entendre le fameux vers de la Fontaine : « On crie haro sur le baudet ! » Ou si vous préférez les paroles de la chanson : « Le sort tomba sur le plus jeune. »
En tant que prêtre, vous soutenez les Roms ?
Je crois qu’il faut se méfier de la politique du bouc émissaire, mais il ne faut pas non plus pratiquer des généralisations hâtives en sens inverse, en mélangeant des situations diverses, des groupes qui n’ont que peu de rapport entre eux, ou en canonisant d’avance tous ceux que l’on répute être des victimes. Autant je me méfie de ne pas avoir à hurler avec les loups, autant je crois qu’il ne faut pas non plus tomber aveuglément dans le culte des victimes. Ces deux attitudes se ressemblent, en ce qu’elles manifestent la même paresse d’analyse et la même bonne conscience.
Les gens du voyage représentent plusieurs groupes : il y a les gitans et les manouches, qui circulent en France depuis la nuit des temps. Il y a les Roms, originaires de Bulgarie ou de Roumanie, qui profitent de la nouvelle liberté de circulation que représente l’espace Schengen. A noter des difficultés réelles chez certains Roms : par exemple des trafic d’enfants et de la pédophilie (à Paris longtemps au vu et au su de tous autour de la gare du Nord).
Il ne faudrait pas dire non plus que les Roms sont tous des petits saints et Sarkozy le grand Méchant. Ce serait parfaitement dérisoire. Il y a des problèmes partout dans une société française profondément désagrégée, qui amplifie le malaise là où il existe. Il ne faut pas se voiler les yeux…
Un prêtre qui dit prier pour la mort du président de la République, même s’il a ensuite présenté ses excuses, vous expliquez ça comment?
Le père Arthur Hervet a déclaré exactement : « Honnêtement, je prie, je vous demande pardon, pour que M. Sarkozy ait une crise cardiaque. » Ce père assomptionniste, selon le génie de son ordre (l’ordre des Assomptionnistes qui a fondé le quotidien « La Croix »), a sans doute cherché à faire un coup médiatique en convoquant le 22 août une conférence de presse pour expliquer pourquoi il rendait à M. Hortefeux, qui l’avait décoré il y a trois ans, sa médaille de l’ordre du Mérite. Hélas il s’est laissé emporter, en opposant bouc émissaire à bouc émissaire. Son improvisation ratée (c’est de cela qu’il s’agit si l’on regarde la video sans préjugé) manifeste à quelle profondeur peuvent agir les passions politiques chez des clercs qui confondent la mission temporelle qu’ils se donnent avec leur mission sacrée et sacerdotale. J’appellerai cela volontiers le syndrome de l’abbé Pierre.
Brice Hortefeux se dit prêt à recevoir le président de la Conférence épiscopale, Mgr Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris, ainsi que des personnalités religieuses qui le souhaiteraient. Souhaitez-vous rencontrer Brice Hortefeux ?
Si j’avais à rencontrer M. Hortefeux, ce ne serait pas pour lui parler des Roms, que je connais simplement par quelques rencontres intéressantes au cours de mon ministère, et à propos desquels je ne veux pas avoir un discours simplificateur, mais peut-être pour essayer de le faire réfléchir sur l’incompatibilité qu’il y a entre la droite forcément conservatrice et respectueuse d’un ordre naturel, qui implique certaines valeurs stables et publiquement encouragées, et une « nouvelle droite » néo-libérale, qui ne sait gérer les situations qu’en alternant une extrême permissivité au paradis putatif de la dérégulation tous azimuts, et brusquement, par montées de fièvre, un discours répressif de matamore au Kärcher, aussi dérisoire qu’inquiétant.
Combien de temps les conservateurs, qui sont traditionnellement, qu’on le veuille ou non, les plus nombreux en France, continueront-ils à se reconnaître dans ce néo-libéralisme qui, selon la vieille formule de Louis Veuillot, se condamne à l’inefficacité permanente en « révérant les principes de ce dont il déteste les conséquences » ? Il est clair que les problèmes que posent certaines populations roms (tout comme ceux que suscitent ici et là les jeunes des banlieues) proviennent du grand « laissez passer » proclamé au niveau européen. C’est à cette politique générale qu’il faut s’attaquer, avant de susciter des remous en cherchant des alibis et en entrant maladroitement dans un seul des problèmes particuliers qui hantent notre dissociété actuelle.
Propos recueillis par Gabriel Knaff
L’abbé Guillaume de Tanoüarn, membre de l’Institut du Bon Pasteur, dirige le Centre Saint-Paul. Il est aussi le directeur de la revue « Respublica Christiana ». Sur l’affaire des Roms, comme en tout, il refuse la politique du bouc émissaire.
Minute : Est-il vrai que le pape a pris position, contre le gouvernement français, dans le débat sur le renvoi des Roms en Roumanie ?
Abbé Guillaume de Tanoüarn : Il est vrai que le pape, lors de l’Angelus traditionnel à Castel Gandolfo, s’est exprimé en français et seulement en français, sans traduction dans les autres langues comme c’est l’habitude, pour exhorter à l’universalisme chrétien. Voici ses paroles : « Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut. C’est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toutes nations et de toutes races. » Il a ajouté, de manière peut-être plus personnelle, mais en s’adressant clairement non aux autorités politiques mais aux parents : « Chers parents, puissiez-vous éduquer vos enfants à la fraternité universelle. »
Je précise, pour ceux auxquels l’expression de « fraternité universelle » apparaîtrait comme connotée dans une tradition spirituelle qui n’est pas celle du christianisme orthodoxe, que le pape donne à ce terme de « fraternité universelle » un sens très précis. Pour lui, ne peuvent être dits « frères » que ceux qui ont le même Père, Dieu en l’occurrence. Rien à voir entre ce mot d’ordre papal et les meetings où Ségolène Royal faisait répéter : « Fra-ter-ni-té », dans une version assez pauvre de la tradition laïque française.
Les psychodrames médiatiques se multiplient ces derniers temps. Il ne faudrait pas faire de quelques mots de Benoît XVI une prise de position dans la politique française. Ce n’est pas la coutume du Vatican d’agir de cette manière. En revanche, je crois que le Saint Père a voulu, de manière discrète, immédiatement amplifiée par le grand orchestre médiatique international, donner un signe de sa solidarité envers les Roms, dont beaucoup sont chrétiens, fréquentant assidûment des pèlerinages comme Lourdes ou les Saintes-Maries-de-la-Mer en Camargue. On peut aussi voir le souci du pape de ne pas laisser le champ libre aux chrétiens évangéliques, qui ont montré leur force montante chez les Roms, pas plus tard que la semaine dernière au grand rassemblement de Chaumont (30 000 caravanes annoncées, venant de toute l’Europe).
Que pensez-vous de l’attitude de l’épiscopat français, qui communique beaucoup sur la question ?
L’épiscopat trouve dans cette affaire une occasion de faire entendre sa voix, ce n’est pas moi qui m’en offusquerai. Le cardinal Vingt-Trois apparaît comme particulièrement en pointe dans ce dossier parce qu’il est, du point de vue ecclésiastique, non seulement l’archevêque de Paris, mais aussi l’Ordinaire, responsable des gens du voyage en France.
Il me semble que les Roms, qui ne seraient pas plus de 15 000 dans notre pays (10 millions en Europe), ont été pris pour des boucs émissaires dans les rodomontades de la nouvelle politique sécuritaire du président Sarkozy. La malheureuse occurrence que représente la date du 18 juillet dernier, où l’on a assisté, à Grenoble, à un commencement d’émeute de la part de voyous des cités, et où, en même temps à Saint-Aignan dans le Cher, une brigade de gendarmerie a été attaquée par un groupe de Roms organisés a sans doute donné des idées au gouvernement.
On a pensé qu’il était plus facile, on a pensé qu’il était électoralement plus crédible de lancer, au niveau national, une campagne contre un groupe ultra-minoritaire, plutôt que de se donner l’air de stigmatiser le problème grenoblois mais aussi hexagonal de certaines cités, devenues des poudrières, en agitant à nouveau le kärcher comme un épouvantail. J’ai l’impression d’entendre le fameux vers de la Fontaine : « On crie haro sur le baudet ! » Ou si vous préférez les paroles de la chanson : « Le sort tomba sur le plus jeune. »
En tant que prêtre, vous soutenez les Roms ?
Je crois qu’il faut se méfier de la politique du bouc émissaire, mais il ne faut pas non plus pratiquer des généralisations hâtives en sens inverse, en mélangeant des situations diverses, des groupes qui n’ont que peu de rapport entre eux, ou en canonisant d’avance tous ceux que l’on répute être des victimes. Autant je me méfie de ne pas avoir à hurler avec les loups, autant je crois qu’il ne faut pas non plus tomber aveuglément dans le culte des victimes. Ces deux attitudes se ressemblent, en ce qu’elles manifestent la même paresse d’analyse et la même bonne conscience.
Les gens du voyage représentent plusieurs groupes : il y a les gitans et les manouches, qui circulent en France depuis la nuit des temps. Il y a les Roms, originaires de Bulgarie ou de Roumanie, qui profitent de la nouvelle liberté de circulation que représente l’espace Schengen. A noter des difficultés réelles chez certains Roms : par exemple des trafic d’enfants et de la pédophilie (à Paris longtemps au vu et au su de tous autour de la gare du Nord).
Il ne faudrait pas dire non plus que les Roms sont tous des petits saints et Sarkozy le grand Méchant. Ce serait parfaitement dérisoire. Il y a des problèmes partout dans une société française profondément désagrégée, qui amplifie le malaise là où il existe. Il ne faut pas se voiler les yeux…
Un prêtre qui dit prier pour la mort du président de la République, même s’il a ensuite présenté ses excuses, vous expliquez ça comment?
Le père Arthur Hervet a déclaré exactement : « Honnêtement, je prie, je vous demande pardon, pour que M. Sarkozy ait une crise cardiaque. » Ce père assomptionniste, selon le génie de son ordre (l’ordre des Assomptionnistes qui a fondé le quotidien « La Croix »), a sans doute cherché à faire un coup médiatique en convoquant le 22 août une conférence de presse pour expliquer pourquoi il rendait à M. Hortefeux, qui l’avait décoré il y a trois ans, sa médaille de l’ordre du Mérite. Hélas il s’est laissé emporter, en opposant bouc émissaire à bouc émissaire. Son improvisation ratée (c’est de cela qu’il s’agit si l’on regarde la video sans préjugé) manifeste à quelle profondeur peuvent agir les passions politiques chez des clercs qui confondent la mission temporelle qu’ils se donnent avec leur mission sacrée et sacerdotale. J’appellerai cela volontiers le syndrome de l’abbé Pierre.
Brice Hortefeux se dit prêt à recevoir le président de la Conférence épiscopale, Mgr Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris, ainsi que des personnalités religieuses qui le souhaiteraient. Souhaitez-vous rencontrer Brice Hortefeux ?
Si j’avais à rencontrer M. Hortefeux, ce ne serait pas pour lui parler des Roms, que je connais simplement par quelques rencontres intéressantes au cours de mon ministère, et à propos desquels je ne veux pas avoir un discours simplificateur, mais peut-être pour essayer de le faire réfléchir sur l’incompatibilité qu’il y a entre la droite forcément conservatrice et respectueuse d’un ordre naturel, qui implique certaines valeurs stables et publiquement encouragées, et une « nouvelle droite » néo-libérale, qui ne sait gérer les situations qu’en alternant une extrême permissivité au paradis putatif de la dérégulation tous azimuts, et brusquement, par montées de fièvre, un discours répressif de matamore au Kärcher, aussi dérisoire qu’inquiétant.
Combien de temps les conservateurs, qui sont traditionnellement, qu’on le veuille ou non, les plus nombreux en France, continueront-ils à se reconnaître dans ce néo-libéralisme qui, selon la vieille formule de Louis Veuillot, se condamne à l’inefficacité permanente en « révérant les principes de ce dont il déteste les conséquences » ? Il est clair que les problèmes que posent certaines populations roms (tout comme ceux que suscitent ici et là les jeunes des banlieues) proviennent du grand « laissez passer » proclamé au niveau européen. C’est à cette politique générale qu’il faut s’attaquer, avant de susciter des remous en cherchant des alibis et en entrant maladroitement dans un seul des problèmes particuliers qui hantent notre dissociété actuelle.
Propos recueillis par Gabriel Knaff
Quelle mouche a piqué Alain Minc ? Comment expliquer le petit aboiement de roquet, qu’ont provoqué chez lui les propos du pape au sujet des Roms ? Faut-il simplement y voir la marque d’une servilité canine assez vive envers Sarkozy ? Juste une défense maladroite de la voix de son maître, en somme ? Mais le mondialiste viscéral qu’il n’a cessé d’être, comme le montre, entre autres choses, la version de l’histoire de France qu’il a récemment infligée aux lecteurs, ce mondialiste a-t-il vraiment un maître ? Dans une perspective différente, on pourrait se demander si, ce qui donne « envie d’exploser un peu » à l’auteur de « la mondialisation heureuse », ce n’est pas l’expression « légitimes diversités humaines » chez un Benoit XVI qui semble ainsi ne pas vouloir laisser aux intellectuels du multiculturalisme le monopole du discours. Comme cette perspective est naturellement toute autre, comme l’autorité morale et spirituelle du pontife compte encore, le Minc émet alors un grognement ridicule.
RépondreSupprimerIl est vrai que, dans le contexte de nomadisme croissant que suscite l’effacement des frontières, il doit être quelque peu rageant pour l’ancien président du conseil de surveillance du Monde, de voir le Souverain pontife endosser parfois une fonction arbitrale, après l’idée d’une « autorité politique mondiale » lancée voici un an. Ainsi, la mondialisation et ses conséquences seraient prises en compte à Rome ! Une influence pourrait s’exercer, dans ce domaine, depuis la place Saint-Pierre ou depuis Castel Gandolfo ! Une alternative au projet matérialiste des clercs laïcs existerait pour l’avenir du monde ! Oui, pourquoi pas, Monsieur le planificateur. Faisons donc un rêve, le même mais en plus grand que celui qu’osèrent, il y a trois ans, les rédacteurs du grand quotidien du soir : envisager le Monde sans Minc.
Vous êtes bien indulgent, Père Guillaume (mais ça ne m'étonne pas de vous), avec ce monsieur Hervet, en qualifiant de "syndrome de l'abbé Pierre" un propos qui, s'il l'a bien tenu tel quel, est absolument inqualifiable et inadmissible dans la bouche d'un prêtre catholique, dont ce petit minable, en mal de célébrité, n'est pas digne le l'état ecclésistique....et ce n'est pas un fan de Monsieur le Président de la République actuel, époux de Madame Carla Bruni, qui se disait fière de ne pas avoir une goutte de sang français dans les veines -a-t-on rapporté- qui vous le dit!
RépondreSupprimerQuant à Monsieur Alain Minc, je ne sais pas ce que ce grand ami des puissants, a bavé sur le Saint-Père (est-il, lui aussi, un adepte de l'aphorisme célèbre, du Petit Père des Peuples: "le Vatican...combien de divisions?"? (comme dit Philippe Joyaux, aussi enchanteur que subversif: "Staline est mort, le Pape est toujours là!") mais toute cette atmosphère de haine et/ou de masochisme anti-catholique, me donne la nausée: où est-tu Bernanos? Où êtes-vous Mânes de François Mauriac qui pourraient balayer toutes ces scories?
Jusqu'où descendrons-nous dans l'abject, le renoncement et la trahison?
O Tempora! O Mores!
Alain Minc (puisqu'on parle de lui) a dit que le pape étant Allemand, il est héritier du III Reich, et que donc il ne saurait donc avoir un avis allant contre la politique française an matière de Roms. Tout est dans ce 'donc'. Longtemps ce 'donc' a sonné comme une évidence, on sortait le joker (nazi!) et les Allemands pliaient, honteux et piteux. Mais nous sommes au XXIe siècle, deux voir trois génération après la fin de la guerre. Génération après génération, votre argument s'est émoussé, Monsieur Minc.
RépondreSupprimerLa dissociété française n'est pas gravement désagrégée, elle est au bord de la guerre civile.
RépondreSupprimerEt ce sera la dernière de son histoire...
Si la "fraternité universelle" veut dire autre chose que la "fraternité universelle" (jacobo-maçonnique), il faut que le pape emploie un autre terme. Les conditions de température et de pression sont telles que personne ne saura aller trouver la distinction, sauf les clercs Bac + 10 ? Faut-il a chaque instant faire de l'herméneutique subtile, comme depuis 50 ans avec vatican2 et toutes les paroles des papes???
La "classe politique" et toute "l'élite" est criminelle. Elle mérite ( ce qu'elle aura sous peu) la révolution qui nous emportera aux abîmes
Elle mériterait un de ces sermons que les Bossuet et autres savaient faire aux " absolutistes" de naguère..Mais devant le totalitaire d'aujourd'hui, les clercs la bouclent, ou ce qu'ils disent est si timide que cela se réduit à un flatus vocis
L'heure n'est pas d e faire réfléchir M.Hortefeux...la ruine va plus vite que al réflexion. De rêver une" révolution conservatrice" dont on n'a ni la doctrine , ni les penseurs, ni les organisateurs, encore moins les médiats ..
L'heure est à dire aux gouvernants que la population demande que ce qui est fait aux roms le soit bien plus largement,car le pillage, le viol, le racket, la menace, l'insécurité, l'angoisse, le mensonge, tout cela est arrivé à son comble( pas de trêve estivale)
Je suis ravi de ne plus lire "Minute" et ses chats écrasés politicards...(longue série de journaux " conservateurs" dont je me suis désabonné...
Par ses paroles, le pape n'est en rien arbitre. Il est collaborateur .
enfin, "le vatican aime les roms? c'est bien la dernière chose, au vatican, qui rime avec ROme ! "
St Pie V, revient, Lépante est engagé et pas un navire n'est prêt !
l'âne écorché et d'autant plus suppliant A.S.
Comme d'habitude, les paroles du Pape ont été interprétées dans le sens larmoyant du politiquement correct.
RépondreSupprimerQue les mesures anti-Roms soient révélatrices de l'hypocrisie du gouvernement qui applique la technique du "bouc émissaire" pour mieux se(et nous) voiler la face, c'est évident.
Que le Père Hervet soit atteint du "syndrome de l'abbé Pierre" (Bravo pour la formule!) montre qu'il est simplement méchant et bête (cela va ensemble).
Il serait surprenant, Monsieur l'abbé, que vous soyiez invité, un jour, par les hiérarques du pouvoir! Réfléchir sur "un ordre naturel qui implique certaines valeurs stables et publiquement encouragées", ne les intéresse que si les résonances médiatiques et les violons des "idiots utiles" leur permettent de rester au pouvoir.
Il faut s'attaquer à la politique générale du grand "laisser passer" européen. C'est ce que vous faites, Monsieur l'abbé, avec lucidité, ténacité et courage.
WILLY
Le Pape n'a dans son discours fait que rappeler l'enseignement de Jésus qui ne va pas sans l'amour pour son prochain, amour partagé entre chrétiens, cela va de soi.
RépondreSupprimerCe qui est plus inquiétant ce sont les critiques de Monseigneur Vingt-Trois, archevêque de Paris.
LePoint.fr du 26/08/2010 :
Monseigneur Vingt-Trois a déploré jeudi qu'un "climat malsain" soit entrain de s'installer en France où le gouvernement multiplie les démantèlements de camps de Roms.
Sur Europe 1, le président de la Conférence des évêques de France a dénoncé "une sorte de concours de celui qui paraîtra le plus sécuritaire".
"Je ne condamne pas la loi. Je pense qu'il y a des choses légales (...) mais que la mise en œuvre de la loi n'est pas forcément toujours morale et qu'il faut que la légalité s'accompagne d'une réflexion sur le sens de l'homme".
(...)
Et pourquoi pas sur les sacrosaints « Droits de l'Homme » aux nom des quels, en 1793 on a guillotiné autant de nobles, d'opposants politiques que de religieux-ses réfractaires, véritable "heures les plus sombres de notre histoire" ?
Tout ce cirque oblige nos médias bobo-athées à faire de grands écarts entre leur répulsion pour toutes nos traditions religieuses et l'aubaine d'avoir une mitre à leur côté.
Ces gesticulations gouvernementales, comme celles opposées à toute mesure visant à faire respecter les lois censées maintenir un minimum de sécurité, sont en réalité mises en avant pour que les Français digèrent mieux le ramadan et tous l'accroissement des désordres qui en découlent.
Il est bien regrettable que Serge de Beketch ne soit plus des nôtres pour nous appeler avec beaucoup d'humour à un minimum de décence.
Cher "National-Libertaire" de 15H27, puisque vous parlez de cirque, notez que dans le rôle de Bozo-le-clown, on peut mettre les bobos que vous vomissez, on peut aussi mettre notre hyperPrésident. Parce qu'évidemment, il veut rétablir l'ordre, il dit qu'il veut rétablir l'ordre, il dit qu'il n'a pas honte de dire qu'il veut rétablir l'ordre... et bien qu'il le fasse? or nous voyons, depuis 8 ans qu'il est aux plus hautes commandes, ce qu'il en est.
RépondreSupprimerNotez aussi que le cardinal archevêque de Paris dénonce (cf: votre extrait) "une sorte de concours de celui qui paraîtra le plus sécuritaire". Sans vous faire une disserte sur l'être et le paraître, je vous donne un exemple: au moment où Luc Chatel (ministre des profs) demande de serrer la vis aux non-élèves qui pourrissent les établissements, que croyez vous qu'il fasse? Il interdit les exclusions 'temporaires' de plus de 8 jours et vire des pions - c'est toujours autant d'économisé.
Notez encore qu'un Serge de Beketch, puisque vous l'évoquez, n'était pas du genre à s'y laisser prendre.
La droite communie massivement dans la disociété. Elle rejette l'insécurité, condamne le désordre, mais elle n'est pas très logique avec elle-même: quid de la morale ? des choses structurantes ? de ces comportements destructeurs qu'elle a aussi prônés ? Au passage, la farce de ces 40 années d'anomie est en train d'éclater. Le résultat: une société violente parce que désagrégée. Le culte d'une liberté narcissique peut expliquer bien des problèmes actuels. Bien sûr qu'une société subit des attaques externes, mais les problèmes internes, les démissions en cascade qu'elle a subies ont eu un rôle. On ne soulignera jamais assez le rôle des apprentis-sorciers de toute sorte, y compris dans l'Eglise. Il faut commencer avec les clercs des années 60 suivis par tout le reste. Aujourd'hui, nous vivons avec une société invivable, celle où rien ne se vaut, mais où tout a hélas un coût ! Beaucoup de nos contemporains sont perdus, noyés entre la consommation et le culte de l'instant présent. Nous en voyons les résultats béants dans nos entourages. Hélas. Mille fois hélas. On ne soulignera jamais assez l'effet néfaste des déconstructions. Un péché collectif a des conséquences individuelles, et réciproquement: voilà ce que nous enseigne le péché originel.
RépondreSupprimerPour reconstruire tout cela, nous avons une arche: la Tradition catholique. Si la guerre est culturelle, nous avons la nôtre teintée de respect et de sérennité. Oui, nous avons les germes de recomposition parce que l'Eglise a les paroles de Vie éternelle. Ce n'est pas de l'orgueil, mais un modeste aveu. Cela suppose tout un travail, mais aussi une ferme espérance.
Nous avons besoin d'une société qui sait dire non, qui sait que l'homme demeure un être soumis à la finitude et qu'il doit rester prudent. Chaque génération semble porter en elle l'Apocalypse, mais il n'y a que l'Eglise qui parvienne à la faire fuire.
A Athanase:
RépondreSupprimerla dissociété, la res publica dissociata, désalliée; la République associative, c'est-à-dire divisée entre etat et société et dissociée jusqu'au non sens sur la manière de faire avancer une cause en autant de voies possibles qu'il n'y a d'associations qui prétendent la promouvoir. Dans notre société, plus une once de sens commun du "bien commun". Il paraîtrait que désirer "marcher dans la même direction", dans une relation humaine, ce serait de l'amour, mais en politique, ce serait du fascisme.
A Jean-vincent:
par pitié, n'imaginez pas "un monde" sans alain Minc: ce serait adopter la même rhétorique que nos adversaires, qui sont les coupeurs de tête...
A Thierry:
1. Ce n'est pas à Carla bruni, mais à cécile Siganer (ex cécila sarkozy) que l'on attribuait d'avoir proclamé sa fierté de ne pas avoir une goutte de san français. Au passage, je n'aimerais pas être la femme de sarkozy: ses deux dernières épouses sont, par leur père, d'origine judéo-roumaine, et qui sarkozy veut-il chasser en premier pour sa politique de poudre aux yeux ou de "gesticulations pathétiques" comme dirait le Pen? Les tsiganes d'origine roumaine.
2. Le P. arthur Hervé a voulu faire un bon mot: il imaginait, non pas un sarkozy qui serait mort d'une "crise cardiaque", mais un Sarkozy qui aurait du coeur et le traduirait politiquement.
A M. l'abbé deT.:
Ne pas oublier que "la fraternité universelle" est un concept emprunté à Charles de foucauld. C'est bien dans ce sens que le pape paraît y avoir recouru. Rome se met-il en défense des romes parce qu'ils sont européens? Je ne saurais le croire. Car ce serait envoyer le signal que la chrétienté devrait pratiquer la fraternité universelle "ad intra", comme il y a une lecture interne de:
"Aimez-vous les uns les autres" ou de:
"tu ne tueras point."
Or j'ose espérer que ces commandements ont une portée universelle.
J. WEINZAEPFLEN
@ Julien
RépondreSupprimerMerci cher Julien, de votre excellente rectification, bien notée! Vous vous souvenez certainement, dans "À la recherche....", à propos d'Odette..."et dire qu'elle n'était pas mon genre..."
Et bien ma confusion dont je prie avant tout les distinguées métablogueuses (et métablogueurs également, bien entendu) de m'excuser, vient de la raison symétriquement inverse, ayant toujours confondu ces deux honorables personnes: je veux parler de l'ex-future-première-dame-de-France et de celle qui lui a succédé dans le coeur de notre Président, précisément parce que je leur ai toujours trouvé "le même genre", au point que je me suis demandé pourquoi il avait fâcheusement éprouvé le désir de rompre des liens conjuguaux qui semblaient heureux.
Quant à la conclusion d'ordre psychanalytique que vous paraissez en tirer, quant à bien morne actualité politique de notre pauvre pays, si elle s'avérait exacte, elle en serait bien inquiétante, pour la fin du premier (et dernier, c'est à craindre pour lui) mandat présidentiel: plus angoissante encore pour les électeurs effarés, qui n'ayant que mépris pour leurs gouvernants actuels, n'en détestent pas moins autant sinon plus, ceux qui s'apprêtent à les suivre, dans les coquets palais de la République.
Ainsi va le cours des choses, et nos vues terrestres sans cesse contrariées, par les petits calculs d'une classe politique aux abois, qui ne cherche que son intérêt propre, en s'étonnant elle-même de sa démagogie et de son clientélisme. Il semble que les Français ("la Grande Nation" vous vous rappelez....comme c'est loin maintenant) s'en accomodent à mesure que s'évanouit l'idée même d'un Destin, à la hauteur des ambitions de nos pères...
Au temps pour moi, cher Julien, merci encore de votre toujours précieuse intervention et je vous souhaite une excellente soirée.