Mardi 9 novembre 2010 à 20H00 au Centre Saint Paul (12 rue Saint Joseph - 75002 Paris) - "La décroissance, pour ou contre" par Kostas Mavrakis - PAF 5€, tarif réduit à 2€ (étudiants, chômeurs, membres du clergé) - La conférence est suivie d’un verre de l’amitié. |
"La décroissance, pour ou contre ?"
RépondreSupprimerC'est sûrement pour créer le débat, mais le sujet est très mal posé ! ;)
Je me penche depuis un certain temps sur la question, en théorie comme en pratique, et viens de lire en particulier "small is 'toujours' beautiful" que vous avez recensé. Excellent livre par ailleurs, qui ne fait pas honte à son aïeul, bonne, simple et rapide initiation à ces questions fondamentales dont notre avenir proche dépend.
Le désir humain étant d'ordre métaphysique, aucun objet physique, par nature limité, ne peut l'assouvir. La croissance indéfinie (course vers le "toujours plus" matérialiste) est donc une impossibilité physique : un jour, sous peine de grave désillusion, il faut savoir être adulte et dire : "c'est bon, j'arrête". Impensable ! Révolutionnaire !
Le fait est que la décroissance, dans les pays dits développés, on y est. On ne sait plus créer de la croissance, sauf artificiellement. Il nous faut apprendre à gérer cette réalité, plutôt que faire l'autruche. Notre modèle économique fondé sur la croissance est obsolète. Il nous faut trouver des modèles économiques sachant créer de l'emploi et des ressources pour tous, tout en gérant cette décroissance. De nombreux mouvements sont en cours, c'est une vraie vague de fond ; hélas, si peu de catholiques sont présents !
On ne parle pas de décroissance mondiale : bien évidemment, les plus pauvres ont besoin de plus, ont besoin de croissance ; mais ce plus ne peut être créé ex-nihilo (les ressources naturelles sont dans le rouge), donc nous, pays développés, avons le devoir de justice de voir nos prétentions à la baisse : un partage est nécessaire. "Vivre simplement pour que d'autres puissent simplement vivre" disait Gandhi.
Là encore, de très nombreux chantiers sont en cours, beaucoup de personnes et d'associations font un travail formidable, beaucoup de jeunes font ce choix radical ; où sont les catholiques ? C'est là qu'on les attend, c'est un continent à évangéliser.
Voilà, juste 2-3 aspects de la question, qui bien sûr ne prétendent pas en faire le tour : c'est un sujet infiniment vaste et complexe, qui recouvre tous les champs de la connaissance (de l'économie à la théologie en passant par l'agriculture, l'anthropologie, les sciences, etc). Les catholiques ont tout le bagage philosophique et théologique nécessaire pour opérer ce discernement et cette révolution, qui n'est finalement qu'un rebranchement de cette tradition héritée de la sagesse antique, passée par les Pères de l'Eglise, et hélas saccagée par l'idéologie moderne ; formons-nous ! et agissons !
(Je ne pourrai hélas pas être présent à Paris à cette conférence ; je suis un modeste paysan d'une contrée reculée de la France profonde, et faire le voyage m'est impossible. De tout cœur avec vous, et en union de prière.)
A quand la Vérité comme destin...?
RépondreSupprimerLe goulag mental et son déjà très long martyrologe n'a toujours pas son Soljenitsyne...
A.S. Asphyxié Sophistique