Texte repris de Monde&Vie n°831 - 28 août 2010
Quel curieux sujet de roman! On imagine un ancien élève de Supaéro, devenu ingénieur de l’armement, un civil parvenu au grade de colonel, un homme qui porte bien l’uniforme mais qui ne sait pas tirer. Jean Bastien Thiry a attiré l’oeil d’Alice Ferney. Elle le tutoie pendant 200 pages, en essayant de comprendre pourquoi il… n’avait pas voulu tuer de Gaulle. A travers cette figure noble, c’est toute une époque qui revit, une certaine idée de la France, oui, disons-le, qui prend chair. Nostalgie ? Admiration ? C’est un peu tout cela que l’on éprouve en pensant à Paul Donnadieu, le masque littéraire de Bastien Thiry dans ce livre. En face de lui, Alice Ferney a campé le général (Jean de Grandberger comme elle l’appelle), son grand corps disgracieux, ses oreilles en forme de nageoires et ses petites mains. J’ai un ami qui s’enthousiasme pour la manière dont la romancière tient la balance égale entre les deux personnages. C’est vrai qu’elle déploie, avec une véritable objectivité, un sens du détail digne de tous éloges. Mais enfin, chaque fois qu’elle tente d’expliquer le Général, il en sort un peu plus petit. Ce livre raconte un face à face inéquitable : d’un côté, un homme d’honneur, effrayé de voir la France tenir sa parole pour rien en laissant massacrer ceux qui lui avaient été fidèles ; de l’autre côté, un vieux politique machiavélien, qui dit ouvertement le contraire de ce qu’il pense. Le seul crédit que l’on puisse faire à Grandberger, vu par Alice Ferney, c’est d’avoir toujours pensé ce qu’il met en oeuvre avec le plus grand cynisme. Est-ce suffisant pour l’absoudre? Voilà une question que l’on ne pourra plus « passer sous silence » après avoir lu ce livre. « Les nouveaux maîtres se chargeaient de torturer les indigènes autrefois ralliés à l’Empire. Une culture s’effondrait dans l’enchantement violent de la victoire. Tout un passé était nié. Les vainqueurs dénonçaient les traîtres à la cause. Ils leur arrachaient les yeux. Ils leur arrachaient le sexe. Ils les éventraient, leur coupaient les oreilles, les brûlaient à l’huile bouillante. Ils les faisaient griller ». Que répondre à de telles images ? Il faut lire ce livre.
Joël Prieur
Alice Ferney, Passé sous silence, éd. Actes sud, 208 pp. 2010, 18 euros
Quel curieux sujet de roman! On imagine un ancien élève de Supaéro, devenu ingénieur de l’armement, un civil parvenu au grade de colonel, un homme qui porte bien l’uniforme mais qui ne sait pas tirer. Jean Bastien Thiry a attiré l’oeil d’Alice Ferney. Elle le tutoie pendant 200 pages, en essayant de comprendre pourquoi il… n’avait pas voulu tuer de Gaulle. A travers cette figure noble, c’est toute une époque qui revit, une certaine idée de la France, oui, disons-le, qui prend chair. Nostalgie ? Admiration ? C’est un peu tout cela que l’on éprouve en pensant à Paul Donnadieu, le masque littéraire de Bastien Thiry dans ce livre. En face de lui, Alice Ferney a campé le général (Jean de Grandberger comme elle l’appelle), son grand corps disgracieux, ses oreilles en forme de nageoires et ses petites mains. J’ai un ami qui s’enthousiasme pour la manière dont la romancière tient la balance égale entre les deux personnages. C’est vrai qu’elle déploie, avec une véritable objectivité, un sens du détail digne de tous éloges. Mais enfin, chaque fois qu’elle tente d’expliquer le Général, il en sort un peu plus petit. Ce livre raconte un face à face inéquitable : d’un côté, un homme d’honneur, effrayé de voir la France tenir sa parole pour rien en laissant massacrer ceux qui lui avaient été fidèles ; de l’autre côté, un vieux politique machiavélien, qui dit ouvertement le contraire de ce qu’il pense. Le seul crédit que l’on puisse faire à Grandberger, vu par Alice Ferney, c’est d’avoir toujours pensé ce qu’il met en oeuvre avec le plus grand cynisme. Est-ce suffisant pour l’absoudre? Voilà une question que l’on ne pourra plus « passer sous silence » après avoir lu ce livre. « Les nouveaux maîtres se chargeaient de torturer les indigènes autrefois ralliés à l’Empire. Une culture s’effondrait dans l’enchantement violent de la victoire. Tout un passé était nié. Les vainqueurs dénonçaient les traîtres à la cause. Ils leur arrachaient les yeux. Ils leur arrachaient le sexe. Ils les éventraient, leur coupaient les oreilles, les brûlaient à l’huile bouillante. Ils les faisaient griller ». Que répondre à de telles images ? Il faut lire ce livre.
Joël Prieur
Alice Ferney, Passé sous silence, éd. Actes sud, 208 pp. 2010, 18 euros
Je vous trouve dur pour le Général qui avait en charge l'avenir de la France à qui il a évité par deux fois la guerre civile et de devenir la vassale des Etats-Unis. Si en 1958 le Général avait dévoilé ses idées il ne serait jamais revenu au pouvoir et la France aurait sombré dans un chaos apocalyptique. Les esprits lucides avaient compris dès 1945 qu'il était chimérique de croire que les pays d'Europe pourraient conserver leurs colonies ; il faut relire Raymond Aron ou François Mauriac qui n'étaient pas de dangereux communistes (je sens que je vais me faire des ennemis en citant ces deux auteurs). Maurice Clavel a toujours dit que le Génèral lui avait fait part dès 1957 de son sentiment sur l'avenir de l'Algérie.
RépondreSupprimerPar contre de Gaulle aurait du comprendre en 1965 que sa tâche était finie et se retirer à Colombey ce qui lui aurait évité un renvoi humiliant. Ce grand homme, alors âgé de près de 80 ans, n'avait pas senti les aspirations de la jeunesse en 1968.
Pour ma part je reprocherai toujours à l'ingénieur en chef de l'Air de 2ème classe (grade d'assimilation : lieutenant-colonel), instigateur de l'attentat de pieds nickelés qui n'avait porté l'uniforme que durant son séjour à l'Ecole polytechnique (à telle enseigne qu'il a fallu lui préter lors de son procès un uniforme dans lequel, selon les observateurs, il apparaissait tout engonçé), d'avoir mis en danger la vie du gendarme chauffeur et de Mme de Gaulle qui n'étaient pour rien dans ces affaires politiques. Je pense que c'est pour cette seule et unique raison que le Général s'est montré aussi inflexible.
Quelles prières de supplication et de réparation (1) ne faut-il pas élever vers le ciel pour les irénistes, pacifistes, angélistes qui, laïcs ou clercs, nous ont vendu du FLN et du DeGaulle comme de petits saints (la mythologie blanchie perdure dans bien des milieux ! avec la légende noire de l'OAS en symétrique) ...Bien difficile , après l'étude de l'histoire, de n'en point faire des démons!!! Voilà comment le simplisme tordu et sans distinguos entraîne dans ses bascules sans équilibre les générations successives de gogos...
RépondreSupprimerCurieusement, je n'ai mis six mois (grâce aux " habits neufs du président Mao") à découvrir la sanglante supercherie de la Révolution "culturelle" chinoise (très en vogue à normale Sup et chez les althussierariens... etc ) , et deux ou trois ans pour percer à jour les horreurs du marxisme léninisme( merci Istrati, GIde, Soljenitsyne, Armand Robin, et quelques autres) ...
Mais pour Pétain et DeGaulle, que ce fut long !!!
Plus le mensonge fait soudure proche, plus il est difficile à démasquer...Combien de chantiers encore à ouvrir???
A.S. Asphyxié de Subversions
8 septembre 1961, Pont-sur-Seine. 22 août 1962, Petit-Clamart... Vous ne remarquez rien ? Vous ne voyez pas quelle main puissante protégea le Général ?
RépondreSupprimerD.S. Désolé de ne pas vous suivre
Mais j'oubliais, aussi : 13 mai 1958, Alger en appelant à de Gaulle.
RépondreSupprimerD.S. Désolé de surenchérir
Ce qui me gène dans cette affaire c'est que Bastien-Thiry n'a pas eu droit à un procès impartial avec des juges indépendants, des defenseurs libres de leur parole et surtout l'impossbilité de toue voie de recours y compris le pourvoi en cassation. Ce n'était pas un procès mais une pantalonnade.
RépondreSupprimerA la même époque les israéliens jugeaient le bourreau Eichmann. Il a eu plusieurs mois pour préparer sa défense avec accès à une bibliothèque. Il a été défendu par le plus grand cabinet d'avocats de RFA entièrement payé par le Trésor israélien. Le juges étient de grands juristes dont l'impartialité était reconnue de tous. Bref une vraie justice. L'accusé a certes été condamné à mort et exécuté mais la sentence paraissait particulièrement équitable compte tenu des crimes d'Eichmann.
Si Bastien-Thiry avait été jugé par une juridiction et selon une procédure conformes aux standards internationaux il n'aurait jamais été condamné au chatiment suprême ; il aurait pris 20 ans au maximum.
J'ai appris que sa fille qui avait écrit un très beau livre sur son père (quel que soit l'opinion que l'on peut porter sur son contenu) était décédée des suites d'un cancer à 47 ans. C'est vraiment très triste : cette famille n'aura pas eu de chance.
Ce que moi je n'ai jamais compris, c'est l'intérêt qu'avait Eichmann a prendre part à son propre procès.
RépondreSupprimerEichmann a eu tout le loisir de se défendre au cours de son procès. Ceci dit les faits étaient accablants.
RépondreSupprimerCe que je voulais dire c'est que dans un cas pour des faits monstrueux on a eu une véritable justice alors que dans l'autre cas, où il n'y avait pas mort d'homme, on a assisté à une parodie de justice indigne du pays des droits de l'homme.
On a assisté à l'Assemblée national à une séance abracadabrantesque où le Premier ministre stigmatisait les avocats des accusés qui défendaient leurs clients y compris sur des points de procédure. La Cour a même radié (sans possibilité de voie de recours)du barreau un des avocats pour trois ans, ce qui était le priver de son gagne-pain. Comment voulez-vous assurer librement la défense d'un client dans ces conditions.
Bref, vous l'aurez compris, je n'aime pas la justice française. Je préfère de loin le système anglo-saxon, même s'il n'est pas parfait. Tout accusé quelle que soit la gravité des faits doit avoir sa chance.
En supprimant la peine de mort je pense que Mitterrand avait en mémoire la condamnation de Bastien-Thiry. A l'époque il s'est battu comme un lion contre les juridictions d'exception.
Tout à fait, et encore, l'attitude du général De Gaulle n'a pas non plus été noble et "honnête", si je puis dire, lors du procès Salan. Ce dernier fut défendu par Tixier-Vignancourt (qui sera candidat à la présidence en 1965 et dont le directeur de campagne ne fut autre que Jean-Marie Le Pen), et grâce à son avocat et à ses plaidoyers tout à fait brillants, le général Salan avait été gracié de la peine de mort qu'avaient reçus ses compagnons Zeller et Jouhaud si ma mémoire ne me joue pas un mauvais tour. La peine de mort... que De Gaulle voulait pourtant pour Salan.
SupprimerQuand De Gaulle apprit la grâce octroyée à Salan par le tribunal qui avait jugé le "quarteron" de généraux en retraites (je ne me souviens hélas plus du nom du tribunal, ou si c'était une Cour), il paraît que De Gaulle est entré dans une colère noire. Alors, Salan gracié, le tribunal devait payer. A la suite du jugement rendu, De Gaulle supprima définitivement le tribunal.
On peut affirmer, sans crainte de paraître ridicule, que De Gaulle s'était laissé dominer par ses sentiments.
Mais je crois fermement qu'en supprimant ce tribunal dont le seul pêché ne se bornait qu'à avoir gracié Salan, De Gaulle ne s'était pas mieux comporté que Louis XIV, lorsque ce dernier revint sur le jugement qui avait "uniquement" condamné à l'exil Fouquet.
Mais à quoi bon se défendre, puisqu'à la fin, et Eichmann le savait, il serait exécuté? Comprenez moi: Eichmann était coupable, Eichmann méritait sa condamnation, le procès a été exemplaire, puisque l'État d'Israël est allé jusqu'à assurer l'immunité aux anciens nazis qui auraient fait le voyage pour venir témoigner. Je le redis: ce n'était pas une pantalonnade, ce n'était pas une mascarade. Ce fut cependant un spectacle, Eichmann n'avait rien à sauver, je ne comprends pas qu'il y ait joué son rôle.
RépondreSupprimerJe crois au contraire que le procès Eichmann a été exemplaire car l'accusé a pu se défendre. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, le verdict n'était pas joué d'avance (il suffit de relire la presse israélienne de l'époque). En Israël les esprits étaient très partagés. Ce fut d'ailleurs la seule et unique fois que la peine de mort fut appliquée dans ce pays.
RépondreSupprimerPeandant ce temps, en France, les tribunaux d'exception fonctionnaient à plein. Il faudra attendre 1981 pour que soit abolie la trop fameuse "cour de sureté de l'Etat" et les tribunaux militaires où les "juges" étaient nommés par l'armée. Des cours martiales en temps de paix : on croit réver (je précise que lorsque en 1956 une armée fut créée en RFA il n'a, bien entendu, été créé aucune juridiction spécialisée pour les militaires qui sont justiciables des tribunaux ordinaires).
Comment cela, "au contraire"? Mais bien sûr qu'Eichmann a eu droit à un vrai procès! Bien sûr qu'il a pu se défendre. Mais sa culpabilité était établie, il reconnaissait les faits, il ne pouvait pas penser s'en tirer. Encore une fois: je ne comprends pas qu'il ait joué le jeu. Par ailleurs, quant à la peine de mort en Israël, je vous rappelle le cas de Meir Tobianski, certes innocenté après coup, mais qui fut bel est bien jugé, condamné, et exécuté.
RépondreSupprimerAlors, il fallait forcer l'Algérie à rester française?
RépondreSupprimerN'y a-t-il pas eu un référendum en métropole largement favorable (plus de 70%) à notre départ de ce pays?
Le général devait-il passer outre et prolonger une situation in-gérable d'attentats débouchant sur une guerre civile, refusée de façon absolue par la grande majorité des français? Vous voyez ça? On l'a assez traité de "monarque"!
De Gaulle s'est incliné devant la réalité des évènement; c'était un pragmatique avec de grandes ambitions pour la France et non un rêveur, un idéaliste, un nostalgique obstiné et dominateur, comme...ce quarteron!
Rien n'excuse Bastien-Thiry, cette tête brûlée, cet IRRESPONSABLE!
Quant à partir dès 1965, c'était laisser revenir le régime des partis.
Pour finir, le général De Gaulle n'a rien imposé puisqu'il a demandé leur avis aux Français eux-mêmes au sujet de son départ, toujours par référendum.
A-t-on vu cela depuis?
Pas vraiment d'accord. Les Français n'ont pas dû voter pour ou contre le départ du général De Gaulle. Ils ont dû voter pour ou contre la régionalisation. C'est le président De Gaulle, tout seul, qui a transformé ce référendum en plébiscite en disant que si le "non" l'emportait, il démissionnait.
SupprimerLes Français devaient-t-ils vraiment voter "oui" en masse au référendum et ainsi oublier le soucis principal du référendum à savoir la régionalisation, juste parce que l'homme du 18 juin menaçait de démissionner ?
Certes l'Algérie ne pouvait rester sous domination française.
RépondreSupprimerCe qui est plus que contestable c'est la manière dont ce procès a été conduit qui était indigne d'un état civilisé. L'accusé principal n'avait pas plus de chance de s'en tirer que le carmélites de Compiègne devant un tribunal révolutionnaire ou les accusés de Moscou face à Vichinsky ou encore von Stauffenberg devant les "tribunaux" SS après l'échec du complot du 20 août 1944.
Si on relit la presse internationale de l'époque on s'aperçoit que la France a été vilipendée à juste titre.
A Vincennes ce n'était pas de la justice mais de la basse vengeance.Bien entendu il n'y a pas eu de défilé ni de manifestation ni de pétition de la part des "belles consciences" si promptes d'habitude à dénoncer le "fascisme". Pas une prière non plus de la part des évêques de l'époque pour les trois petites orphelines (la charité chrétienne est à géométrie vaiable.)
Une légère différence: les carmélites de Compiègne étaient des innocentes et ont été martyrisées. Les "jugements" révolutionnaires étaient des simulacres de jugements, organisés par des tribunaux montés de toute pièce par des personnages sanguinaires.
RépondreSupprimerDans le cas que nous évoquons ici, une cour militaire de justice jugeait un attentat perpétré par un militaire contre un chef d'Etat, un crime de la plus extrême gravité.
Alors, à présent, si je lis bien les commentaires, on en appelle aux "normes internationales", aux "manifestations, défilés et pétitions"!
Toutes choses que peu de personnes sur ce plateau ont l'habitude d'évoquer ou d'invoquer!
Choses qui d'ailleurs n'ont rien à voir avec cette affaire, hors contexte et hors sujet.
Ainsi quand on regarde ce cas avec calme et objectivité on ne voit aucune "basse vengeance" à l'époque mais le principe et l'exemple, oui.
Si Bastien-Thiry était un tel homme de vertu, rien n'empêche d'ouvrir sa cause à Rome. C'est toujours possible. Si le crime est en réalité à son encontre, cette cause ira très vite puisque c'est un des martyrs de ce monstre au "grand corps disgracieux, aux oreilles en forme de nageoires et aux petites mains" selon les subtiles métaphores, admirables et "objectives" de madame Alice Ferney.
Faisons un peu de fiction - imaginons que De Gaulle ait été tué. Pleureriez-vous sur le sang versé, comme vous pleurez sur celui de Bastien-Thiry?
RépondreSupprimerDeuxième fiction - imaginons que Bastien-Thiry n'ait pas été condamné à mort. Que proposez-vous à la place? 5 ans? 10 ans? (dans ces cas-là, on ricane dans nos milieux: "dans 6 ans il sera dehors et libre de recommencer")
Mais quelle serait la noblesse de la cause, si celui qui la tente ne mettait pas sa peau dans la balance?
Autrement dit: pour être Antigone, il faut la sévérité d'un Créon. Parce qu'Antigone, si elle ne risque qu'une amende à 35 euros, et bien ce n'est plus Antigone.
Ensuite, que la famille déplore la mort du père et du mari, c'est bien normal et c'est bien naturel.
On peut comprendre le desespoir des pieds-noirs qui sont les victimes de l'histoire et de la république, et ce, depuis la troisième république.On peut aussi comprendre l'honneur des soldats et leur fidélité à une cause et à la parole donnée.Mais cessons dans les milieux de la tradition de faire de Bastien-thiry un héros,il fut lui-aussi victime de la tragédie de l'histoire et d'une certaine façon de l'idéologie républicaine, qui a toujours eu tout faux sur l'algérie (rappelons-nous la méfiance, voire l'hostilité de Lyautey à la politique menée en algérie).Je n'ai jamais fait de Charlotte Corday une héroïne, magré une attitude digne de l'antiquité.La mort de Marat n'entraîna pas la fin de la terreur, loin de là.
RépondreSupprimerCette obsession à vouloir tuer De gaulle, "le diable", "le mal absolu", me met mal à l'aise.Elle révèle un caractère de jeunesse éprise de "pureté", et qui voit dans une personne l'incarnation de satan.
Cet attentat, n'a rien de glorieux, "ils ont tiré, comme des cochons", c'est bien dit.Une bande de pieds nickelés, avec à sa tête un brillant polytechnicien,tellement obnubilé par sa cible qu'il accepte de faire périr tante yvonne.Imaginons, chers amis de la tradition, que l'attentat ait tué tous les occupants de la voiture, sauf le général, que diriez-vous ?? Malchance,dommages collatéraux...En prison, il ne rêve que de recommencer : toujours cette jeunesse inquiétante et butée.Je suis du côté de Richelieu pas de cinq-mars, malgré que le romantisme l'ait auréolé, lui-aussi, de la palme du martyr.Je suis triste que mon pays connaisse depuis plus d'un siècle des soubresauts et des échecs, mais assez dans la droite de tradition de voir De gaulle responsable de tous les maux de la patrie.Ce n'est pas lui qui conduisit au drame algérien, ce n'est pas lui qui conduisit le pays au désastre de 40.J'entends encore les termes "général à titre temporaire", ou la "grande zhora" : ces qualificatifs, excusables au temps des troubles deviennent ridicules et rapetissent ceux qui les professent.
De gaulle,il faut l'admettre, était grand,très grand.On peut discuter ses choix, sa politique, comme on le fait pour d'autres grands personnages historiques, mais cessons de le traiter comme un vulgaire petit politicien et d'imaginer les pires turpitudes.Il fut tout sauf cela.Il est affligeant de laisser cette grande figure issue de la tradition entre les mains de tous les médiocres plumitifs de droite et de gauche qui l'instrumentalisent.Paix à l'âme de Bastien-Thiry, de gaulle en a fait un martyr et a transfiguré une action qui sans sa mort ne l'honorerait pas.Je vais mettre en colère, mais dans ceux qui s'opposèrent à De gaulle, je ne vois aucune tête politique...sa mort eût été une catastrophe pour la France, elle n'aurait pas sauvé l'algérie française, mais elle eût, à coup sûr, porté un coup terrible au "pré carré".
Il est temps que la tradition réinvestisse ce personnage : dans peu de temps, de toute façon, il sera attaqué systématiquement par nos ennemis (cela commence imperceptiblement derrière l'avalanche hypocrite de louanges). De gaulle n'est pas politiquement correct, il n'est pas l'anti-colonialiste que les belles âmes nous décrivent, certains de ses propos provoquent chez eux une gêne, son abandon de l'algérie a d'autres motifs. Non De gaulle n'a pas agi pour se venger des pieds-noirs ou des anciens pétainistes, son choix terrible, cruel fut d'une autre nature.Il appartient à une droite pour qui le colonialisme est une parenthèse, et qui oppose le royaume à l'empire.Pour les ennemis de la nation, la dernière icône à tuer sera De Gaulle, dans peu de temps, car adepte d'une france et d'une europe chrétiennes.
Cordialement
Patricia
S'il vous plait, arrêtez la discussion. Celà devient délètère.
RépondreSupprimerTant de haine de la part des émules du général de la perche donne envie de vomir. Surtout que le personnage était vendu à l'URSS.
Webmestre réveille toi.
Oui, on arrête : il aurait mieux valu ne pas évoquer ce livre, sans doute médiocre, à moins que l'on me prouve que c'est un chef-d'oeuvre.Je ne vois pas en quoi les commentaires des internautes étaient à vomir, du moins le mien ne manifestait aucune haine mais mon opinion.Je suggérais que la tradition s'interroge sur le personnage de De gaulle, d'une façon intelligente.Il faut croire que c'est impossible, et bien les hommes de tradition continueront à rêver du général Boulanger...je leur souhaite de beaux rêves..
RépondreSupprimerPersonnage vendu à l'URSS, comment peut-on parler encore ainsi ??général de la perche ?encore une expression que je ne connaissais pas.Il est vrai que les ennemis de Richelieu l'appelait "cul pourri" : décidément la grandeur fait peur.
Il serait intéressant d'avoir un débat véritable au centre saint paul sur la question (ce serait drôle, je crois qu'on entendrait des vociférations sortir de la salle, le général au moins suscite des passions, on s'ennuie tellement aujourd'hui.)Moi qui rêve que la tradition se réapproprie De gaulle, je vois que ce n'est pas gagné, mais ne désespérons pas...je promets de mettre ma croix de lorraine sous mon gilet.La france libre est tellement fille de la tradition la plus belle, je préférerai discuter sur des héros comme leclerc ou d'estienne d'orves..
Cordialement
P.L
Bientôt ils nous feront croire que le "général" à titre temporaire DeGaulle a gagné la guerre de 1939/45. C'est à mourir de rire.
RépondreSupprimerJe signale que cet individu n'a jamais été noble et que le De qui précède son nom n'est pas une particule nobiliaire mais l'article flamand "de" qui signifie "le".
Encore un pseudo aristocrate comme Giscard (qui n'a jamais pu être membre des Cincinnati) ou Villepin.
Faux noble, faux chrétien, faux français cela commence à bien faire.
Monsieur l'Abbé vous qui êtes de la vieille noblesse bretonne et un vrai chrétien, qu'en pensez-vous ?
signé : un internaute de vieille roture.
Que De gaulle fût noble ou pas, franchement, Monsieur, on s'en fout.
RépondreSupprimerJ'aimerais que l'on engage une discussion sur De gaulle et voilà que certains veulent des débats sur les arbres généalogiques.Je ne désespère pas d'une vraie discussion, je note en relisant les commentaires que le clan "anti-DE GAULLE" (le D majuscule, pour les détecteurs de sang bleu) faiblit, les arguments ne sont jamais politiques mais des attaques personnelles (sur le physique etc..).De gaulle "faux noble","faux chrétien" "faux français" : voilà des réflexions peu politiques mais des mouvements d'humeur.
Qui a dit que De (pas de) GAULLE a gagné la guerre ? Il existe toujours dans une certaine droite un ricanement pour nous rappeler les malheurs et les humiliations de la patrie : gaullistes ou pas, les patriotes gardent une blessure à jamais ouverte sur cette défaite sans précédent.Monsieur l'abbé, si vous devez participer à ce débat, je vous en supplie, répondez sur le fond et non sur l'arbre généalogique du général, dont d'ailleurs il ne parlait jamais.
Je repose la question,y aura-t-il un jour une possibilité chez les tradis en politique de réinvestir DE GAULLE ??Dans un courriel précédent : je disais paix à l'âme de Batien-Thiry, mais je refusais que l'on fasse de lui un héros.Il me semblerait déplorable que l'on puisse donner cette figure comme exemple à la jeunesse chrétienne.J'en reste à des héros lumineux comme Leclerc et d'estienne d'orves.
Cordialement
Patricia (p.l)
Et les morts de la Rue d'Isly et les Harkis abandonnés et zigouillés, faut-il les oublier, les passer par pertes et profits ?
RépondreSupprimerLes zélateurs de la dictature stalino-gaulliste n'ont rien à faire sur ce blog.
Ni votre haine ni vos oeillères, Anonyme du 26 nov.
RépondreSupprimer"Zélateurs de la dictature stalino-gaulliste"! ça ne s'appelle pas un argument.
Cet anti-gaullisme est tout simplement hystérique.
C'est comme les affirmations gratuites suivantes
-"faux noble": De Gaulle a-t-il jamais prétendu en être un? tandis que monsieur Giscard qui rachète le château d'Estaing et ensuite se pare des plumes du paon, oui.
-"Faux Chrétien": c'est tout simplement honteux étant donné sa vie personnelle et sa foi, sa pratique religieuse, son exemple (comme le Te Deum à Notre-Dame entre beaucoup d'autres cérémonies où il réaffirmait par sa seule présence les liens "ontologiques" de l'Etat Français avec la religion catholique), ses sentiments, son enterrement dans la simplicité, son amour de sa petite handicapée qui lui permettait "de se dépasser", etc.
et "faux français", même pas la peine de commenter.
Que je sache, ce blog n'est pas un blog réservé à une mini-minorité politique? ce n'est pas par nature un blog à finalité politique?
Car dans ce cas effectivement beaucoup n'auraient "rien à y faire". Ah! n'avoir autour de soi que des gens EXACTEMENT comme soi: le rêve pour Anonyme du 26 nov 19h18!