« Je suis autant de fois républicain qu’il y a de communes en France ». On reconnaît la formule maurrassienne, bien frappée, comme une médaille qu’il faudrait regarder discrètement quand tout va mal autour de soi. Alors que la campagne électorale est lancée, que notre président choisit le Figaro Magazine pour affirmer à la France ses valeurs de manière très conservatrice, ...
...on a l’impression que notre démocratie se
transforme petit à petit, jusqu’à ressembler à l’Illustre théâtre au
temps de sa splendeur moliéresque. Théâtrocratie ? L’expression est de
Platon, ça ne nous rajeunit pas, mais c’est un peu ce qui se passe, au
fil des petits scandales qui émaillent, pour le fun, notre vie
politique. Nous allons voter. Nous nous y préparons. Nous sommes
courtisés par les grands et les petits candidats. Mais que devient notre
démocratie ?
Que devient, non pas l’idéologie démocratique qui ne s’est jamais mieux portée, mais la démocratie réelle ? C’est la question que posent très solennellement et très efficacement Christophe Deloire et Christophe Dubois, les coauteurs de Circus politicus, une vaste enquête sur le monde politique publié chez Albin Michel : ils finissent sur un cri d’alarme. Il n’y a plus de choix politique. C’est l’Europe ou l’Europe, l’euro ou l’euro, le libéralisme ou le libéralisme, la délocalisation ou la délocalisation. Quelles sont les différences entre les deux grands candidats censés polariser l’électorat ? Elles sont d’ordre symbolique. L’un refuse le mariage homo, l’autre l’accepte. Mais la politique ? C’est la même. Elle est essentiellement technocratique. Elle est fondée non sur le choix du peuple, non sur le bien du peuple, mais sur l’unanimité technocratique, gardienne du temple de la Finance internationale.
La question : que devient notre démocratie doit-elle être posée dans une perspective maurrassienne? Pourquoi défendre la démocratie si nous sommes monarchistes ? Autant il est clair que nous nous opposons à l’idéologie démocratique, à ce que Maurras appelait déjà en son temps « la démocratie religieuse », c’est à dire la démocratie comme religion ou l’individualisme démocratique comme mode de vie, autant, si nous sommes monarchistes, c’est bien évidemment par le peuple et pour le peuple. La politique est l’art d’animer les peuples et de les intéresser à leur destin. Le Pacte de Reims est à l’origine de la Monarchie française, c’est lui qu’il faut refaire. Et il faut partir de ce qu’il en reste, c’est-à-dire de cette conscience commune d’être français, de cette solidarité élémentaire qui réunit les hommes et les femmes de ce pays.
Partir non d’un fait ethnique mais du fait national, c’est notre manière d’être démocrates. Oh ! Il ne s’agit pas de donner au peuple la responsabilité de décisions qui le dépassent (c’est la part de vérité de la technocratie, dominante aujourd’hui : certaines décisions clés sont trop sérieuses pour être confiées aux peuples), mais il faut défendre diffuser et promouvoir une identité réelle et des richesses culturelles et spirituelles communes.
Nous ne défendons pas l’idéologie démocratique, qui détruit, qui nivelle qui arase, en pratiquant le principe « un homme une voix ». En effet, le Suffrage universel est une démarche abstraite. On mélange tous les intérêt particulier et l’on devrait réaliser par ce mélange l’intérêt général : c’est impossible. Cette magie politique… n’a jamais existé.
Alors que faut-il défendre ? La démocratie réelle, dans la mesure où elle demeure l’expression irremplaçable du génie d’un peuple. Comment la promouvoir ? Par le roi, cette personne qui est au dessus du jeu politique, comme le garant de la participation du peuple à son propre destin.
Comment distinguer concrètement l’idéologie démocratique avec son rite – le suffrage universel – de cette vitale expression du peuple dans toutes ses composantes que nous avons appelée la démocratie réelle ? C’est le vrai problème qui se pose aujourd’hui, où les peuples se voient marquer leur destin sans qu’ils aient voix au chapitre. La situation en Grèce est emblématique à cet égard. La Super-classe dirigeante là-bas a d’ailleurs dû reculer ; elle vient de promettre des élections, tant la situation est tendue. Serons-nous un jour une sorte de Grande Grèce ?
Dans l’enseignement des papes – largement repris par le Maurras de Mes idées politiques – il est question du principe de subsidiarité. On peut penser que la démocratie réelle se réalise entièrement à travers ce principe : qu’à chaque niveau de décision correspondent, contribuent et collaborent ceux pour lesquels cette décision est prise, autant qu’ils en sont capables. Dans cette perspective, la première décision vraiment démocratique – Maurras l’avait compris – c’est la décentralisation. Elle est à peu près absente du débat politique actuel.
Que devient, non pas l’idéologie démocratique qui ne s’est jamais mieux portée, mais la démocratie réelle ? C’est la question que posent très solennellement et très efficacement Christophe Deloire et Christophe Dubois, les coauteurs de Circus politicus, une vaste enquête sur le monde politique publié chez Albin Michel : ils finissent sur un cri d’alarme. Il n’y a plus de choix politique. C’est l’Europe ou l’Europe, l’euro ou l’euro, le libéralisme ou le libéralisme, la délocalisation ou la délocalisation. Quelles sont les différences entre les deux grands candidats censés polariser l’électorat ? Elles sont d’ordre symbolique. L’un refuse le mariage homo, l’autre l’accepte. Mais la politique ? C’est la même. Elle est essentiellement technocratique. Elle est fondée non sur le choix du peuple, non sur le bien du peuple, mais sur l’unanimité technocratique, gardienne du temple de la Finance internationale.
La question : que devient notre démocratie doit-elle être posée dans une perspective maurrassienne? Pourquoi défendre la démocratie si nous sommes monarchistes ? Autant il est clair que nous nous opposons à l’idéologie démocratique, à ce que Maurras appelait déjà en son temps « la démocratie religieuse », c’est à dire la démocratie comme religion ou l’individualisme démocratique comme mode de vie, autant, si nous sommes monarchistes, c’est bien évidemment par le peuple et pour le peuple. La politique est l’art d’animer les peuples et de les intéresser à leur destin. Le Pacte de Reims est à l’origine de la Monarchie française, c’est lui qu’il faut refaire. Et il faut partir de ce qu’il en reste, c’est-à-dire de cette conscience commune d’être français, de cette solidarité élémentaire qui réunit les hommes et les femmes de ce pays.
Partir non d’un fait ethnique mais du fait national, c’est notre manière d’être démocrates. Oh ! Il ne s’agit pas de donner au peuple la responsabilité de décisions qui le dépassent (c’est la part de vérité de la technocratie, dominante aujourd’hui : certaines décisions clés sont trop sérieuses pour être confiées aux peuples), mais il faut défendre diffuser et promouvoir une identité réelle et des richesses culturelles et spirituelles communes.
Nous ne défendons pas l’idéologie démocratique, qui détruit, qui nivelle qui arase, en pratiquant le principe « un homme une voix ». En effet, le Suffrage universel est une démarche abstraite. On mélange tous les intérêt particulier et l’on devrait réaliser par ce mélange l’intérêt général : c’est impossible. Cette magie politique… n’a jamais existé.
Alors que faut-il défendre ? La démocratie réelle, dans la mesure où elle demeure l’expression irremplaçable du génie d’un peuple. Comment la promouvoir ? Par le roi, cette personne qui est au dessus du jeu politique, comme le garant de la participation du peuple à son propre destin.
Comment distinguer concrètement l’idéologie démocratique avec son rite – le suffrage universel – de cette vitale expression du peuple dans toutes ses composantes que nous avons appelée la démocratie réelle ? C’est le vrai problème qui se pose aujourd’hui, où les peuples se voient marquer leur destin sans qu’ils aient voix au chapitre. La situation en Grèce est emblématique à cet égard. La Super-classe dirigeante là-bas a d’ailleurs dû reculer ; elle vient de promettre des élections, tant la situation est tendue. Serons-nous un jour une sorte de Grande Grèce ?
Dans l’enseignement des papes – largement repris par le Maurras de Mes idées politiques – il est question du principe de subsidiarité. On peut penser que la démocratie réelle se réalise entièrement à travers ce principe : qu’à chaque niveau de décision correspondent, contribuent et collaborent ceux pour lesquels cette décision est prise, autant qu’ils en sont capables. Dans cette perspective, la première décision vraiment démocratique – Maurras l’avait compris – c’est la décentralisation. Elle est à peu près absente du débat politique actuel.
Personnellement je suis libéral et hostile à Maurras pour des raisons que vous comprendrez certainement.
RépondreSupprimerCeci dit, je crois qu'à l'heure actuelle il n'y a pas deux politiques économiques possibles. Il n'y en a qu'une : le redressement des comptes, l'assainissement de la finance et la baisse du cout du travail.
Si nous continuons sur la pente actuelle c'est le sort des malheureux grecs qui nous est promis.
Quand quelqu'un est atteint d'une maladie sérieuse on doit malheureusement lui administrer des traitements douloureux. Il en va de même en économie. Il faudra hélas ! des remèdes drastiques pour remettre notre pays debout. Cessons donc de nous raconter des histoires.
Le carème est un temps difficile pour les chrétiens qui doivent se reprendre en mains, mais à la fin du tunnel il y a Paques cad la Résurrection.
Dans la vie économique et sociale il y a aussi des périodes difficiles mais l'austérité est le seul moyen de s'en sortir.
Malheureusement AUCUN des candidats n'a le courage de dire au corps social la vérité sur la terrible maladie qu'il traverse .
Plus dure sera la chute !
A propos de la crise j'ai envie de reprendre le propos du Docteur Knock sur la maladie : "si vous dites au gens qu'ils sont bien portants ils ne demandent qu'à vous croire". Les candidats disent au peuple que la crise n'est pas trop grav e et tout le monde ne demande qu'à les croire. Après tout, "les gens bien portant sont des malades qui s'ignorent" ; la France a feint trop longtemps de se croire en bonne santé. Malheureusement nous n'avons eu que des docteurs Knock, Parpalaid, Bovary ou Diafoirus.
Curieusement, je m'étonne qu'aucun économiste n'ait fait le rapprochement entre les subprimes et la banqueroute de John Law survenue en 1720 sous la Régence, pourtant il s'est passé à peu près la même chose (titrisation). Le triste sire s'est enfui en Angleterre et n'a jamais fait un jour de prison après avoir causé la ruine de milliers de gens, son homologue actuel n'est pas prêt de sortir des geôles américaines (pas de réduction de peine).
RépondreSupprimerQuelqu'un aurait-il une idée sur ce sujet ?
Quand j'étais gamin on me faisait ingurgiter de l'huile de foie de morue ; comme je rechignais à avaler cet infect breuvage, on me disait que c'était pour me fortifier. J'ai l'impression qu'on est en train de faire la même chose aux Grecs.
RépondreSupprimerMonsieur l'Abbé je pense que vous êtes trop jeune pour avoir connu pareil supplice que je n'ai jamais, au grand jamais, infligé à mes enfants. Nos jeunes lecteurs ne doivent pas bien comprendre mon propos.
J'ai connu aussi l'huile de foie de morue, mais notre père avait la sagesse de nous la faire prendre avec une "lichette" de pain, qui nous la rendait acceptable et même délicieuse...
SupprimerJee ne voudrais pas médire, mais Anonyme Feb 25, 2012 08:55 AM a des gouts bizarres. A mon avis il faudra une grosse "lichette" de pain pour faire absorber le breuvage à nos amis hellènes.
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