"Puisqu'il est ainsi chrétiens que nous sommes obligés de nous rapporter à ce que nous dit le Sauveur Jésus, résolvons et résolvons immuablement de former tous nos jugements, non sur les apparences des sens, ni sur les opinions anticipées dont la raison humaine nous préoccupe, mais sur la parole de Jésus-Christ, sur la doctrine de son Evangile. Qui de nous juge selon Jésus-Christ et selon les règles qu'il nous a données ? Ah ! Si nous jugions des choses selon ses maximes que d'illusions seraient dissipées ! Que de folles pensées s'évanouiraient ! Que de vaines opinions tomberaient à terre ! Quand on voit les fortunés de ce monde au milieu de la troupe qui leur applaudit, tous les sens disent : voilà les heureux ! Jésus Christ nous dit au contraire : ce ne sont pas là les heureux".
Bossuet, Sermon sur la soumission due à la parole de Dieu
Inépuisable Bossuet ! Le doute s'efface quand il fait entendre sa syntaxe impeccable et que ses phrases parviennent jusqu'à nous en ordre de bataille.
Il nous parle de l'autorité due à la Parole de Dieu : tout ce que nous ne savons pas reconnaître ! Nous avons quant à nous tellement confiance dans la Raison. A son époque déjà, sous le nom de "crise de la conscience européenne", cette confiance en la Raison le disputait à la confiance en Dieu et en sa Parole. D'où le ton solennel du Prédicateur. Mais lisez le de près : d'où tire-t-il l'autorité de sa Parole ? D'une connaissance fine de la nature humaine. Voyez comment il traite la raison, en parlant dédaigneusement "des opinions anticipées dont la raison humaine nous préoccupe". Il est vrai que la Raison sait bien peu de choses ! Elle sait calculer, elle sait compter. Mais elle ne sait pas vivre, la science de la vie lui échappe.
Que trouve-t-on dans l'Evangile ? très peu de calcul. Mais justement cette science de la vie que notre raison, mobilisée, ne sait pas nous donner, la Parole de Dieu nous la donne. Que faut-il faire pour la connaître ? L'écouter.
L'écouter ? "Celui-ci est mon Fils bien aimé, écoutez le" entendent Pierre Jacques et Jean sur le Mont Tabor, devant Jésus transfiguré. Savons-nous écouter Jésus ? Savons nous ouvrir nos oreilles et nos coeurs et adhérer silencieusement à son Evangile ? Savons nous recevoir sa Parole sans protester ? Ecoutons-la ! Prenons la sur nous ! Elle changera notre vie.
Cette Parole changera les valeurs de notre vie en non valeurs et en mensonges. Et elle nous en imposera d'autres.
Me voilà de retour d’un pèlerinage à Rome organisé par notre curé. Paroisse moderne bien entendu avec un Evêque « favorable » à la tradition parce que venant lui-même d’une communauté …oserais-je dire…bi-ritualiste.
RépondreSupprimerAprès une semaine d’absence, je me jette sur le blog avec voracité ! Enfin, on me parle du Christ, de l’Esprit ! J’ai lu avec « une faim et une soif » de Parole, les citations de l’Abbé, ses commentaires et avec beaucoup d’intérêt les commentaires des bloggeurs.
Mon pèlerinage à Rome peut vous paraître anecdotique et pourtant maintenant que je me retrouve dans le silence et le repos, certaines réflexions me viennent à l’esprit et je me permets de vous les faire partager. Je promets d’être concise:
Conditions matérielles très difficiles qui ont rendu malades les ¾ des pèlerins. Donner aux laïcs la responsabilité de l’organisation revient toujours à s’exposer aux abus de pouvoirs qui peuvent mener à la catastrophe. Laïcs laissés à eux-mêmes dans la participation à la liturgie, dans les pèlerinages et autres charges ecclésiales …Rien ne s’arrange de ce côté-là.
Rester ensemble, c’est l’esprit d’un pèlerinage ! Avec ce commandement on m’exhorte à accepter que le tourisme prenne le pas sur la prière.
Le choc le plus grand qu’il m’a été donné de vivre a été dans le fait que le jeûne n’existe plus. On se goinfre comme à l’ordinaire et on mange des glaces, italiennes, bien sûr, c’est l’argument majeur devant lequel rien ne résiste, même pas la parole de Dieu lue chaque jour : » revenez à moi dans le jeûne et dans les larmes »
Je ne juge pas le fait que telle ou telle personne ne fasse pas carême ; Cela ne me regarde pas. Ce qui me choque par contre c’est que les ministres du Christ eux-mêmes ne montrent pas l’exemple.
Ou bien c’est moi, chers frères qui suis « zinzin et ringarde »
J’ai constaté, au grand regret de certains participants eux-mêmes, que le sacrement de confession a peut-être été « vaguement » proposé durant le pèlerinage mais n’a pas du tout été « fortement conseillé ».
Comment est-il possible, pour un laïc, de communier quotidiennement sans passer par la case préalable du sacrement de pénitence ? Rappelons-nous la prière que le prêtre dit lorsqu’il communie : « que la réception de votre corps, ô SJC, que, tout indigne que je suis, ne me devienne pas une cause de jugement et de condamnation ; etc… » Tout le problème n’est-il pas là exactement ? Le démon , ce voleur de Lumière habituel, n’a-t-il pas les mains libres pour récupérer ce Corps du Christ dans l’âme de celui qui la reçoit indignement et pour la transformer à sa guise ( en mal, en médiocrité, indifférence etc…) Cela devient-il pas alors dans ce cas-là une cause de condamnation ? Qui est en état de grâce perpétuelle ? Le juste ne pèche t-il pas 7 fois par jour ?
Autre et dernière remarque, puisque quelqu’un sur ce blog a écrit sur Judas.
Je suis allée sur « la Scala santa » au Latran. Il y a là un statue du « baiser de Judas ». Je m’y suis arrêtée, étonnée de trouver ce fameux" traitre" (je ne connais pas d'autre représentation de Judas) et l’ai regardée avec un autre regard. Le prêtre questionné sur ce sujet nous répond toujours la même réponse stéréotypée : L’homme est toujours libre. Judas n’était pas obligé etc…Et alors, comment les écritures se seraient-elles accomplies ? Un autre aurait-il fait le sale boulot ? A ces pèlerins qui sont loin d’être des intellos, même cette réponse ne passe plus !
Enfin, à ceux qui croient nécessaire le retour immédiat et global à la Tradition, je demande d’avoir le courage d’aller sur le terrain des « catholiques ordinaires » ( c'est à dire ceux qui participent à la forme"ordinaire" de la liturgie!) Ils seront surpris de voir combien peu de gens connaissent le sens profond des sacrements, ou même les gestes de vénération simples mais différents selon que l’on est devant Dieu, la vierge ou les saints ?
Pardonnez-moi cette diversion.
En communion de pénitence.
Benoîte
Ce matin, j’ai parcouru le journal Le Parisien. Les pages 2 et 3 présentent les points de vue des religions catholique, juive et musulmane sur les différents problèmes de société à la veille des élections présidentielles.
RépondreSupprimerUn tableau synoptique résume les différentes positions de ces religions. En ce qui concerne le mariage entre personnes de même sexe on peut lire (citations scrupuleusement exactes) :
Judaïsme : comme dans les autres religions monothéistes, le mariage homosexuel est interdit dans le judaïsme.
Islam : « la religion musulmane considère qu’une vie sexuelle conforme à nos principes ne peut être conçue que dans le cadre d’une vie de coupole homme-femme unis par un contrat de mariage » (CFCM 2010).
Catholicisme : « notre société ne saurait mettre sur le même plan l’union d’un homme et d’une femme, ouverte sur la naissance de nouveaux êtres, avec celles de deux semblables, qui ne l’est pas » (Card. Ricard, arch. Bordeaux, 2004).
Conclusion : seuls les représentants du judaïsme et de l’Islam condamnent sans ambages le mariage same-sex. Seul le représentant du catholicisme officiel use de circonlocutions emberlificotées pour ne pas condamner une telle pratique et dire que certes, ce n’est pas bien, mais qu’après tout… Tout et son contraire. Bref, il faut être dans le vent et montrer que l’on ne veut froisser personne. Qu’est que cela veut dire « mettre sur le même plan » ? Étonnez-vous que les jeunes écartent le catholicisme et frappent à la porte de la synagogue ou de la mosquée.
Et dire que Jésus a dit : « que votre oui soit un oui et votre non soit un non ».
Il y a de quoi être écœuré face à ces prélats qui ne croient en rien. Vous verrez qu’ils célébreront des mariages entre personnes de même sexe : je ne vous donne pas dix ans.
Ce qu'il y a de bien avec Bossuet, c'est que dès la première phrase on a identifié l'auteur. Il partage ce privilège avec Chateaubriand et Marcel Proust. C'est comme Brahms, au bout de trois mesures le plus ignare l'a reconnu.
RépondreSupprimerIl faut le redire sans cesse, le style est admirable et j'éprouve toujours un grand plaisir à lire à voix haute ses sermons pour mon seul plaisir.
Bonjour,
RépondreSupprimerVous dites : "Cette Parole changera les valeurs de notre vie en non valeurs et en mensonges." Doit-on lire la phrase de la manière suivante "Cette Parole changera les valeurs de notre vie de non valeurs et de mensonges." ? J'avoue me perdre dans votre phrase .
Union de Prière
Pierre S.
Voir le texte complet du sermon de Bossuet à l'adresse suivante :
RépondreSupprimerhttp://www.abbaye-saint-benoit.ch/bossuet/volume009/008.htm
Merci Benoîte, de nous faire partager votre pèlerinage: quelle chance de vous être rendue à Rome. Rome-Venise, mon coeur balance!
RépondreSupprimerA Thierry,
RépondreSupprimerMoi je préfère Naples et Capri.
Mais je vous comprends si bien, cher Anonyme de 02h14! Faisons un petit tour à la Villa Malaparte, avec Jean-Luc Godard, rien que pour nous faire plaisir, sur le Métablog:
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=4RTJqrwvF5g&feature=related